Toujours plus de cas de chevaux mutilés… et aucune piste claire
La liste des cas de chevaux mutilés faisant l’objet d’enquêtes de gendarmerie continue de s’allonger. Pour autant, sauf dans les affaires où la mutilation est le fait d’un animal prédateur, les forces de l’ordre peinent dans leur travail nécessaire à l’établissement de la vérité et aux poursuites judiciaires… En attendant d’élucider ce macabre mystère, les autorités exhortent encore et toujours les propriétaires à ne surtout pas faire justice eux-mêmes.
Les cas d’attaques de chevaux, et d’autres animaux d’ailleurs, se multiplient, et semblent aller en s’accélérant. Ainsi cette semaine, citons… le cadavre d’un cheval retrouvé éventré dans son pré le 11 septembre à Grézolles, dans la Loire, un veau mort, oreilles et queue coupées, trouvé le 13 septembre à Bardenac, en Charente, deux juments retrouvées souffrant de diverses plaies et œdèmes le 14 septembre à Chemillé-en-Anjou, dans le Maine-et-Loire, sans oublier la jument retrouvée morte 18 septembre à Champvoux, dans la Nièvre, tandis que de terribles mutilations ont été constatées sur un cheval à Luneau, dans l’Allier: œil et naseaux abîmés et oreilles arrachée. Sans parler des nombreuses attaques déjouées et des véhicules mis en fuite!
Quelles pistes?
De nombreux articles de fond sont parus ces derniers jours dans la presse, parlant encore et toujours les uns de rites sataniques ou de dérives sectaires, les autres allant jusqu’au complot pharmaceutique… En vérité, l’enquête tourne en rond, les assaillants agissent en toute impunité et que la psychose règne. Le 15 septembre, la gendarmerie nationale a tenu une réunion publique dans la commune de Louargat, dans les Côtes-d’Armor, afin d’informer les éleveurs et propriétaires de chevaux de la situation, de leur réitérer leur soutien sans faille, avec surtout, une recommandation fondamentale: “Prenez soin de vos bêtes, mais ne vous oubliez pas.”
La résistance s’organise
Le gouvernement a bien mis en garde les citoyens sur le danger juridique pour eux à se faire justice eux-mêmes. Que faire alors? La mobilisation est générale, et la résistance s’organise, prenant différentes formes selon les régions ou départements. Par exemple, en Mayenne, des gendarmes sont mobilisés sur le terrain chaque nuit, et de veilles sont menées par hélicoptère. Dans l’Orne, les professionnels sont en train de se fédérer au sein d’une association dédiée à la prévention et la surveillance. Dans l'Oise, une quarantaine de propriétaires se sont alliés et ont mis en place des veilles pour surveiller et défendre les animaux. Dans le Morbihan, plus de quatre cent ionquante gendarmes sont mobilisés vingt-quatre heure sur vingt-quatre.
Pour sa part, le Conseil des chevaux de Normandie a déployé plusieurs canaux d’accompagnement des propriétaires: mise en place d’une plateforme en ligne en partenariat avec le Pôle Hippolia pour permettre aux acteurs de trouver facilement du matériel de surveillance; mise en relation des propriétaires avec les référents de sûreté de la gendarmerie afin d’obtenir un soutien à l’organisation de la prévention et de la surveillance dans leur secteur; mise en place de réunions d’information avec les services de la gendarmerie et du territoire; recommandations sur la gestion des chevaux vivant en box ou au pré et consignes quant à la marche à suivre en cas de flagrant délit ou de découverte d’un animal blessé; mise en place avec un avocat spécialiste en droit animalier, Christophe Gérard, d’une cellule de crise afin de récolter des témoignages et commencer à constituer un dossier en vue d’un futur procès (Tél.: 06.85.55.69.60 ou [email protected]).
Des organismes dédiés à la condition animale se mobilisent également. Tandis que la Société de protection des animaux continue à mener sa propre enquête, l’association AVA Refuge a lancé une pétition pour la création d’un Haut-Commissariat à la condition animale. Enfin, n’oublions pas le numéro vert national mise en place par le Gouvernement et porté par l’Institut français du cheval et de l’équitation, gratuit et accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h: 0800.738.908.