Pedro Cebulka, l’heureux Monsieur Loyal des concours hippiques
De Pedro Cebulka on (re)connaît la voix, le phrasé, le look extravagant et surtout le sourire, indissociables des plus grands concours hippiques de la planète, ainsi que des Jeux olympiques et mondiaux. Mais que sait-on vraiment de celui que les Anglo-Saxons surnomment “The Ringmaster”? Garant du bon déroulement des épreuves et surtout du respect des plannings, si cher aux chaînes de télévision qui les retransmettent en direct, ce Canadien né en Allemagne de parents polonais a déjà vécu mille vies à travers la seconde moitié du XXe siècle et le début du XXIe. De la Basse-Saxe à la Colombie-Britannique, en passant par le Brésil, le Mexique, Hong Kong et quelques autres ports d’attache, portrait d’un citoyen du monde lucide et engagé.
La semaine dernière, Pedro Cebulka et son épouse, Janet, ont séjourné dans une cabane appartenant à des amis lors d’un voyage en camping-car autour de l’île canadienne de Vancouver, la plus grande de la côte ouest du continent américain, d’une superficie légèrement supérieure à celle de la Belgique. Depuis, le couple a regagné sa maison canadienne située à Invermere, au bord du lac Windermere, à huit cent trente kilomètres à l’est de Vancouver, aux confins de la Colombie-Britannique et de l’Alberta. L’homme connu dans le monde équestre sous le nom de “Pedro the Ringmaster” est animé d’un désir insatiable de voyager et aime tout simplement être sur la route.
Pour ceux qui le voient mettre de l’ordre sur les pistes et paddocks des plus grands événements équestres de la planète, il semble presque impossible qu’il ait du temps à consacrer à autre chose. Ce serait pourtant mal connaître ce personnage aux multiples facettes, qui a des intérêts commerciaux importants, une résidence secondaire au Mexique où Janet et lui ont adopté un style de vie très différent, une grande passion pour la musique et le bien-être animal, ainsi qu’un sens aigu de la responsabilité sociale. Pour être honnête, il est même assez difficile à suivre! “J’ai un prénom espagnol, un nom de famille polonais, des passeports allemand et canadien, une épouse néerlandaise qui est maintenant aussi canadienne, et deux enfants canadiens qui ont aussi des passeports allemands, donc je suis un sacré mélange!”, plaisante-t-il. Pedro n’est pourtant pas son nom de naissance. Né Peter Cebulka, il a adopté la version espagnole de son prénom après être tombé amoureux des perspectives latines sur la vie lors de sa première visite au Brésil, en 1976, à l’âge de vingt-quatre ans.
À ce moment-là, il avait déjà accumulé bon nombre de succès dans le monde de la banque et était en passe d’obtenir un diplôme universitaire en économie. Mais “je n’étais pas fait pour cela…”, résume-t-il. Il n’avait que quinze ans quand il a entrepris un apprentissage de trois ans à la Deutsche Bank, avant de déménager à Hambourg où sa carrière a vraiment décollé au cours des cinq années suivantes. “J’étais bon en actions et obligations et j’ai progressé jusqu’à la bourse”, dit-il. Mais, à sa manière inimitable, Pedro avait également une activité parallèle. “Un ami tenait un charmant pub à Lunebourg, donc je travaillais à la banque cinq jours par semaine et devenais barman de pub le samedi matin et serveur le dimanche matin. Je me reposais le dimanche après-midi et puis retravaillais en tant que barman le dimanche soir. J’ai beaucoup appris à cette époque, notamment à communiquer avec toutes sortes de personnes venant de tous horizons, à les rendre heureuses et à leur aise mais aussi à les gérer en cas de problème”, explique-t-il.
Ce fameux voyage au Brésil a radicalement changé le cours de sa carrière en 1976. “Après trois semaines là-bas, j'ai décidé d’envoyer au diable l’économie. Le monde est trop beau, alors je suis resté en Amérique du Sud pendant cinq mois et je n’ai plus jamais regardé en arrière! J’ai visité le Brésil, la Bolivie, le Pérou, où j’ai vu le Machu Picchu, l’Équateur, où je me suis rendu dans les îles Galápagos. J’ai appris l’espagnol et rencontré beaucoup de gens merveilleux.”
Grandir avec Spruce Meadows
Épris de liberté, il entame dès l’année suivante un tour du monde avec un groupe d’amis. Lors de son passage à Banff, une petite station d’Alberta, une rencontre fortuite va transformer le cours de sa vie. “C’était en août 1977. J’ai rencontré un Suisse qui m’a dit qu’il travaillait dans un nouveau centre équestre appelé Spruce Meadows et que si je voulais un emploi, je pourrais y travailler comme charpentier ou manœuvre pendant quelques jours, ce que j’ai fait. Et quand nous avons été virés, le chef de piste Albert Kley, qui venait de la même région que moi en Allemagne, a dit que je pouvais l’aider durant le concours planifié en septembre, alors je suis resté et j’ai travaillé à l’entretien du site”, explique Pedro. À ce moment-là, Ron Southern, fondateur de Spruce Meadows et président du groupe ATCO, dont le siège se situe à Calgary, a rencontré ce jeune Allemand enthousiaste avec lequel il a tissé un lien très fort. “Il m’a traité comme un beau-fils”, dit Pedro.
