Serge Lecomte s’exprime sur l’enquête de Mediapart avant une convocation au ministère des Sports

Avant de s’entretenir avec la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, jeudi prochain à Paris, Serge Lecomte a répondu ce soir aux questions de nos confrères du journal Le Cheval au sujet de l’affaire Loïc Caudal, révélée samedi soir par Mediapart. Le propriétaire du centre équestre de Suresnes et président de la Fédération française d’équitation, les deux employeurs successifs de cet ancien enseignant condamné à deux reprises pour atteinte puis agression sexuelle, assure ne pas avoir été informé de ces décisions de justice ni avoir joué le moindre rôle dans son embauche à la FFE.



Compte tenu de la gravité des faits révélés par l’enquête de Mediapart sur les violences sexuelles dans le monde équestre, il semblait certain que la Fédération française d’équitation (FFE) ne tarderait pas à s’exprimer au sujet de l’affaire Loïc Caudal, ancien enseignant du centre équestre de Suresnes et président du comité départemental d’équitation des Hauts-de-Seine, condamné en 2013 pour atteinte sexuelle sur une mineure puis en 2017 pour agressions sexuelles sur trois mineures, avant d’être salarié par la Fédération française d’équitation de 2014 à 2019 en tant que “chauffeur de véhicules publicitaires et poseur de signalétique”. Dans un entretien accordé à nos confrères du journal Le Cheval, le propriétaire du centre équestre de Suresnes et président de la FFE assure ne pas avoir eu connaissance de ces deux décisions de justice ni avoir joué le moindre rôle dans le recrutement de Loïc Caudal à la FFE. “L’information ne m’est pas parvenue. Personne ne s’est plaint à moi de ce salarié dont le travail donnait satisfaction, ni ses collègues, ni les cavaliers du club, ni les parents, ni les jeunes filles concernées”, déclare ainsi Serge Lecomte. “Il est parti du club en 2014, suite à sa mésentente avec une autre salariée, sa compagne, qui travaillait dans le même établissement, ce qui engendrait une situation de travail à laquelle il fallait mettre un terme. Ça n’avait pas de rapport avec son embauche à la Fédération où je ne fais pas les embauches. Il a répondu à une annonce d’emploi de chauffeur poids lourd pour les week-ends et jours fériés. Tout cela sans la connaissance de sa condamnation de 2013 ni de celle de 2017.”

Interrogé sur le plan d’action de la FFE face aux révélations de viols et d’agressions sexuelles dans le monde équestre depuis le début de l’année, le président a rappelé la mise en place d’une plateforme d’écoute mais aussi appelé à l’adoption d’outils de prévention plus fiables. “Chaque employeur, chaque élu, chaque citoyen peut croiser la route d’une personne qui ne respecte pas les mineurs dont il a la charge, dans le monde équestre, comme dans tous les milieux où des adultes sont en contact avec des enfants et des adolescents. Nous continuons à étudier tout ce qui pourrait être fait pour bloquer les dérives possibles avec la plus grande efficacité”, avant de conclure: “C’est un événement qu’il ne faut ni caricaturer ni minimiser. En complément des actions déjà engagées je participerai activement à la mise en œuvre de nouvelles mesures gouvernementales pour mieux protéger les mineurs dans le cadre de leur pratique sportive.”

Jeudi prochain, Serge Lecomte devrait également répondre aux questions de la ministre des Sports. Selon nos confrères de L’ÉquipeRoxana Maracineanu l’a convoqué à cet effet après avoir fait vérifier les éléments de l’enquête de Mediapart, notamment par “la cellule dédiée au traitement des signalements de violences sexuelles au sein de la Direction des sports.”