Le Grand projet du Haras du Pin ambitionne d’allier tourisme nature et sport d’excellence
Le Grand projet du Haras du Pin, dans l’Orne, a été dévoilé jeudi 17 septembre. Le concept : allier l’excellence sportive et un pôle touristique tous publics dans un esprit contemporain.
“Cela démontre l’intuition que nous avions depuis longtemps : le développement touristique du site n’est possible qu’en replaçant le cheval au centre”. Ainsi résumait, jeudi 17 septembre, le président de la région Normandie, Hervé Morin, à l’issue de la conférence de presse qui a dévoilé les contours du Grand projet du Haras du Pin, financé par la Région et le Département.
Pour ce premier “point d’étape” du projet, qui est à l’étude depuis un an, l’élu et le président du département de l’Orne, Christophe de Balorre, en ont présenté les deux premiers axes de développement : le tourisme et le sport. Ensemble, ils formeront “un ensemble complet pour faire destination”, expose le représentant du cabinet de conseil Horwath, qui définit la stratégie de développement touristique.
“Cet espace perdait de sa substance”, poursuit Hervé Morin, soulignant “l’abandon de l’État, qui prévoyait de supprimer, en 2022, la totalité des postes assurant le fonctionnement du site”. Cette année devrait être, au contraire, celle d’un renouveau.
“Valoriser les attributs du site”
Côté tourisme, c’est un véritable complexe qui doit être créé : différents types d’hébergements, natures comme haut de gamme, avec plusieurs propositions de restauration et d’activités, afin de répondre à tous les publics. Le tout en respectant et en “valorisant les attributs du site, patrimoine bâti comme entités paysagères, mais en faisant évoluer le site pour convenir à la clientèle du XXIe siècle”, précise le cabinet de conseil. Ainsi, l’ensemble doit répondre à des valeurs contemporaines telles que le bien-être, la conscience écologique et le partage.
Mais il devra s’articuler autour de la filière équine. “L’ambition est de renforcer la présence de l’animal” sur l’ensemble du domaine… et de devenir une véritable référence à l’internationale. En ligne de mire, les Jeux olympiques 2024 pour lesquels le Haras se verrait bien centre de préparation, et tant d’autres compétitions internationales qu’il souhaite attirer.
Carrières sub-irriguées et toits végétalisés
Pour créer ce futur Pôle international de sports équestres (budget prévisionnel : 15,4 millions d’euros), le projet se base sur le patrimoine existant mais prévoit la réfection totale de l’espace des Grands champs. Sur une aire totale de 15 hectares et “en ayant toujours à l’esprit le respect des enjeux environnementaux”. Sont prévus, la création de quatre carrières (dimensions : 120 x 70 - 120 x 60 - et deux de 100 x 50), arrosées par sub-irrigation de façon à préserver la ressource en eau, et de trois cent boxs en dur favorisant le bien-être du cheval, grâce à leurs dimensions (4 x 3) et leurs toits végétalisés. Un bâtiment sera également consacré à l’accueil des professionnels et du grand public, ainsi que des surfaces de stationnement pour les compétiteurs.
Ceux-ci devraient être bien plus nombreux puisqu’il est annoncé une augmentation, en 2022, de plus de trente pour cent du nombre de jours “consacrés au sport” par rapport à ce qui était prévu en 2020. Cela ne représente pas moins de 209 jours d’occupation. Et le projet sportif ne s’arrête pas là : “L’idée est aussi de développer des formations équines” avec, par exemple, l’école de management (EM) de Normandie, assure Hervé Morin. Qui s’est montré également ouvert concernant l’équithérapie, tandis que Christophe de Balorre rappelait les bénéfices de l’équicoaching auprès des entreprises.
La concrétisation de cet axe doit précéder celui du tourisme. “On a des opérateurs qui veulent investir, mais la condition sine qua non est que nous démontrions que l’on remet le cheval au centre”, argumente le président de région. Et que l’ensemble peut faire venir des clients. Ainsi, le premier coup de pelle est prévu pour l’automne 2021, année pendant laquelle les opérateurs seront mis en concurrence. La mise en service des futures infrastructures est, elle, prévue pour 2022.