Ce n’était que la deuxième année du Masters de Spruce Meadows, un concours qui s’est vite forgé une renommée mondiale, alors les multiples compétences de Pedro ont été mises à contribution. Il a alors joué les interprètes pour les délégations étrangères invitées et leurs équipes, les speakers en allemand et en espagnol et même les chefs de piste. Au cours des cinq années suivantes, il a ainsi partagé son temps entre ses missions à Spruce Meadows et un nouveau travail de guide touristique. “J’ai été guide pendant plusieurs années en Amérique du Sud, en Amérique centrale, en Asie du Sud-Est et dans de nombreux pays exotiques où je pouvais aider les touristes allemands à se sentir chez eux. Ce fut une époque merveilleuse”, se souvient-il.
Au cours de cette période, il a également élargi son expertise en matière de construction de parcours sous la direction de la légendaire chef de piste britannique Pam Carruthers, qui était responsable du développement de Spruce Meadows dans les premières années. Pam et Ron Southern ont tous deux encouragé Pedro à aller en Europe pour acquérir de l’expérience. En 1979, il participe à l’organisation des championnats d’Europe de Rotterdam avant d’être invité à aider à Hickstead. Il se souvient d’un après-midi particulièrement frénétique lors du grand événement britannique. “L’équipe de piste prenait toujours une pause vers 14h30. Un après-midi, une dame appelée Penny, qui devait avoir quatre-vingt-cinq ans, et moi étions seuls dans l’arène quand un cavalier est entré. Il a alors subi un refus et détruit un obstacle en début de parcours. J’ai couru pour le remonter, puis il a subi un autre refus de l’autre côté de la piste alors j’ai couru comme un dératé pour trouver des barres et essayer de faire avancer les choses. Et puis il a littéralement traversé le dernier obstacle, si bien que je me suis retrouvé avec un travail énorme de remise en place avant que le cheval suivant n’entre en piste, pendant que le reste de l’équipe prenait son thé!”, dit-il en riant.
Pam lui dit qu’il était inutile de se rendre au Dublin Horse Show pour chercher du travail, mais… “Après trois jours de harcèlement, Steve Hickey (chef de piste irlandais, ndlr) m’a pris sous son aile et j’ai passé le meilleur des moments à travailler avec lui!” Pedro est ainsi resté fidèle à l’un des conseils fondamentaux délivrés par Ron Southern: rester ouvert à de nouvelles idées. “Dans de nombreux anciens concours, j’entendais: «C’est la tradition, nous le faisons de cette façon et nous ne pouvons pas changer», mais à Spruce Meadows, nous avons emprunté les bonnes idées mises en œuvre un peu partout et toujours gardé l’esprit ouvert.”
De 1983 à 1985, Pedro travaille à plein temps à Spruce Meadows et à gérer le salon Equitana, renommé Equi-Fair depuis. En 1984, il épouse Janet à Hawaï, puis leurs filles Stephanie et Jessica naissent au cours des deux années suivantes. En 1986, Pedro décide néanmoins de quitter Spruce Meadows pour des raisons de santé, se sentant épuisé. “J’aimais ce que je faisais mais c’était trop dur physiquement. Je commençais à 7h du matin et je travaillais jusqu’à minuit… et j’avais une pression artérielle élevée”, explique-t-il.
Il accepte alors un poste de commercial au Fairmont Hot Springs Resort, un complexe hôtelier situé dans les Rocheuses. “J’ai adoré cela parce que nous vendions du rêve à des clients”, dit-il. En 1988, il s’implique également dans une entreprise développant de l’immobilier en propriété partagée au Mexique, puis Don et Carol Seable l’invitent à entrer au capital de l’entreprise Fairmont. S’ouvre ainsi un tout nouveau chapitre de sa vie au cours duquel il va devenir promoteur immobilier à part entière et créer sa propre société de gestion de copropriétés.
