“Dépasser les 70% sur chaque reprise pour accéder à la finale”, Capucine Noël
À vingt ans, Capucine Noël honorera du 17 au 21 août prochains une quatrième sélection en équipe de France de dressage Jeunes avec Soleil Noir vom Rosenhof. Il s’agira d’ailleurs du troisième championnat consécutif chez les Jeunes Cavaliers pour cette cavalière s’entraînant en Allemagne, associée à sa généreuse jument de quatorze ans. C’est avec bonne humeur qu’elle a accepté de revenir pour GRANDPRIX sur cette sélection, sa reprise des compétitions après un confinement vécu Outre-Rhin et sa transition vers le Grand Prix.
Comment avez-vous réagi à l’annonce de votre sélection pour les championnats d’Europe en Hongrie?
Je suis vraiment très contente, d’autant qu’il s’agit de notre dernière saison chez les Jeunes Cavaliers. Il s’agira également du quatrième championnat d’Europe avec ma jument.
Quels sont vos objectifs sur ce championnat?
J’aimerais bien dépasser la barre des 70% dans chaque épreuve, et évidemment pouvoir me qualifier pour la finale. Pour cela, nous devrons nous classer dans les quinze premiers (de la reprise individuelle, ndlr) pour pouvoir prendre part à la Reprise Libre en Musique. Ce serait vraiment super et nous allons tout donner pour y arriver.
Ce serait bien aussi de réussir une moyenne d’équipes de 70%. Je pense que nous en sommes capables, d’autant que nous sommes expérimentés. Tous les cavaliers ont déjà participé à un ou deux championnats d’Europe (Camille Audo a participé aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers l’an passé, Arthur a fait sa transition vers les Jeunes Cavaliers après un championnat d’Europe Juniors en 2019 et Poneys en 2015 tandis que Léa Bonifay compte cinq participations européennes, dont trois en Juniors, ndlr).
Pouvez-vous nous parler un peu plus de Soleil Noir vom Rosenhof?
Sa qualité principale est vraiment la générosité! Elle me donne tout quand nous sommes ensemble, c’est incroyable. Nous allons dans la même direction et elle fait de son mieux. En compétition, c’est vraiment agréable car elle n’est pas regardante donc je peux me concentrer sur les mouvements de la reprise. Son point fort est le trot allongé. Après, elle reste une jument, avec son petit caractère! Quand on sait la comprendre, tout se passe bien, puis cela fait maintenant quatre ans que je la monte.
Vous avez justement déjà concouru lors de deux championnats Jeunes Cavaliers et êtes la cavalière la plus expérimentée de l’équipe. S’agit-il d’une pression supplémentaire?
Toujours un petit peu, d’autant plus que tout le monde est présent, dont notamment les cadres de la Fédération française d’équitation… Mais c’est un stress positif, car j’ai envie de bien faire et de présenter des reprises sans faute. On espère toujours que tout se déroulera sans accroc. C’est difficile de montrer en seulement sept minutes tout le travail effectué en amont!
Que vous ont apporté vos précédentes expériences européennes?
Cela m’aide pour la gestion du stress principalement. Grâce à mes trois derniers championnats, je connais le déroulement. Je trouve une forme de routine, qui aide au contrôle du stress.
Comment allez-vous vous préparer jusqu’aux championnats, qui sont programmés dans deux semaines et demies (interview réalisée le 29 juillet, ndlr)?
Dans ces dernières semaines de préparation, il est impossible de tout changer. Je vais continuer à faire un travail de base et garder ma jument en forme. Travailler les transitions par exemple, mais aussi dérouler les reprises une dernière fois, en gardant en tête nos objectifs. Je vais mettre l’accent sur nos points faibles mais aussi continuer à perfectionner nos points forts. Il sera important d’arriver là-bas sereins, avec un cheval et une cavalière en forme! (Rires)
“Avec Sunny, je souhaite passer le cap du Grand Prix”
Comment s’est passé votre retour en compétition, à Mâcon puis en international à Hagen, en Allemagne, qui ont servi de support de sélection?
C’était vraiment chouette de retrouver enfin les terrains de concours. Certains cavaliers n’ont pas pu s’entraîner pendant trois mois, contrairement à d’autres. Mais cette période sans compétition a été un mal pour un bien. Elle a permis aux cavaliers comme aux chevaux de prendre le temps de se concentrer sur certaines difficultés.
Tout s’est bien passé à Mâcon, où tout le monde était au rendez-vous. Pour Hagen, je pense que c’était bien d’avoir pris part à un concours international avant d’aller aux championnats. En effet, notre dernière compétition internationale remontait au CDI du Mans, en février. Pouvoir se mesurer aux cavaliers étrangers était intéressant.
Vous vous entraînez actuellement en Allemagne. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?
Je suis actuellement à Warendorf, chez Ralph-Michael Rash, ancien sélectionneur de l’équipe de France Juniors et Jeunes Cavaliers (entre 2013 et 2018, ndlr). J’aime sa vision de l’entraînement, toujours dans le calme et à prendre son temps, avec beaucoup de travail sur les bases. Je pense que nous formons une bonne équipe, tout fonctionne bien pour le moment!
Comment avez-vous vécu le confinement et comment avez-vous axé votre travail avec vos chevaux?
Après en avoir discuté avec mes parents, j’ai décidé de rester en Allemagne. J’ai ainsi pu m’entraîner tous les jours, ce qui a été une grande chance. J’ai pu améliorer certaines choses qui prennent du temps, ce que je ne peux pas forcément faire quand les concours s’enchaînent.
Avez-vous d’autres chevaux dans vos écuries?
J’ai la chance de pouvoir monter d’autres chevaux. Cela m’aide à travailler ma jument, car cela me permet d’avoir d’autres sensations. Ce sont majoritairement des chevaux de commerce, avec lesquels je ne devrais pas être amenée à concourir.
Il s’agit de votre dernière année chez les Jeunes Cavaliers. Comment s’annonce la suite pour vous?
Avec Sunny (le surnom de Soleil Noir, ndlr), je souhaiterais passer le cap du Grand Prix pour concourir chez les moins de vingt-cinq ans. C’est un changement important. Pendant les trois mois de confinement, nous avons commencé à travailler en prévision de ces mouvements-là. Avec la reprise des compétitions, nous nous sommes de nouveau concentrés sur ceux attendus au niveau Saint Georges (ce qui correspond à la reprise par équipes chez les Jeunes Cavaliers, ndlr). C’est un rêve de concourir chez les moins de vingt-cinq ans avec Sunny, car nous avons commencé en Juniors il y a quatre ans. Toute cette progression jusqu’en Grand Prix serait fantastique.
Après les championnats d’Europe, j’aimerais concourir aux championnats de France en octobre, s’ils sont maintenus. Nous profiterons l’hiver pour nous exercer à nouveau pour cette transition vers le Grand Prix.