“Le Salon du cheval de Paris n’aura pas lieu cette année…”, Jean-Luc Poulain
Malgré la volonté conjointe du Centre national des expositions et concours agricoles (CENECA) et de la société GRANDPRIX events, choisie pour en reprendre l’organisation cette année, la Salon du cheval de Paris n’aura pas lieu en 2020. Face à la pandémie de Covid-19 et aux risques sanitaires et économiques, encore accrus par l’annulation du Longines Masters de Paris, il a été décidé d’un commun accord de travailler à une nouvelle formule pour 2021, en collaboration étroite avec toutes les parties prenantes. Toutefois, le championnat du monde du cheval Arabe aura bien lieu. Jean-Luc Poulain, président du CENECA, également propriétaire du Salon international de l’agriculture, livre ses explications.
Le Salon du cheval de Paris se tient chaque année début décembre depuis près de cinquante ans. Qu’en sera-t-il en cette année très particulière et incertaine en raison de la pandémie de Covid-19?
Le Salon du cheval de Paris est un événement majeur pour la filière équine. Nous savons l’attachement des visiteurs et des cavaliers à ce rendez-vous unique qui se tient depuis 2009 au Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte. Depuis plusieurs mois, nous travaillons activement à sa réalisation avec le groupe GRANDPRIX. Pour autant, nous sommes au mois de juin et le temps joue contre nous. Comment organiser un tel événement sans connaître les règles sanitaires qui seront appliquées quant à l’accueil du public? Préparation, commercialisation, devoir de franchise, etc. Nous avons la responsabilité de ne pas faire courir de risques inconsidérés au public, aux cavaliers, aux exposants comme aux institutionnels qui font vivre notre salon. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas l’organiser cette année, même si c’est un crève-cœur!
Au-delà des incertitudes sanitaires, on imagine aisément des incertitudes économiques et financières. Le risque était-il tout simplement trop grand?
Nous aurions pu nous faire plaisir et dire que nous organiserions ce salon à tout prix! Mais en effet, face à de telles incertitudes et à un reflux économique aussi important, nous ne souhaitons pas prendre des risques inconsidérés, ni pour nous, ni pour tous ceux qui nous font confiance. Ce salon n’est pas qu’une “grosse machine”, c’est la concordance du sport et de la passion. Aussi, nous préférons nourrir l’espoir et la confiance en l’avenir plutôt que de décevoir même si les décisions de ne pas faire nous étaient finalement dictées par des règles et des circonstances qui s’imposeraient à nous.
Pour autant, nous souhaitons faire en sorte que le salon mis entre parenthèses cette année vive à travers l’un de ses événements phares: le championnat du monde du cheval Arabe. Souvent méconnue et rassemblant un public ultra spécialisé, cette compétition internationale a vocation à être valorisée et à trouver sa juste place, la première, tant il s’agit d’un spectacle superbe! Nous vous tiendrons informés de sa réalisation dès que possible.
Quel a été l’impact de la fin du circuit des Longines Masters, laquelle a entraîné l’annulation de l’étape de Paris, qui se tenait traditionnellement en parallèle du Salon du cheval de Paris?
Le Longines Masters est une belle aventure que nous partagions avec la société belge Equestrian Events Management (EEM). La maison Longines a choisi de se retirer, nous en prenons acte. Ce fut évidemment un coup dur pour le Salon du cheval de Paris car EEM orchestrait un spectacle unique à travers cet événement sportif. La situation économique des partenaires, aussi illustres soient-ils, est difficile. Cependant, demain est un autre jour… Je suis sûr que le Salon du cheval continuera à accueillir de grandes compétitions internationales à l’avenir.
Le Salon reviendra-t-il en 2021 et, si oui, sous quelle forme?
Bien sûr, nous travaillons d’ores et déjà à l’édition 2021. Le choix d’effectuer de telles annonces sur un support d’information de GRANDPRIX est un gage de confiance en l’avenir et de notre volonté de rebondir. Sport, spectacle, filière équestre, accueil des visiteurs, réflexion avec les exposants, accompagnement des cavaliers, etc. Nous voulons faire plus et mieux, portés par la passion, qui reste un moteur essentiel pour se dépasser! Sur la durée de ce Salon, ses nouveautés et ses engagements, nous vous tiendrons régulièrement informés. Le coronavirus impacte toute la société française et tous les secteurs, avec des conséquences hélas très importantes, mais il faut se mettre au travail pour 2021. Et comme on dit: à cheval!