Une main de fer dans un gant de velours
Pour autant, il n’a pas rompu ses liens avec Spruce Meadows. Invité à aider les organisateurs pour gérer les entrées et sorties de piste, il saisit l’occasion. “Ils voulaient quelqu’un qui connaisse les cavaliers et qui était assez fort pour être écouté, mais sans jamais crier pour ne pas laisser penser qu’il serait un policier!” Pedro apprend beaucoup dès les premiers jours où il gère la passerelle menant à l’immense piste de Calgary. “Cela m’a appris à être gentil mais ferme”, explique l’homme qui n’a depuis jamais cessé de développer ces deux qualités importantes. Mesurer 1,90m aide quand on doit incarner et inculquer la discipline. “Oui, la taille compte, mais après quarante-trois ans de travail, j’ai maintenant l’impression que l’expérience compte davantage! Quelqu’un a dit une fois que n’importe qui pouvait être une superstar pendant un an, mais que seuls les meilleurs athlètes sont capable de rester longtemps au sommet. Je pense à John et Michael Whitaker, Nick Skelton, David Broome ou Ludger Beerbaum. Je fais ce travail depuis si longtemps que je les ai tous croisés!”
Pedro Cebulka assure qu’il n’a jamais eu de problème à faire entrer rapidement les cavaliers en piste, à donner un sens aux remises de prix ou autres cérémonies, qui peuvent parfois s’avérer chaotiques, parce que son mantra est: “Je suis là pour vous aider”. La pression est pourtant intense depuis le jour où il a endossé cette mission à Spruce Meadows, les chaînes de télévision retransmettant les épreuves en direct exigeant des programmes respectés à la minute près. “C’est là qu’intervient ma formation allemande. Je donne le compte à rebours aux cavaliers et ils doivent s’y tenir. Si l’un d’eux se présente en retard à l’entrée de la piste, je ne dis rien sur le moment, mais il a droit à son rappel à l’ordre à la sortie…”
À en croire ces propos rapportés à notre Monsieur Loyal, l’homme d’affaires et conseiller politique mexicain Alfonso Romo, cavalier et fondateur du célèbre haras La Silla, sis à Monterrey, n’aurait jamais oublié sa première rencontre avec lui. “J’étais en compétition à Spruce Meadows et j’étais sponsor d’un nouveau bâtiment, donc j’ai été reçu en tant qu’invité d’honneur dans les espaces d’hospitalité. Et ce type (Pedro, ndlr) m’a interpelé en espagnol. J’étais entré en piste un peu en retard, juste une minute ou deux. Quand je suis sorti, il m’a dit très gentiment: «Poncho (le surnom d’Alfonso Romo, ndlr), quand tu en auras fini avec ton cheval, peux-tu venir me voir?» Il m’a alors dit: «J’ai ici cinquante cavaliers avec cinquante systèmes différents de travail et nous sommes diffusés en direct à la télé. Chez vous, vous faites ce que vous voulez, mais quand vous êtes sur ma piste, vous suivez mon système ou vous rentrez chez vous!»” Apparemment, le magnat mexicain ne serait plus jamais arrivé en retard!
“Si tout le monde est en retard, on ne peut pas gérer correctement la détente de cinquante couples. Je n’ai pas le temps de dire s’il vous plaît. J’ai appris de Pamela Carruthers à m’exprimer dans un style militaire. Après tout, nous sommes ici pour travailler, un point c’est tout. Je peux sembler un peu dur, mais en gros, le mot d’ordre est: maintenant!” Pedro dit qu’il ne prend pas personnellement les rares occasions où ses instructions sont ignorées. “Au cours des six derniers Jeux olympiques, j’ai appris que cette compétition ne ressemblait à aucune autre. Je préfère qu’une règle soit enfreinte plutôt que de bouleverser un cavalier avant son entrée en piste. Ils subissent déjà une pression incroyable. Bien sûr, dans de tels cas, le directeur de la télévision me crie dessus, donc j’évolue sur une ligne très fine”, fait-il remarquer.
À son poste, le Canadien jouit d’un point de vue unique sur les plus belles compétitions du monde, au plus près du sport et des émotions qu’il procure à ses acteurs. En matière de souvenirs, autant dire que les images se bousculent dans sa tête. “Il y en a tellement que j’ai la chair de poule rien qu’en y pensant! Je citerai Ian Millar en finale individuelle des Jeux panaméricains en 1999 (à Winnipeg, au Canada, ndlr). Quand il est sorti de piste, avec un pied cassé, je lui ai dit qu’il restait quatre concurrents à passer et qu’il était cinquième, puis trois et qu’il était quatrième, et ainsi de suite. Quand l’avant-dernier cavalier a commis deux fautes, je lui ai annoncé qu’il était assuré de finir avec l’argent, puis il a finalement remporté l’or. C’était si bon, d’autant qu’Ian un ami pour moi depuis le début…” Pedro n’oubliera jamais “le high five d’Éric Lamaze quand il a remporté sa médaille d’or olympique en 2008 à Hong Kong! Ce soir-là, je l’ai porté sur mes épaules jusqu’à la fête des médias où nous avons dansé et fêté ça jusqu’à 4h du matin! Avec lui, j’ai vécu le meilleur et le pire”, ajoute-t-il. “De fait, tout le monde est votre ami lorsque vous gagnez, mais pour moi, un véritable ami est surtout là lorsque vous êtes à terre. Je repense à Marcus Ehning aux championnats d’Europe de Mannheim, en 2007, où Küchengirl s’était arrêtée plus d’une fois… Il est monté sur le podium pour récupérer sa médaille d’or par équipes sans avoir pu boucler un seul tour et il pleurait avec sa médaille autour du cou… Je ne l’oublierai jamais. Mais je n’oublierai jamais non plus que, trois ans plus tard à Rio, il a remporté avec elle l’étape finale du Global Champions Tour (et le classement général du circuit, ndlr). Ce fut une énorme victoire et j’étais là aussi. Ce fut un grand moment!”
