“Mes équipes ont su appréhender leur Coupe des nations comme s’il s’agissait d’un championnat”, Olivier Bost
La semaine dernière, la France s’est imposée dans trois des quatre catégories de la Coupe des nations dédiée aux jeunes lors du CSIO de Fontainebleau, organisé à l’occasion de la première semaine du Fontainebleau Classic Summer Tour 2. Pour GRANDPRIX, le chef d’équipe tricolore Olivier Bost a accepté de livrer ses impressions à l'issue de ce week-end riche en succès.
Quel bilan général tirez-vous de ce week-end de CSIO?
Tout d’abord, nous sommes très contents que cet évènement ait pu avoir lieu et nous remercions GRANDPRIX pour avoir osé l’organiser. Et bien sûr, nous sommes ravis des résultats des équipes de France qui prouvent que l’on peut compter sur une bonne dynamique chez les jeunes grâce à notre fédération, aux stages fédéraux et à l’équipe mise en place depuis maintenant deux ans.
Avec l’annulation des championnats d’Europe, cette Coupe des nations avait-elle une saveur particulière?
Il n’y avait pas réellement d’enjeu, bien que la pression ait été présente du fait que nous étions à domicile, mais cela n’avait rien de comparable avec celle ressentie lors de championnats d’Europe. La concurrence était moindre mais l’important n’est pas tant le fait d’avoir gagné… Je retiens surtout le comportement des cavaliers et la manière dont ils ont atteint ces résultats, en signant des sans-faute dans la seconde manche et en reproduisant, voire en améliorant, leurs parcours réalisés en première manche. Ils ont su appréhender leur Coupe des nations comme s’il s’agissait d’un championnat et on s’aperçoit qu’il y a tout de même une “domination” française en ce qui concerne la qualité des parcours. Si plus de nations avaient été en course, je pense que les résultats auraient été les mêmes car ils se sont montrés à la hauteur du travail effectué pendant en amont et l’ont également confirmé dans les Grands Prix.
L’équipe Enfants s’est montrée légèrement moins au point que les autres catégories dans la Coupe des nations, qu’est-ce qui a pu leur manquer?
Pour les Enfants, cela s’est joué à peu de choses. Il s’agit d’une catégorie pour laquelle nous aimerions commencer la détection plus tôt, dès l’âge de onze ans. Nous en avons beaucoup discuté avec l’équipe technique et pensons que cela permettrait de mieux former les cavaliers et leurs entraineurs à ce que l’on attend d’eux. J’ai trouvé que nous n’étions pas suffisamment prêts, aussi bien d’un point de vue technique que sur le plat, pour entrer en concurrence avec l’équipe belge (gagnante de la Coupe des nations en catégorie Enfants, ndlr). Les autres nations n’ont pas nécessairement représenté une concurrence accrue, mais j’ai senti que la Belgique était vraiment au-dessus de nous et je pense qu’il est nécessaire d’approfondir le travail sur le plat pour améliorer notre technique. Nous sommes une nation forte dans toutes les catégories, aussi bien en Poneys, qu’en Juniors et en Jeunes Cavaliers, mais avons de nombreux cavaliers à poney et très peu à cheval. Pourtant, il est tout à fait possible d’évoluer dans les deux catégories en même temps, comme cela se fait davantage en Belgique et en Allemagne, par exemple. Une grande partie de nos cavaliers en catégorie Juniors et Jeunes Cavaliers sont passés par le circuit Poneys, à l’instar de Nina Mallevaey et Jeanne Sadran qui évoluaient parallèlement en catégorie Enfants, puis Juniors. Je pense qu’il est important de faire comprendre aux gens que le circuit Poneys prépare vraiment aux grandes échéances auxquelles les cavaliers peuvent être amenés à participer par la suite.
Ces résultats viennent-ils confirmer votre sentiment quant au processus de sélection et à l’accompagnement des jeunes?
Tout à fait! L’important est de bien les détecter et les préparer. Cela fait maintenant longtemps que j’exerce au sein de la fédération, donc aucun jeune ne passe à travers les mailles du filet. Je suis particulièrement satisfait du fait que tout le monde adhère au projet de la FFE et ait envie de se battre pour faire raisonner la Marseillaise.
Parmi les jeunes qui évoluent sur le circuit, certains se démarquent-t-ils et bénéficient-ils de l’encadrement et des conditions nécessaires pour pouvoir prétendre à incarner la relève de l’équipe de France Séniors à l’avenir?
L’équipe d’Olivier Sadran, de l’écurie Chev’el, est vraiment au point au niveau des jeunes cavaliers. Nina Mallevaey et Jeanne Sadran ont déjà participé à des concours de niveau CSI 4* et 5*, avec de bons résultats à la clé. La route est longue depuis les catégories Juniors et Jeunes Cavaliers, mais elles sont en bon chemin. De manière générale, je sens vraiment que tous les cavaliers sont contents d’être là et de défendre leurs couleurs, c’est le plus important. Il faut qu’ils aient envie d’évoluer dans cet optique d’intégrer un jour l’équipe de France Seniors en direction des Jeux olympiques. Ils pourraient d'ailleurs constituer la relève pour les Jeux olympiques qui suivront ceux de Paris en 2024.
Quels sont les prochains objectifs et la suite du programme pour vos équipes?
Nous allons intensifier les stages de préparation cet hiver pour essayer d’être performants lors des championnats d’Europe l’an prochain. Entre temps, nous allons bénéficier de trois CSIO en amont pour apprendre à gérer la pression et connaître la concurrence.