Troubadour Camphoux : maitriser la sensibilité et la puissance pour atteindre les étoiles!
Révélé au haut niveau par Didier Dhenin en concours complet, Troubadour Camphoux construit désormais son palmarès sous la selle de Luc Château. Réalisant un des six parcours maxi lors du CCI 4*-S du haras du Pin, le couple s’affirme à chaque sortie et semble avoir largement les moyens de courir le niveau CCI 5*!
De très belles prédispositions génétiques et sportives
Issu d’un croisement plein de sang, Troubadour Camphoux rassemble le sang du styliste et remarquable sauteur Idem de B’neville (Apache d’Adriers*Quastor) et de l’anglo-arabe Gold In Blue. Cette dernière issue de Bergère du Château (par Iago C) et Véganum n’est autre que la propre sœur du regretté géniteur Anglo-Arabe Fango In Blue, qui a donné de nombreux gagnants en complet tels que Ocarina du Chanois, Safran du Chanois, Casino du Delta et plus récemment Némésis Pompadour. Gold In Blue, ISO 129, a eu deux autres produits dont Auréa des Camphoux (Manhattan de Semilly) sortie en complet avec Cédric Lyard (ICC 133) et désormais réorientée en saut d’obstacles pur avec Aurélien Leroy. Son dernier produit Hunkydory Camphoux, par Contendro, débutera sa carrière l’an prochain.
Après quatre ans passés au sein de son élevage chez Monsieur Peurière, Troubadour est acquis par Hervé Louchet lors des ventes aux enchères du Lion d’Angers en 2011, alors qu'il est âgé de quatre ans. Le cheval arrive ensuite au pôle international du cheval Longines de Deauville afin d’y être entraîner et c’est un certain Luc Château qui s’en occupe. Au sein des installations d’Equi-France près de Deauville, c’est finalement en saut d’obstacles, une discipline où il a toujours été démonstratif, que Troubadour débute sa carrière. Cyril Cools, Loïc Massart puis Rudy Cook le débutent avec une certaine réussite jusqu’à son année de six ans. Puis conseillé par son ami Gérard Largillière, qui en achète une partie, Hervé Louchet choisi d’orienter Troubadour vers le concours complet. “Lors d'une balade sur la plage où je l'ai monté, Troubadour a semé les chevaux de course avec une réelle facilité et une énergie intacte pour le trajet retour. J'ai donc appelé un ami cavalier travaillant les jeunes chevaux pour qu'il me donne son avis sur les capacités de mon cheval en complet.” Troubadour fait ses débuts dans cette discipline avec Etienne Guinot puis revient au Pôle France de Saumur afin d’être confié à Alexis Gomez. Mais le départ prématuré du jeune cavalier change les plans de carrière du team de co-propriétaires Equi-France.
Une formation haut niveau avec Didier Dhennin
C’est finalement Didier Dhennin, montant déjà les chevaux de Gérard Largillière, qui prend en main le protégé. “Pour moi, Troubadour a toujours eu les moyens de faire du complet”, explique Gérard Largillière. “J’ai convaincu Hervé de me suivre dans cette aventure et nous nous sommes investis tous les deux. Les débuts avec Didier se sont bien passés puis il y a eu une période plus compliquée à la suite de soucis personnels du cavalier qui l’ont déconcentré de son travail sur les chevaux. Lorsque que Didier a ensuite choisi d’arrêter le haut niveau, nous avons cherché un nouveau cavalier qui pourrait être à l’écoute de notre champion et lui permettre d’atteindre le haut niveau.” Après une 3ème place par équipe dans le CCIO4*S de Hougthon Hall (GBR) en 2016, Troubadour intègre les écuries du Haras du Château en 2017. “Troubadour a toujours été compliqué sur le plat”, analyse très justement Gérard Largillière. “Des cavaliers olympiques l’ont essayé mais l’on même trouvé trop compliqué. Dans notre team avec Hervé, je prends les décisions pour la discipline du CCE. J’ai donc choisi Luc Château et ait convaincu Tristan Chambry de venir faire travailler le couple régulièrement car ce talentueux homme de cheval connaissait déjà notre monture.”
Mais avant ce changement d'écurie, Troubadour est victime d'une chute lors d'un essai par un cavalier junior italien et se fracture les cervicales de manière longitudinale. Nous avons emmené le cheval au CIRAL, raconte Hervé Louchet. Et l'équipe du CIRALE et de la clinique de Bayeux ont tout fait pour remettre le cheval sur pied. Ensuite, c'est Jérôme et Hélène Aram, des écuries de Basse Neuville, qui en ont pris soin comme leur propre cheval. Ils ont réalisé un travail fantastique de remise en route ultra progressive et avec énormément de patience et de douceur. Troubadour n'a aucune séquelle de cet accident et est revenu en plein état physique. Hervé Louchet rencontre alors Caroline Queval qui évoque une collaboration nouvelle avec Luc Chateau pour Troubadour.
Objectif CCI5* chez Luc Château
Quand Troubadour est arrivé à la maison, explique Luc Château, il était en convalescence à la suite d’une fracture cervicale longitudinale. Son tempérament et son excellente constitution ont permis une rémission totale. Grâce à Gérard Largillière, j’ai commencé à travailler avec Tristan afin de pouvoir le rendre plus souple. Il m’a donné les clés car il le connaissait bien. C’est un cheval avec une qualité de saut incroyable mais il a un équilibre très horizontal. Il a fallu composer avec cet équilibre car j’avais énormément l’habitude de Propriano de l’Ebat qui est totalement à l’opposé. Je me suis adapté à cet équilibre et ainsi profiter de son talent de sauteur et de son immense foulée de galop sur le cross. Désormais le cheval trouve un équilibre qui lui convient. Le dressage demeure toujours un test compliqué pour lui, mais les progrès sont quotidiens. C’est le fruit d’un travail d’équipe. Hervé Louchet le premier acquéreur, Gérard Largillière le co-propriétaire qui fait travailler Luc sur les barres (Il n’y a pas une détente de cso où je ne suis pas là) et qui a amené Tristan Chambry pour travailler le dressage et Luc Château et sa femme Caroline Queval qui sont aux petits soins pour ce grand gentil un peu raide et parfois un peu joueur. La sensibilité de Luc va probablement permettre au couple de franchir un pallier de niveau et d’atteindre le CCI5* puisque Pau est désormais l’objectif 2020. Pour moi c’est un cheval de cette envergure car le cross est une partie de joie pour lui et le cso est sa discipline de prédilection. Il tourne en épreuve de vitesse 130. Le CCI4*S du Pin a été un étape également car pour la première fois, le cheval est rentré sans avoir trop tiré sur son mors. Il allie un sang incroyable et de la force. Luc Château le confirme : Le parcours du Pin m’a semblé facile pour lui. Sa galopade est hors norme. Il a beaucoup évolué dans son caractère également même s’il peut demeurer joyeux s’il y a de l’effervescence autour de la carrière. Mais nous nous connaissons et sa routine de concours le rassure et lui apporte du confort.
L’équipe de Troubadour Camphoux est confiante en l’avenir et savoure chaque sortie de son protégé. Une fois le dressage plus stabilisé, le joli bai devrait faire des étincelles. En 2019, le circuit des trois B anglais avec Belton, Bramham et Blenheim avait parfaitement convenu à Troubadour qui pouvait sauter en galopant. Pour la suite, après Pau, c’est Badminton qui est envisagé pour l’avenir.