Putch des Isles, un vendéen à suivre

Même si sa carrière sportive n’a pas été à la hauteur de son potentiel en raison de problèmes de santé, Putch des Isles est un étalon intéressant à plusieurs titres. Produit du croisement de Diamant de Semilly et d’une belle famille vendéenne riche en bons gagnants, ce Selle Français Originel présente une production encore réduite mais prometteuse, avec en fer de lance Bigouden du Tertre, championne de France des chevaux de sept ans en 2018.



En consultant les différents classements des étalons de saut d’obstacles établis par le site Hippomundo, pour ceux ayant des produits âgés au maximum de neuf ans en 2020, on constate que le meilleur Selle Français par le total des gains de ses produits en CSI en 2019 est Putch des Isles. Cinquième de ce classement, Putch est même deuxième du palmarès établi selon la moyenne des gains par produit derrière... un inconnu. Il est en effet impossible de re- trouver le nom et le pedigree de celui qui est notamment le père d’un dénommé Loki, âgé de neuf ans, très bon gagnant à 1,45m avec le Tchèque Kamil Papoušek. Au classement de l’année 2020, dont les don- nées ont été gelées au 15 mars en raison de la pandémie de Covid-19, le SF est classé au premier rang par rapport au total des gains de ses trois meilleurs produits ayant concouru sur la scène internationale.

L'association de deux terroirs fondateurs du Selle Français 

Même si le faible nombre de produits en compétition de Putch des Isles et leur jeune âge ne permettent pas encore de juger la qualité de ce reproducteur avec suffisamment de fiabilité, ces différents classements en font un étalon digne d’intérêt, d’autant que sa cote ne fait que grimper auprès des éleveurs, dont certains de renom. Ainsi, trente-deux produits sont nés en 2018, puis vingt-neuf l’an passé, où soixante-cinq juments ont été saillies. Sur ses neuf produits ayant concouru, cinq ont obtenu un indice supérieur à 120 et trois sont indicés au- dessus de 130, dont Baccarat du Tertre, qui a remporté les deux épreuves, à 1,40m et 1,45 m, qu’elle a disputées au CSI 2* du der- nier Longines Masters de Paris avec Marie Pellegrin, ou Bigouden du Tertre, championne des sept ans en 2018 avec Mathieu Bourdon et gagnante d’un Grand Prix CSI 3* début mars à Vilamoura. Putch est né à l’élevage des Isles de la famille Chiché-Hubert, au Pellerin, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Nantes. Sa lignée maternelle a pris racine dans ce coin de Loire-Atlantique juste après la Seconde Guerre mondiale. “Le pedigree de Putch retrace l’histoire du haras de La Roche- sur-Yon, ainsi que celle de notre famille. En suivant toutes ces générations d’hommes et de chevaux, on retrouve les racines de l’élevage vendéen, qui est l’un des terroirs fondateurs du Selle Français”, relate Paul Hubert, époux de la regrettée Hélène Chiché-Hubert, disparue en novembre 2018. Charles Chiché, grand-père d’Hélène et gendre du fondateur de l’élevage, a exploité cette lignée à partir d’une Demi-sang nommée Quintette (Kif Kif x Vert de Gris). “Avant 1958, c’était ici que se passait la sélection. Lorsque Colbert a poussé Louis XIV à œuvrer pour la production de chevaux, les éleveurs étaient surtout les Normands et les Poitevins. À cette époque, avant la Révolution, la Vendée n’existait pas ; c’était le Bas-Poitou. Les deux terroirs rivalisaient déjà. Putch, comme Rock’n Roll Semilly (SF, Diamant de Semilly x Apache d’Adriers) d’ailleurs, est une bonne définition du SF Originel, puisqu’il est issu de Diamant, normand, et d’une souche vendéenne, d’où l’association des terroirs fondateurs. Lorsqu’on analyse les pedigrees de manière géographique, on se rend compte que tout est lié.”

La souche d'Impedoumi et Rêveur de Hurtebise

Quintette a eu deux filles: Nevada (Ds, Popof, Ps), dont la descendance s’est principalement perpétuée en Italie avec quelques chevaux ayant évolué entre 1,35 m et 1,45 m, et Irène (Ds, Raeburn, Ps), la quatrième mère de Putch. Irène a eu quinze produits, dont quelques bons gagnants comme Pagello (Ds, Popof, Ps), qui a évolué à l’international sous couleurs étrangères, Johanna (ISO 132, SF, King’s Son, Ps), Hathor (ISO 121, SF, Gaur, Ps), Fingal (ISO 134, SF, Gaur, Ps) et Cordoba (ISO 129, SF, Popof, Ps). 

