Flora de Mariposa racontée par son éleveur Koen de Brabander

Voilà trois mois que l’incomparable Flora de Mariposa, le joyau de la famille Mégret, s’est éteint à quinze ans seulement. Ses lançades face à des combinaisons presque insurmontables, ses coups de génies, son envie manifeste, le couple inoubliable qu’elle formait avec Pénélope Leprevost sont encore dans tous les esprits. Distribué lors de la Grande Semaine de Fontainebleau, le magazine GRANDPRIX Heroes retrace la carrière fulgurante de cette grande dame, fruit du croisement entre Adeline et For Pleasure. À cette occasion, son éleveur Koen de Brabander, le fils du regretté Herman, s’est livré sur les premiers pas de cette lionne et sa descendance. 



À quatre ans, Flora de Mariposa avait décroché la mention “Élite” dans le championnat de Belgique des jeunes chevaux.

À quatre ans, Flora de Mariposa avait décroché la mention “Élite” dans le championnat de Belgique des jeunes chevaux.

© Collection privée

Comment était Adeline, la mère de Flora de Mariposa ? 

L'élevage de mon père (Herman de Brabander, un cousin de l’illustre Joris, disparu en janvier 2017, ndlr) a commencé avec la grand-mère d’Adeline. Cette dernière a elle-même hérité des bonnes qualités de sa mère, qu'elle a également transmises à Flora et au reste de mon élevage. Malheureusement, la mère d'Adeline est décédée après avoir pouliné. Heureusement, nous avons pu continuer l’élevage avec Adeline afin de pouvoir élever la jument exceptionnelle qu’était Flora.

Pourquoi avez-vous choisi For Pleasure comme étalon pour Adeline ? 

Il concourait depuis longtemps à l'époque et avait déjà accompli de grandes choses. Flora a été l'un de mes premiers produits comme éleveur (son père Herman lui avait en effet donné Adeline, ce qui lui a permie de débuter comme éleveur à son tour, ndlr), c'est pourquoi ma préférence est allée aux étalons avaient déjà une certaine réputation. La combinaison me paraissait idéale car la jument était grande et je voulais élever un cheval plus pratique en l’associant à For Pleasure.

Comment allait Flora quand elle était jeune ? 

J’aimais Flora d'une manière spéciale parce qu'elle était elle-même unique, déjà lorsqu’elle était jeune. Elle débordait d'énergie, ce qui la rendait parfois spectaculaire et même un peu dangereuse lorsque nous l'entraînions à la maison. Une fois en piste, elle parvenait à transformer cette énergie en volonté pour réaliser des parcours sans faute. Elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour atteindre cet objectif avec le cavalier.

Quand l'avez-vous vendue ? 

J’ai vendu Flora à six ans, après le championnat du monde des Jeunes Chevaux de Lanaken. Elle s'est rendue à l'écurie Lenssens, avant d’être cédée à la famille Megret, grâce à qui elle a pu bâtir un énorme palmarès avec Pénélope. La trajectoire de Flora n’aurait pu être meilleure. Elle s’est fait un nom parmi les plus grands.



“J’ai été profondément choqué d’apprendre sa disparition”

Pensiez-vous qu'elle obtiendrait autant de bons résultats un jour ?

Lorsque j’ai su qu’elle se retrouvait dans une si bonne écurie, sous la selle de Pénélope, et une fois qu’elle a obtenu quelques bons résultats, je me suis dit que tout était possible. J'ai suivi son parcours sans relâche et j'ai toujours adoré le couple qu’elle formait avec Pénélope. Leurs tours étaient toujours agréable à voir. 

Comment avez-vous réagi quand vous avez appris sa disparition soudaine en juillet ?

J'ai lu les nouvelles et j’ai été profondément choqué d’apprendre sa disparition. Je suis toutefois heureux qu’elle ait pu accomplir autant de belles choses.

Pourquoi avez-vous choisi de croiser Flora de Mariposa à Berlin quand elle avait deux ans, pour donner Ilena de Mariposa ? 

À cette époque, cet étalon était populaire et disposait de toutes les qualités requises. J'ai vite remarqué qu’Ilena en avait elle aussi hérité. Elle a d’ailleurs déjà prouvé qu’elle avait un grand potentiel. C’est une jument à part, qui aura certainement besoin de plus de temps pour atteindre le sommet. Pour Flora, tout s'est passé simplement et rapidement grâce à son mental exceptionnel. 

Vous aviez également réalisé un transfert d’embryon en mariant Flora de Mariposa avec Nabab de Rêve, ce qui a donné Margriet de Mariposa (en vidéo ci-dessous), aujourd’hui âgée de huit ans… 

À cette période, j’avais vu beaucoup de bons chevaux mélangeant les sangs de For Pleasure et Nabab. Étant donné que je fais toujours appel à la station d’étalons de Joris de Brabander et qu’il distribuait alors Nabab de Rêve, j’ai sauté sur l’occasion. Je pense que Margriet pourrait suivre les traces de sa mère Flora. Elle est actuellement formée de très belle manière par l’écurie Guéry, qui en est copropriétaire. Patricia Guéry se charge de la faire progresser, et son époux devrait en prendre les rênes par la suite. Elle devrait avoit toutes les chances de faire du grand sport. Espérons qu’elle aille loin. 

 

Ci-dessous, Margriet de Mariposa signe un sans-faute dans le Grand Prix CSI 1* du Longines Deauville Classic avec la Belge Patricia Guéry.