“Tout mettre en œuvre pour accéder au haut niveau”, Alice Lainé
Lors du CSIO Jeunes de Fontainebleau, Alice Lainé a signé de belles performances tout au long de la compétition avec deux de ses montures, Emerald Sitte et Valse de Blagny. Âgée de dix-sept ans, la cavalière est revenue sur ses belles performances et parle également de son avenir, ainsi que d’une autre passion dévorante qu’elle entretient en parallèle pour les chevaux miniatures.
Quelles ont été vos impressions sur le CSIO Jeunes de Fontainebleau?
Je suis vraiment ravie de ce concours. Les conditions dans lesquelles nous avons concouru étaient parfaites, avec une très belle météo tout le week-end. Le nouveau sol du Petit Parquet est de très bonne qualité, alors cela a été très agréable de monter sur ce nouveau terrain. Le Grand Parquet s’est également très bien tenu. En plus, le chef de piste était Cédric Longis, que j’adore. Ses parcours ne sont pas durs ni très hauts mais font faire des fautes un peu partout, sans pour autant proposer une très grosse difficulté. Pour terminer sans faute, il faut vraiment bien monter et être au point techniquement.
Dans la Coupe des nations Juniors, vous avez signé un double sans-faute avec Emerald Sitte avant de terminer cinquième du Grand Prix de cette catégorie. Comment était votre cheval durant ce week-end?
Emerald Sitte était en super forme. Nous avions vraiment programmé sa saison en fonction de ce concours-là, qui était la compétition importante pour lui au vu de tous les événements annulés en raison de la crise sanitaire. Nous avons tout mis en œuvre pour qu’il soit prêt et en pleine possession de ses moyens ce week-end-là, et cela a fonctionné puisque le cheval a répondu présent tout au long des épreuves.
Dans le Grand Prix U25, vous terminez troisième en selle sur Valse de Blagny, qui était montée par Aymeric Azzolino jusqu’à la fin de l’année 2019. Pouvez-vous parler d’elle?
Valse est une jument que je connais depuis ses trois ans, étant donné qu’Aymeric est mon coach. Je l’ai toujours suivie, et toutes les belles performances qu’elle avait réalisées auparavant (elle terminait notamment quatrième d’une épreuve à 1,45m au CSI 2* de Canteleu en 2018, ndlr) m’ont mis un peu de pression lorsque je l’ai récupérée. Cela m’a tout de suite donné envie de bien faire et d’aller le plus loin possible avec elle. Pendant notre premier mois ensemble, nous avons eu quelques difficultés à nous entendre, mais une fois sur les terrains de concours elle a été au rendez-vous. Aujourd’hui, elle me donne toujours le meilleur d’elle-même et c’est vraiment une jument qu’on adore.
Quels sont vos objectifs pour la suite de la saison?
En principe, nous devrions aller à Opglabbeek ce mois-ci pour la finale des Coupes des nations Jeunes, mais Olivier Bost (sélectionneur national, ndlr) n’en est pas encore certain, nous attendons donc des informations. Autrement, je n’ai pas forcément d’autres objectifs de sélection. Je souhaite par contre continuer à évoluer sur le Grand National, et plus généralement sur des épreuves à 1,50m avec Emerald Sitte.
À terme, avez-vous la volonté de concourir au plus haut niveau?
À l’heure actuelle, nous mettons tout en œuvre pour accéder au haut niveau, tant dans la gestion des chevaux que dans notre fonctionnement aux écuries. Il est certain que mon objectif est d’atteindre le niveau des CSI 3* et Grands Prix Pro Élite. Les CSI 5* impliquent, par contre, un mode de vie si différent que je ne suis pas sûre d’en faire un objectif pour l’instant.
“J’aimerais bien partir un moment à l’étranger”
Pour autant, y a-t-il un cavalier que vous appréciez particulièrement suivre?
Je m’inspire vraiment de Steve Guerdat et Marlon Módolo Zanotelli (récent gagnant d’un Grand Prix CSI 5* à Grimaud dans le cadre de l’Hubside Jumping, ndlr). Ils ont en commun d’être très proches de leurs chevaux, et c’est pour cela que je les aime beaucoup. On sent qu’ils font ce sport parce qu’ils aiment leurs montures, et non pas pour le sport avant tout. En plus, leur technique est parfaitement peaufinée, ils savent exactement ce qu’ils font et ont une grande confiance en eux. Quant à leurs performances, ils sont au rendez-vous tous les week-ends !
En parallèle de vos chevaux de saut d’obstacles, vous possédez également une écurie de chevaux miniatures. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce domaine?
Je me suis lancée en 2017. C’est vraiment une autre approche des chevaux, toujours motivée par l’amour que j’ai pour eux. Je trouve l’élevage des chevaux miniatures très intéressant, c’est vraiment une nouvelle passion pour moi. Les grands chevaux sont comme mon métier, et les miniatures une passion supplémentaire.
Voyez-vous des similitudes dans la façon de travailler ces deux types d’équidés?
Tout d’abord, même si ce sont des chevaux miniatures, on se rend très vite compte que certains sont faciles et que d’autres ont un caractère beaucoup plus difficile. Déjà là, on voit bien la similitude avec les grands chevaux. De toute façon, les chevaux miniatures sont vraiment des chevaux de sport en mini, ce sont un peu des Pur-sang Arabes miniatures. Par ailleurs, je m’inspire beaucoup des cavaliers de dressage pour le travail d’attelage, et cela m’aide également pour faire travailler mes chevaux de saut d’obstacles sur le plat.
N’est-il pas trop difficile de concilier études, jumping et chevaux miniatures?
Nous avons mis en place une très bonne organisation pour que tout se passe au mieux. Cette année, tout va être un peu différent parce que mes chevaux ont déménagé. Avant, ils étaient tous chez moi, et ce sera de nouveau le cas d’ici un an. Mais en ce moment, seuls les “mini” sont à la maison et nous louons quelques boxes chez Timothée Anciaume pour les autres. Il va donc falloir gérer les choses d’une autre manière.
Quelle voie professionnelle envisagez-vous par la suite?
Je fais tout pour que l’équitation devienne mon métier. Je vais passer mon bac, et ensuite j’aimerais bien partir un moment à l’étranger, cependant nous allons d’abord voir comment se déroulent les choses car nous avons une écurie qui se construit en même temps. Je vais tout de même poursuivre des études par correspondance, au cas où je voudrais m’engager dans une autre voie que le monde équestre un jour.