À leur tour, les filles d’Irène ont laissé une descendance remarquable. Ainsi, Odette de Crécy (SF, Popof, Ps) est la grand-mère de Nina des Hayettes (ISO 146, SF, Aiglon Rouge x Feu Sacré), qui a évolué jusqu’à 1,60m avec Bruno Jazédé, et surtout la mère d’Impedoumi (ISO 175, SF, Dynamique), qui s’est illustré avec André Chenu avant d’être exporté en Italie et de se hisser jusqu’à la finale des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984 avec Giorgio Nuti, puis de se classer dixième des championnats d’Europe de Dinard l’année suivante. De Réjane (SF, Popof, Ps), autre fille d’Irène, descendent notamment Montjoie II (ISO 131, SF, Tiaïa, Ps), Milton de la Combe (ISO 143, Dairin, AA) et Brin de Cour (ISO 147, Rif du Crocq, AA x Haltea II). Via Amulette (SF, Fujiyama, Ps) sont nés Pleasure de Riverland (ISO 148, SF, Papillon Rouge x Nomenoë II) ou Be One Cak (ICC 141, SF, Lamm de Fétan x Shogoun II), alors que Giralda (SF, Gaur) est à l’origine de Galik de Talrest (ISO 146, SF, Thurin x Uriel) et Jipsian de Talrest (ISO 142, SF, Schérif d’Elle x Grand Veneur). 

Belle de Jour (SF, Fujiyama, Ps) a aussi laissé une remarquable production. Elle est ainsi la mère de Quillio des Isles (ISO 127, SF, Almé), Trésor des Isles (ISO 152, SF, Hurlevent) et Baronie des Isles (SF, Joyau d’Or A), qui a donné à son tour Rhexia de Petra (ISO 150 et ICC 146, SF, Élan de la Cour), mère d’Uccla du Léou (ICC 144, SF, Eersteling du Léou). Via sa fille Sylvana des Isles (SF, Brilloso), exportée en Belgique et mère de plusieurs bons gagnants internationaux, Belle de Jour est surtout la grand-mère de Rêveur de Hurtebise*HDC (ISO 177, sBs, Kash- mir van Schuttershof x Capricieux des Six Censes), lauréat avec Kevin Staut des Grands Prix CSI 5* de Monte Carlo et CSI 5*-W de Bordeaux, de la finale du Top Ten au CHI de Genève, des Coupes des nations des CSIO5* de Gijón, Rotterdam et La Baule par deux fois, sans oublier la médaille d’argent par équipes aux Jeux équestres mondiaux de Normandie 2014, et surtout le sacre olympique collectif aux JO de Rio de Janeiro en 2016.

© Sportfot



Ici lors de la Grande Semaine de Fontainebleau en 2018, Bigouden du Tertre est à ce jour le meilleur produit de Putch des Isles.

Ici lors de la Grande Semaine de Fontainebleau en 2018, Bigouden du Tertre est à ce jour le meilleur produit de Putch des Isles.

Popof, l'équivalent vendéen de Furioso ou Rantzau 

Tarentelle, fille d’Irène et troisième mère de Putch des Isles, est une fille de Popof (Ps, Turmoil). Ce magnifique Pur-sang a été à la Ven- dée ce que furent Furioso (Ps, Précipitation) ou Rantzau (Ps, Fox- light) à la Normandie. Popof n’est d’ailleurs pas sans parenté avec les deux célèbres Pur-sang ayant officié en Normandie, puisque Son-In-Law est le grand-père maternel de Popof et Furioso, et qu’on le retrouve côté paternel dans le pedigree de Rantzau. Popof a donné d’excellents gagnants dans les trois disciplines olympiques, comme Liamone (ISO 174, SF, mère par Ourvari), Carrousel (ISO 172, SF, mère par Urbo), Koulak II (ICC 172, SF, mère par Gaur, Ps) ou Val de Loire (IDR 168, SF, mère par Bois Rouaud). Popof a également été un bon père de mères, qu’on retrouve notamment en tant que grand-père de Jupille (ICC 175, SF, Arquebusier), Epsom (IDR 162, AA, Ventoux, AA) ou Alloro (ISO 168, SF, Double Espoir), et dans les souches maternelles de nombreux excellents chevaux, dont Gabelou des Ores (ISO 179, SF, Pamphile x Double Espoir), champion de France Pro Élite en 2008 avec Stephan Lafouge.

