La Fédération nationale des Émirats Arabes Unis suspendue pour violation des règles
Coup de tonnerre dans le monde des sports équestres et de l’endurance. La Fédération équestre internationale (FEI) a officialisé aujourd’hui la suspension totale de la Fédération nationale des Émirats Arabes Unis jusqu’au 31 décembre 2020 pour avoir violé les règles édictées par l’instance dirigeante. En effet, deux compétitions d’endurance nationale en début d’année auraient dû être organisées en tant qu’épreuves internationales au vu de la présence de nombreux athlètes étrangers, ce qui n’a pas été le cas. Il s’agit de la deuxième mesure d’envergure prise par la FEI concernant les Émirats Arabes Unis et l’endurance, puisqu’en juin dernier, elle a condamné l’un de ses représentants à vingt ans de suspension pour maltraitance.
La Fédération équestre internationale (FEI) a pris la décision de suspendre la Fédération nationale des Émirats Arabes Unis (EAU), comme elle l’a annoncé aujourd’hui dans un communiqué. Cette mesure intervient après “une enquête détaillée sur les circonstances entourant deux événements nationaux d'endurance en janvier et février 2020 - la Sheikh Mohammed Cup et la President's Cup - qui auraient dû être organisées en tant qu'épreuves internationales d'endurance car le nombre d'athlètes étrangers dépassait de loin le quota autorisé pour les épreuves nationales.”
À la suite de cette violation des règles de la FEI et à compter du 24 septembre 2020, l’instance dirigeante a prononcé “une suspension totale de la Fédération nationale des EAU (toutes les activités dans toutes les disciplines FEI) jusqu'au 31 décembre 2020.” De plus, “une suspension des activités de la Fédération nationale émiratie en relation avec la discipline de l’Endurance jusqu’au 31 mars 2021” a été décidée. “La suspension affecte également tous les événements (y compris les événements nationaux) aux EAU, qui deviennent des «événements non autorisés» pendant la période de suspension et tout athlète, cheval ou officiel affiliés à la FEI y participant sera passible d'une période d'inadmissibilité pouvant aller jusqu'à six mois”
“La décision de suspendre la Fédération nationale des Émirats Arabes Unis n'a pas été prise à la légère, mais elle reflète notre engagement en faveur de la bonne gouvernance, de l'intégrité et du bien-être des chevaux”, a déclaré le président de la FEI, Ingmar De Vos. “J'espère sincèrement que cette suspension entraînera le changement au sein de la Fédération et donnera naissance à une nouvelle ère pour l'Endurance dans la communauté équestre des EAU.”
Des violations du règlement intentionnelles
Les Émiratis ont largement enfreint en début d’année les règles édictées, et ce, à deux reprises. En effet, le règlement général de la FEI stipule dans l’article 101 que “les épreuves nationales doivent être limitées à quatre fédérations nationales et/ou moins de quinze athlètes étrangers en plus des «athlètes vivant hors de leur pays de nationalité» (article 119.6 du règlement général de la FEI)” Or, comme le révèle l’enquête indépendante menée par Bird & Bird LLP, “quatre-vingt-treize athlètes étrangers de vingt-quatre fédérations différentes ont participé à la Sheikh Mohammed Cup 2020 et un total de quatre-vingt-huit athlètes étrangers de vingt-et-un fédérations nationales différentes ont participé à la President's Cup 2020.”
Face à de telles violations, le conseil d’administration de la FEI s’est réuni par visioconférence le 16 septembre dernier. Après avoir écouté les représentants légaux des deux parties - Bird & Bird et la Fédération nationale des EAU – “le Conseil a conclu que la fédération des Émirats arabes unis avait enfreint les règles de la FEI, en particulier les articles 101, 109.2 et 100.7.2 du règlement général de la FEI et l'article 2.8 des statuts de la FEI. Dans le cas de la Sheikh Mohammed Cup, les violations ont été jugées intentionnelles, et dans le cas de la Président's Cup, ces violations ont été considérées au moins comme de la négligence. Le Conseil a également conclu que la raison du reclassement des épreuves en événement national était d'éviter l'application des nouvelles règles d'endurance de la FEI qui devaient entrer en vigueur le 1er janvier 2020.” Il a été officiellement notifié à la Fédération nationale des EAU sa suspension à partir du 24 septembre 2020.
Une sanction financière a également été imposée aux organisateurs des deux événements, et la Fédération nationale des EAU a été condamnée à payer les frais de justice de la FEI. “Les suspensions imposées à la fédération des Émirats Arabes Unis resteront en vigueur jusqu'à ce que toutes les sanctions financières aient été intégralement payées à la FEI, conformément à l'article 164.5 du règlement général de la FEI”, a également précisé l’instance. La Fédération nationale des EAU dispose de vingt-et-un jours pour faire appel de la décision devant le tribunal de la FEI.
Un précédent en 2015
Ce n’est pas la première fois que la Fédération émiratie fait face à une suspension, comme le rappelle le président de la FEI. “Malheureusement, nous avons été contraints de suspendre la Fédération des Émirats Arabes Unis en 2015 à la suite d'une enquête sur les problèmes de bien-être des chevaux d'endurance et le non-respect des règles et règlements de la FEI. Il est extrêmement décourageant que nous nous attaquions à des problèmes similaires en 2020 et que nous ayons dû revenir à la suspension de la Fédération émiratie. Cependant, l'intention claire de la Fédération nationale des EAU d'éviter l'application des nouvelles règles lors des plus grands événements de leur calendrier s'est reflétée dans leurs actions autour de ces deux événements et, en tant que communauté, nous ne pouvons pas permettre aux fédérations nationales individuelles d'appliquer les règles uniquement au fur et à mesure quand cela leur convient.”
Ingmar De Vos et la FEI continuent ici un véritable bras de fer avec la Fédération nationale des EAU. Pour rappel, une décision historique a été prise le 3 juin dernier, lorsque que le Tribunal de la FEI a prononcé une sanction de vingt ans de suspension à l’encontre du cheikh Abdul Aziz Bin Faisal Al Qasimi, représentant émirati reconnu coupable de maltraitance ayant entraîné la mort de sa monture Castlebar Contraband. Les faits s’étaient déroulés lors du CEI 1* de Fontainebleau, le 15 octobre 2016.