“Pouvoir prendre part aux épreuves de la GCL a été très bénéfique pour moi”, Mégane Moissonnier

À bientôt vingt-trois ans, Mégane Moissonnier a déjà pris part à plusieurs championnats d’Europe chez les Jeunes, et a également concouru dans un bon nombre de Coupes des nations, ainsi que dans la Global Champions League durant une saison. La jeune femme, qui travaille étroitement en collaboration avec le cavalier et marchand de chevaux Laurent Guillet, est revenue pour GRANDPRIX sur son parcours et ses objectifs à venir.



Vous avez longtemps effectué votre formation équestre sur le circuit réservé aux espoirs du saut d’obstacles, prenant notamment part à différents championnats d’Europe Poneys et Enfants. Que vous ont apporté ces diverses expériences? 

Mes années de compétition dans la catégorie Poneys, notamment, m’ont permis de prendre de l’expérience sur des grosses épreuves, les plus importantes que l’on puisse sauter dans cette catégorie. Les Coupes des nations et championnats auxquels j’ai participé m’ont apporté plus de confiance en moi et m'ont permis de me forger un bon mental. Avec Jimmerdor (de Flroys, qui a notamment accompagné Mégane aux championnats d’Europe Poneys en 2012 et 2013, ndlr), par exemple, j’étais souvent la dernière équipière à prendre le départ dans les Coupes des nations. J’avais donc souvent beaucoup de pression sur les épaules, et cela m’a permis d’apprendre à garder mon sang froid. En plus, je trouve cela vraiment bien de courir en équipe. Ce n’est pas toujours facile quand un quelqu’un fait une contre-performance, ou lorsque l’on termine avec le moins bon score de l’équipe... On se sent parfois un peu coupable de ne pas avoir réussi à obtenir un aussi bon résultat que les autres. Mais justement, je trouve cela beau de former une équipe, soudée, et que les uns rattrapent les autres quand quelque chose ne fonctionne pas. 

En 2018, vous avez fait partie de l’équipe de l’équipe des “Chantilly Pegasus” pour la Global Champions League. Que pensez-vous de ce circuit?

Pouvoir prendre part aux épreuves de la GCL a été très bénéfique pour moi. J’ai pu y côtoyer des cavaliers de CSI 5* tout au long de la saison, qui m’ont donné des conseils lors des reconnaissances et même en dehors des épreuves. Discuter avec certains de ces cavaliers a été une vraie opportunité pour moi et cela m’a beaucoup apporté. Maintenant, je trouve personnellement ces concours assez difficiles pour les chevaux qui doivent enchaîner la deuxième manche de la GCL, le Grand Prix du Longines Global Champions Tour, et parfois encore un barrage. Me concernant, je n’ai jamais eu à effectuer ces deux grosses épreuves à la suite, donc cela n’a pas été trop dur pour mes chevaux. Concourir dans la GCL a donc été une super expérience, qui m’a surtout permis d’être épaulée par d’autres cavaliers. 

Vous avez participé aux plus belles échéances à Poneys, puis à de nombreux CSI 5* dans le cadre de la GCL. Avez-vous pour objectif de retourner à haut niveau, cette fois-ci dans la catégorie Seniors? 

C’est vrai qu’après avoir goûté au haut niveau, on a forcément envie d’y retourner! Pour l’instant, j’arrive à disputer de belles épreuves avec les chevaux de propriétaires que j’ai actuellement et ceux qui me sont confiés par Laurent Guillet. J’ai donc envie de continuer à progresser avec ces chevaux, en espérant pouvoir atteindre le haut niveau.

Baikal de Talma et Mégane Moissonnier au CSI 4* de Grimaud.

Baikal de Talma et Mégane Moissonnier au CSI 4* de Grimaud.

© Sportfot



“Baikal de Talma a vraiment beaucoup d’avenir”

Comment articulez-vous votre programme de travail entre les montures confiées par Laurent Guillet et celles d’autres propriétaires? 

J’ai actuellement cinq chevaux chez Laurent Guillet, et trois d’autres propriétaires qui sont dans les écuries familiales. Les deux écuries se trouvent à cinq minutes l’une de l’autre, ce qui est plutôt pratique. Je vais monter les chevaux de Laurent quatre fois par semaine environ, quand nous ne sommes pas en concours la semaine, et je travaille avec mes chevaux l’après-midi en rentrant de ses écuries. Ce système fonctionne assez bien, j’ai le temps de monter tous les chevaux et de faire du bon travail. 

Quels avantages voyez-vous au fait de collaborer ainsi activement avec un important marchand de chevaux de sport? 

Clairement, le premier avantage pour moi est de pouvoir monter de très bons chevaux et d’être entourée des bonnes personnes. Je peux également bénéficier de l’aide d’une groom en concours et me concentrer vraiment sur mes parcours. De plus, c’est une vraie chance d’être épaulée par Laurent, qui a maintenant de l’expérience sur les gros concours, et également par Nicolas Delmotte, avec qui j’ai déjà travaillé plusieurs fois. Cela m’apporte beaucoup, tant pour le travail sur le plat qu’à l’obstacle. 

À Cluny, vous avez réussi à qualifier deux chevaux pour le barrage du Grand Prix à 1,50m du Grand National. Pouvez-vous nous parler d’eux? 

Le premier était Baikal de Talma, qui a terminé huitième. Il appartient à la famille Baldeck (spécialisée dans le commerce de chevaux, ndlr) et je le monte depuis l’automne 2019.  Nous avons commencé les concours ensemble à Oliva, en février. Et puis, nous avons petit à petit commencé à sauter de belles épreuves. Pour moi, c’est un cheval qui a vraiment beaucoup d’avenir. Il faut maintenant voir comment il évolue, mais il est promis à de très belles choses. Dans le barrage du Grand Prix de Cluny, j’ai également monté Caballero. C’est un cheval que Laurent Guillet a acheté en Italie cet hiver. Il est délicat et très sensible, donc nous avons dû installer une vraie confiance entre lui et moi et cela a été un petit peu plus long. Cela commence à bien aller, et j’espère que nous allons continuer à évoluer. L’objectif, pour l’instant, est de sauter des Grands Prix 4* avec lui d’ici la fin de la saison, si tout va bien. 

Vers quels concours allez-vous vous diriger pour la suite de la saison? 

Pour l’instant, nous allons nous rendre à Grimaud en septembre pendant deux semaines, et nous espérons y retourner en octobre. Nous voudrions concourir là-bas dans les CSI 2* et 4*, voire dans le premier CSI 5* (qui aura lieu du 17 au 20 septembre, ndlr), si j’ai la chance de pouvoir y participer. Je devrais également aller au CSI 3* de Canteleu (prévu du 24 au 27 septembre, ndlr). Nous voulons également nous rendre à Equita Lyon, en croisant les doigts pour que le salon puisse avoir lieu!