Tarentelle a également eu une belle production, ayant notamment donné Belle Isle II (ISO 149, SF, Fujiyama, Ps), qui a fait les beaux jours de la famille Tromeur, permettant à Sophie Mazé-Tromeur, la première cavalière de Quidam de Revel, d’effectuer ses premiers pas à haut niveau. Dans la descendance de Tarentelle, on trouve également Equinoxe II (ISO 120, SF, Fujiyama, Ps), Forlane (ISO 131, SF, Gaur, Ps), la mère d’Ulma du Sart (ISO 133, SF, Almé), Idylle K (ISO 120, SF, Gaur, Ps), grand-mère de Quickly (Z, Quick Lauro x Rivage du Poncel) qui s’est illustrée à 1,45m et 1,50m en Belgique, et Talita des Isles (SF, Artichaut), grand-mère de Putch. Outre celui-ci, Talita a engendré de bons compétiteurs: Estrella des Isles (ISO 159, SF, Voltaire), Horsbord des Isles (ISO 131, SF, Ulior des Isles), vu en CSI avec le Britannique Richard Davenport, Kurrun des Isles (SF, Royal Feu), laquelle a engendré Utdiez des Isles (ISO 140, SF, Luccianno), Alita des Isles (ISO 140, SF, Mylord Car- thago) et Talika des Isles (ISO 149, SF, Jarnac). Enfin, cette dernière a donné Masters de Penarwern (ISO 139, SF, Bel Espoir). 

Avant de donner naissance à Putch des Isles, son dernier produit, Fantasia des Isles (SF, Leprince de Thurin), fille de Talita des Isles, a été la mère de Jenco des Isles (ISO 128, SF, Ulior des Isles), Kabuki des Isles (ISO 142, SF, Quito de Baussy), qui a concouru en Hongrie, Nelsea des Isles (SF, Caucalis), mère de Scherzo des Isles (ISO 135, SF, Diamant de Semilly) et Trovatore des Isles (ISO 133, SF, Sable Rose). Fantasia a aussi fait naître Oceania des Isles (SF, Pamphile), mère d’Un Zéphyr des Isles (ISO 133, SF, Kashmir van Schuttershof) et Desdemone des Isles (ISO 123, SF, Ferro). “Fantasia était une magnifique jument”, se souvient Paul Hubert. “Leprince de Thurin avait le défaut d’être un peu petit et court, et de ne pas forcément transmettre de très belles allures, même s’il léguait beaucoup de qualités. Or Fantasia avait des rayons, de très bonnes allures, de l’amplitude et de la souplesse, tirant parti des qualités de Popof, qu’elle a pu transmettre à Putch.”

Putch exporté en Espagne avant de revenir en France 

Pour obtenir Putch, né en 2003, Hélène et Paul Hubert ont porté leur choix sur celui qui allait devenir le meilleur étalon SF, Diamant de Semilly. “Putch fait partie des premiers poulains de Diamant que nous ayons eus”, raconte Paul Hubert. “En 2002, quand Diamant a signé son double sans- faute dans la Coupe des nations d’Aix-la-Chapelle et qu’il a été sélectionné pour les Jeux équestres mondiaux de Jerez de la Frontera (où il a contribué à la médaille d’or de l’équipe de France avec Éric Levallois, ndlr), j’ai immédiatement appelé le haras de Semilly pour faire saillir trois juments. C’est ainsi que sont nés Putch, Polinska (ISO 178, SF, mère par Valespoir Malabry, qui a brillé au plus haut niveau avec le Belge François Mathy Jr, ndlr), et Pimlico (ISO 135, SF, mère Remus des Isles). Acheté par l’amatrice Nadia de Buck, ce dernier a fait carrière dans les écuries d’Hubert Bourdy, où il a été monté par Blandine Roux et Igor Kawiak avant d’ar- river sous la selle de la Suissesse Fiona Meier, avec laquelle il a concouru jusqu’à 1,45m. Avoir trois chevaux de ce niveau la même année fut une très belle réussite! ” Putch ne reste pas longtemps à l’élevage des Isles puisqu’il est exporté en Espagne avec sa mère. “Un grand projet d’élevage, accompagné par l’Union nationale interprofessionnelle du cheval, avait été amorcé dans le nord de l’Espagne”, relate le Vendéen. “Nous avons vendu une dizaine de juments aux promoteurs de ce projet. La mère de Putch a alors rejoint l’Espagne suitée de Putch, ainsi que Medje des Isles (SF, Cook du Midour), sœur utérine de Putch, qui était gestante d’un poulain de Sable Rose. La mère de Polinska et la sœur de Rodéo des Isles (ISO 155, SF, Benroy x Roi d’Auge II, qui a brillé avec l’Allemand Markus Renzel, ndlr) ont également été du voyage. Hélas, cet élevage espagnol a été dissous après quelques années seulement, comme tout ce qui se construit trop vite... Putch, qui avait grandi près de Bilbao, a alors été revendu et s’est retrouvé en Bretagne.” Le bai débute en concours à cinq ans sous la selle d’Alain Bourdon, avec lequel il dispute la finale nationale des chevaux de six ans puis des sept ans, avant d’effectuer une demi-saison avec Mathieu, le fils d’Alain, et d’être vendu. Malheureusement, Putch ne pourra pas satisfaire les espoirs sportifs fondés en lui. “J’ai acheté Putch à cinq ans avec Romain Bourdoncle. L’année suivante, j’ai fait racheter les parts de Romain par des propriétaires”, se souvient Alain Bourdon. “Je croyais beaucoup en lui, mais il a toujours eu des problèmes de santé et n’a pas pu vivre la carrière qu’il méritait. Pendant longtemps, nous avons cru qu’il avait des ulcères et l’avons soigné en conséquence. Mais nous avons fini par comprendre qu’il souffrait d’une infection de la gencive, ce qui lui a même décalé la cloison nasale... Il a alors passé un an en Belgique chez un vétérinaire, qui me l’avait même pris gratuitement, et qui l’a sauvé. Je l’ai ensuite vendu à Mathilde Nouvion.”

