“J’avais très envie d’en apprendre davantage avec les jeunes chevaux”, Ninon Castex
Après des années remplies de succès à poney, Ninon Castex a pris un nouveau départ à l’automne dernier. L’ancienne cavalière du crack poney Quabar des Monceaux, est désormais installée en Charente, à une soixantaine de kilomètres au nord d’Angoulême, au Haras de Riverland. À vingt-trois ans, la championne d’Europe poney de 2014 semble pleinement s’épanouir dans son nouveau métier de cavalière jeunes chevaux. Entre les compétitions et la dizaine de chevaux à monter chaque jour, Ninon Castex a dégagé quelques minutes de son temps pour revenir plus en détails sur cette nouvelle page de son histoire.
Depuis le début de l’année, vous enchaînez les concours jeunes chevaux pour le compte du haras de Riverland. Comment se passe votre collaboration ?
J’ai commencé à travailler ici au mois d’octobre l’année dernière. Je cherchais une place pour évoluer avec les jeunes chevaux dans une écurie et on m’a envoyé le numéro de Mickaël (Varliaud, propriétaire et gérant de la structure, ndlr). Cela s’est fait assez rapidement. Le premier concours que nous avons fait, nous nous sommes rendus à Oliva, en Espagne, pendant quinze jours en début d’année. C’était un international avec les cinq ans et les six ans. Maintenant, nous enchaînons les concours plus près de la maison.
Était-ce une vraie volonté pour vous de former des jeunes chevaux ?
Oui, je voulais vraiment trouver une place pour travailler avec les jeunes chevaux. Je n’avais jamais réellement travaillé dans ce domaine avant et j’avais très envie d’en apprendre davantage. En plus, ce qui est super à Riverland, c’est qu’il y a énormément de chevaux, avec beaucoup de qualité. Pour apprendre, c’est vraiment une super place.
En montant plus d’une dizaine de chevaux lors des concours, cela doit être différent de ce dont vous aviez l’habitude lors de vos années poneys…
Ah oui, complètement ! Le rythme est impressionnant. Lors de mon premier concours pour le Haras de Riverland, à la fin de la journée, pour les derniers chevaux que j’avais à monter, c’était vraiment dur. Maintenant, cela va mieux, j’ai pris le rythme et j’enchaîne les chevaux pendant toute la journée. J’ai aussi la chance de pouvoir compter sur une super équipe, notamment ma groom concours Caroline avec qui je forme un super duo. C’est essentiel pour pouvoir faire du bon travail. En compétition, les chevaux arrivent au fur et à mesure, sellés et longés, et je n’ai plus qu’à monter dessus, faire ma détente et partir en piste. Donc cela se passe assez bien.
En dehors des concours, comment se déroule une journée type pour vous ?
Le matin, nous commençons la journée à 8 heures. Je suis à cheval à 8h10, et on me prépare les chevaux au fur et à mesure pendant toute la matinée. J’en monte généralement sept. Par contre, l’après-midi, je m’occupe moi-même de préparer les chevaux et, souvent, j’en fait travailler quatre.
N’est-ce pas un peu éprouvant d’enchaîner autant de chevaux dans la journée ?
Non, c’est ce qui me plaît et cela me permet de bien tous les faire travailler, d’avoir un suivi régulier pour chaque cheval. Et ce qui est vraiment super avec les jeunes chevaux, c’est que d’une séance à l’autre, on peut voir de réelles avancées. Parfois ils progressent très vite, stagnent un peu, puis comprennent de nouvelles choses et poursuivent leur apprentissage. C’est quelque chose que j’adore. D’une semaine à l’autre, un cheval peut être totalement différent.
“Toutes les années passées aux côtés de Quabar des Monceaux resteront inoubliables”, Ninon Castex
Malgré la qualité de tous les chevaux qui vous sont confiés, certains vous semblent-ils sortir du lot ?
Je pense que ce sont tous de très bons chevaux de concours, qui ont envie d’être sans-faute et qui veulent bien faire. Après, bien sûr, j’ai mon petit chouchou, mais cela restera un secret (rires). Tous restent forcément d’excellents chevaux.
Comment s’est déroulé le confinement par rapport au travail de vos montures, qui n’ont pas pu sortir en compétition pendant plusieurs semaines ?
En fait, pour nous, cela n’a pas changé grand-chose. Hormis le fait que nous ne pouvions pas aller en concours, nos journées étaient les mêmes. En fin de compte, cela n’est pas tombé si mal parce que nous avons pu prendre le temps de bien dresser les chevaux. Cela n’a pas été une perte de temps et ne nous a pas freinés. Au contraire, je pense que cette période a été bénéfique pour certains chevaux avec lesquels nous avons pu peaufiner le travail à la maison.
Après tant de succès à poney, et notamment lors de championnats, ne nourrissez-vous pas l’ambition de retrouver l’ambiance qui règne sur ces événements majeurs ?
Si, bien sûr. J’espère qu’un jour, peut-être même avec un cheval de Riverland, j’irais faire 3*, 4* et pourquoi pas plus. Je travaille pour cela. Pour l’instant je suis très heureuse ici, tout se passe très bien. Je pense rester quelques années, voir comment cela évolue. J’ai des chevaux jusqu’à six ans, à voir si je les garderais dans leur année de sept ans pour les sortir sur les épreuves vieux chevaux.
Votre fidèle Quabar des Monceaux, qui vous a offert deux médailles d’or lors des championnats d’Europe de Millstreet en 2014, a pris sa retraite au début du mois. Comment avez-vous accueilli la nouvelle ?
Cela m’a mis un coup de vieux ! Quand j’ai eu Quabar, nous étions tous les deux jeunes, il n’avait que six ans. Et me dire qu’aujourd’hui il est à la retraite, cela me fait réaliser que mes années avec lui commencent à être un peu loin. Des fois, j’ai l’impression que c’était hier, mais je me rends compte que cela commence à dater. Quabar est presque un papy maintenant !
Quels souvenirs gardez-vous particulièrement en mémoire de votre parcours avec lui ?
Le bon souvenir, reste bien sûr les championnats d’Europe. Après, toute mon aventure avec lui, toutes les années passées à ses côtés, resteront inoubliables.