Si la France ne côtoie pas encore les sommets du dressage mondial, sa qualification pour les Jeux olympiques ayant été acquise de justesse, la grande rentrée post-confinement a donné lieu a donné lieu à une sacrée performance collective. Pour cause, neuf couples dont huit français – Laurence Vanommeslaghe, sixième, représentant la Belgique – ont dépassé les 70% lors du Grand Prix Pro Élite de Chaintré, support du Grand National FFE AC Print. Du jamais vu dans l’Hexagone. Juge internationale de niveau 4* depuis novembre, la Française Sandrine Trimborn y a officié comme présidente du jury.

Fleuriste de profession, la Mosellane salue les performances des Tricolores à l’occasion de ce rendez-vous. “Le niveau a été assez exceptionnel et le Grand Prix a été conséquent, tant en nombre de partants, trente-trois, qu’au niveau des scores. Je crois qu’il s’agit d’une première en France et les résultats parlent d’eux-mêmes. Anne-Sophie Serre sur Actuelle de Massa et Morgan Barbançon Mestre avec Sir Donnerhall II ont réalisé de belles performances et obtenu de jolies moyennes respectivement 72,739% et 71,848%, ndlr). Cela confirme l’état de forme de ces couples avant le confinement. Les duos suivants se tiennent dans un mouchoir de poche (1,5 point sépare les couples classés entres les rangs trois aux et neuf, ndlr)”, analyse la Lorraine, particulièrement optimiste après ce premier grand rendez-vous post-confinement. “Tous ont réalisé de jolies reprises et ont été départagés par de petites fautes. Cette performance collective me ravit et augure d’un beau championnat de France, en août à Vierzon, si les meilleurs sont tous présents. Une belle bataille s’annonce et il est agréable de voir le dressage français évoluer de cette manière. J’ai trouvé très intéressant de juger à Mâcon et d’être témoin de toutes ces performances. Tout le jury a pris beaucoup de plaisir”, poursuit-elle.

Deuxième étape du Grand National après celle du Mans, disputée début mars, cette épreuve a permis à de nombreux couples d’effectuer leur retour sur les rectangles après quasiment quatre mois sans compétition. “Tout le monde était content de se retrouver et l’organisation a été magnifique. C’était la deuxième édition de cette étape du Grand National, dont j’avais déjà présidé le jury l’an passé. À l’époque, des choses étaient perfectibles, mais cette fois, tout était très bien. Nous avons vécu un beau moment de sport et de convivialité. L’organisateur Sébastien Dauvergne peut être fier de son événement et de ses équipes”, s’enthousiasme Sandrine Trimborn.

“Le Spécial a quelque peu chamboulé la hiérarchie établie par le Grand Prix”

Si le Grand Prix a donné lieu à une belle bataille, les autres épreuves de niveau Pro Élite ont également réservé leur lot de surprises. “Le Grand Prix Spécial a vu s’affronter dix-neuf couples, ce qui représente là encore un nombre conséquent d’engagés. Nous avons assisté à une belle épreuve, qui a quelque peu chamboulé la hiérarchie établie par le Grand Prix. Malheureusement pour Anne-Sophie, la ligne finale a été un peu compliquée et lui a fait perdre beaucoup de points. À l’inverse, son époux Arnaud Serre a réalisé une bonne performance et a pris la deuxième place (70,575% avec Vistoso de Massa, qu’il apprend à connaître depuis quelques mois, ndlr). À l’inverse, après un Grand Prix correct mais avec des fautes, Laurence Vanommeslaghe a présenté un très joli Spécial qui lui a permis de l’emporter (71,042% avec Edison, ndlr).”

En conclusion, la Libre a vu la victoire d’un couple habitué à ce test au plus haut niveau, Morgan Barbançon Mestre et Sir Donnerhall II, crédités de 75,1%. “Dans la Libre, ils n’étaient que cinq mais tous ont livré de jolies prestations. Nous avons notamment eu droit à une belle reprise de Morgan, habituée à ce niveau avec son meilleur cheval. Carlos Pinto, qui présente toujours de très jolies prestations lors des Reprises Libres en Musique, a réussi à monter sur le podium (sur Sultão Menezes*de la Gesse, ndlr), complété par Arnaud Serre qui a présenté une chorégraphie et une musique intéressantes (avec Alquazar de Massa, ndlr)”, analyse Sandrine Trimborn.

N’ayant pu officier depuis le CDI de Keysoe, mi-mars en Grande-Bretagne, Sandrine Trimborn est heureuse d’avoir pu juger à nouveau. “Une bouffée d’air frais”, pour cette quadragénaire, qui espère que ce retour en compétition ne sera pas temporaire. “Reste à espérer que ce vilain virus qui nous a bien importunés se mette en veille et que nous pourrons continuer ces compétitions de la meilleure des manières et en toute sécurité”, conclut-elle.