Après une saison et demie de compétition avec cette dernière, Putch est revendu à Benjamin Bailly et Gérald Brault, avec lequel il évolue en Grands Prix à 1,45m. Confié quelques mois à Thomas Rousseau en 2017, il obtient le meilleur résultat de sa carrière en remportant le Grand Prix à 1,50m du Grand National de Pernay, avant de participer au championnat de France Pro Élite et de décrocher un indice de 151. Il est mis à la retraite sportive en 2018 après quelques parcours avec Charles Hubert-Chiché, le fils de Paul Hubert.



Une première génération exceptionnelle

Alain Bourdon et Axelle Lagoubie, la compagne de Romain Bourdoncle, ont été les premiers à utiliser Putch des Isles à l’élevage. C’est ainsi que sont nées Baccarat (ISO 145, SF, mère par C-Indoctro) et Bigouden du Tertre (ISO 150, SF, mère par Soir d’Avril V), sacrée championne de France des chevaux de sept ans en 2018, ainsi que Booba Bis (ISO 134, SF, mère par Urbain du Monnai). Alain Bourdon ne tarit pas d’éloges sur les qualités de reproducteur de Putch, qu’il continue d’ailleurs à utiliser. “J’ai la chance d’avoir été propriétaire de deux étalons, Korto Maltese (ISO 156, SF, Le Tot de Semilly x Elf III) et Putch. Sentimentalement, j’étais très attaché à Korto car il est né chez moi, mais je ne peux pas dire qu’il était un très bon reproducteur, tandis que Putch produit vraiment très bien. En piste, il avait toutes les qualités que l’on recherche chez un cheval de sport : il était gentil et avait un très bon galop, l’intelligence de la barre, le respect et la franchise. Il lui manquait juste un peu de sang et de vivacité dans sa technique des antérieurs, mais il avait énormément de force et de moyens. Comme la majorité de mes juments sont plutôt proches du sang, il est l’étalon rêvé pour elles. De fait, c’est en étant croisées à Putch qu’elles m’ont donné leurs meilleurs produits. Finalement, il n’a pas été un grand cheval de sport à cause de ses problèmes de santé, mais il est un excellent reproducteur. Par ailleurs, aucun de ses produits n’a souffert de problèmes de santé.” 

Les Bourdon ont accompli un magnifique travail en croisant Putch à leurs juments de concours, ce qui a donné les petites bombes que l’on connaît”, reconnaît Paul Hubert. “À voir ses premiers produits, Putch semble vraiment transmettre cette générosité que l’on retrouve dans sa famille maternelle. Ce sont des chevaux qui se battent pour leur cavalier jusqu’au dernier obstacle. Notre philosophie, à travers nos lignées maternelles comme paternelles, est de mettre en valeur le terroir vendéen-charentais et de préserver plus de 50% de nos naissances en SF Originel. Putch est notre arme pour préserver ce pourcentage de sang! Il a un magnifique balancier, un regard très intelligent, un superbe port de tête et énormément d’amplitude. Du fait de sa souplesse, il peut être bon de l’associer à des juments un peu rigides, mais mo- dernes et pas trop lourdes. Je ne conseille pas non plus de le croiser avec des juments trop chaudes, car le sang de Furioso et Popof peu- vent remonter à la surface. En tout cas, tous les produits de Putch que j’ai vus sont très à l’écoute et ont beaucoup de respect.” 

Soulignant l’excellente fertilité de son étalon, Paul Hubert prépare déjà la relève. “Cette année, j’ai fait naître un magnifique poulain de Putch et Aglae des Isles, une fille de Nashville III et une arrière-petite-fille de Généreuse (SF, Arquebusier x Roi d’Auge II), l’ancienne jument de Grands Prix des frères Bonneau, que Michel Robert a également montée. Elle provient d’une lignée vendéenne que nous perpétuons en SFO grâce à Putch, et le mâle de cette année a tout le charisme de son père!” On a déjà hâte de le retrouver en concours de modèle et allures et, pourquoi pas, sous les projecteurs de Saint-Lô pour l’approbation des mâles de trois ans.


-Cet article est paru dans le magazine GRANDPRIX n°118 de juin 2020.