© Scoopdyga
Extravagance et blessures intimes
Quel que soit l’endroit où il officie, Pedro ne serait pas tout à fait Pedro sans ses costumes extraordinaires et extravagants. “Tout a commencé avec un chapeau rose que j’avais acheté à Hawaï et que les gens ont adoré. Je me suis ensuite présenté avec un chapeau militaire, un uniforme de gendarme, etc. J’ai enfilé des choses folles partout où je suis allé. En 2010, Animo a parrainé mes queues-de-pie et maintenant j’en ai quelques-unes conçues par Franco Dragone (metteur en scène et producteur italo-belge de spectacles, qui s’est fait un nom au sein du célèbre Cirque du soleil). J’en loue aussi. Du moment qu’ils font sourire les gens, c’est parfait!” Pedro est aussi un mélomane patenté qui prend du plaisir à divertir tout le monde dans les soirées des concours.
De sa mère, il a hérité le goût de la musique, et de son père, une insatiable envie de voyager que lui-même n’avait jamais pu assouvir. Emprisonné pendant la Seconde Guerre mondiale, son père voulait juste mener une vie tranquille, ne possédant ni voiture ni maison, heureux d’aller travailler en bus, à pied ou à vélo. Il avait l’intention de profiter de sa retraite pour voyager, mais son épouse est décédée d’un cancer en 1976 alors que Pedro était en Équateur, ce qui reste un souvenir douloureux. “Ils avaient demandé des passeports pour rentrer en Pologne et revoir l’endroit où elle était née mais mon père a estimé qu’ils devraient attendre. Les passeports sont arrivés deux semaines après les funérailles de ma mère. Mon père était inconsolable et s’est éteint deux ans plus tard. Son premier rêve était d’aller à Hambourg, à moins de cent kilomètres de l’endroit où nous vivions à Uelzen, quand le moment serait venu, mais il n’y est jamais parvenu. J’ai alors décidé que je voyagerais dès que j’en aurais envie”, dit-il avec une grande tristesse.
Quelles que soient ses blessures intimes, Pedro Cebulka a choisi de voir la vie du bon côté et de la croquer à pleines dents. “J’essaie de rester en forme, parce que j’ai besoin de ça dans mon travail. Je mange sainement, fais du vélo et promène chaque jour nos deux chiens rescapés.” Ils les ont tous deux trouvés égarés: Santo s’attachant à Janet sur la plage de Santa Barbara, en 2011 en Californie, et Mexi lorsqu’ils ont passé une nuit sur un parking à la frontière mexicaine, il y a dix-huit mois. “Nous sommes très impliqués dans le sauvetage de chiens dans la Baja (la Basse-Californie, au Mexique, ndlr) et je joue les maîtres de cérémonie lors de collectes de fonds pour aider cette cause”, explique-t-il.
Face à la maudite pandémie de Covid-19, qui continue à restreindre et affecter la vie et le sport, le sexagénaire dit s’inspirer de l’attitude des para-athlètes qui ne se plaignent jamais malgré tout ce qu’ils doivent endurer. “Je ne peux pas parler au nom des gens qui ont perdu leur emploi et tout le reste, parce que c’est trop dur. Mais il y a aussi des gens qui pourraient faire mieux que de se laisser tirer vers le bas. Il faut essayer d’être positif et de tirer le meilleur parti de la situation. Nous envoyons de l’argent à des amis qui vivent au bord de la mer au Mexique pour les aider, car c’est vraiment difficile pour eux. La fondation JustWorld (dont Pedro est l’un des nombreux ambassadeurs, ndlr), partenaire officiel de la Fédération équestre internationale, œuvre en faveur de milliers d’enfants qui ont besoin de nourriture, donc si vous pouvez aider cette cause ou d’autres organisations caritatives, faites-le. Le monde a besoin que chacun fasse de son mieux dès maintenant.” Une fois passé le plus dur de la crise, le petit monde – plutôt privilégié – de l’équitation de haut niveau aura plaisir à admirer de nouveau le ramage et le plumage du plus flamboyant phœnix des hôtes de ses bois! Vivement demain.
© Scoopdyga