À l’issue de l’édition 2018 du Grand Complet au Haras national du Pin, l’association Ustica avait choisi, “poussée par les retours extrêmement positifs des cavaliers français et étrangers”, de se porter candidate à l’organisation des championnats d’Europe de concours complet de 2021. Un dossier avait été déposé en novembre 2019, avec une option sur l’édition 2023 en cas de non-sélection pour 2021. L’équipe Ustica avait défendu son projet au siège de la FEI, à Lausanne, en mars 2019, devant la commission de sélection. À l’issue des délibérations, les championnats d’Europe de 2021 lui avaient été officiellement attribués en juin 2019. L’équipe d’Ustica s’était alors mise au travail d’arrache-pied afin d’offrir au public, aux cavaliers, aux propriétaires un événement à la hauteur de leurs attentes.

Après le report des Jeux olympiques de Tokyo à l’été 2021 en raison de la pandémie de Covid-19, la FEI avait contacté les organisateurs des championnats d’Europe des trois disciplines olympiques afin de savoir s’ils seraient prêts à décaler leurs événements pour éviter qu’ils ne soient trop proches des nouvelles dates des JO. “Ustica avait alors savoir qu’un décalage était possible dans la limite des disponibilités du Haras national du Pin, lieu de nombreuses manifestations”, argue l’association dans un communiqué publié ce matin. Quelques semaines plus tard, le 8 mai, la FEI avait annoncé l’annulation pure et simple des Européens des trois disciplines olympiques, ainsi que de para-dressage. “La déception fut immense, pour l’association comme pour ses soutiens de la première heure, la région Normandie et le conseil départemental de l’Orne. Mais la crise sanitaire était totalement imprévisible et ses conséquences bien plus graves qu’une banale annulation d’un événement sportif, finalement peu de chose comparé aux millions de personnes touchées par ce virus.”

“Nous souhaitions renégocier les termes de notre contrat avec la FEI”

Dès l’annonce de cette annulation, certains acteurs du concours complet européen s’étaient mobilisés pour soutenir malgré tout la tenue de championnats d’Europe en 2021. Bien évidemment, Ustica a été sollicitée et des discussions ont été rouvertes avec la FEI afin d’étudier les différentes possibilités. “Après de multiples échanges, le calendrier – 10 mois de délai – et l’aggravation de la situation sanitaire sont apparus incompatibles avec une organisation réaliste et sereine”, argue l’organisation. “Lors de l’attribution en 2019, nous avons signé un contrat avec la FEI”, rappelle Valérie Moulin, présidente d’Ustica. “Bien que la FEI ait annoncé l’annulation des championnats d’Europe en juin dernier, le contrat était toujours d’actualité. Mais compte tenu de la situation – crise sanitaire, crise économique, potentialité d’un huis clos – nous souhaitions renégocier les termes de celui-ci afin de pouvoir envisager un projet 2021 réaliste. En effet, l’incertitude planant autour des activités sportives et événementielles ne facilitent pas la recherche de partenaires privés, et encore moins d’imaginer faire recette avec la billetterie.”

Lors d’un dernier échange, la FEI aurait informé Ustica qu’une autre entité s’était portée candidate pour 2021 et lui a demandé sa position finale sur le dossier. “Nous avons alors décidé de renoncer en vertu des très importantes contraintes pesant sur le financement de ces championnats, et ce pour ne pas mettre en péril l’organisation du Grand Complet, toujours dans l’intérêt du sport avant tout”, souligne Valérie Moulin. “Nous avons donc fait part à la FEI de notre souhait de reporter notre contrat à 2023. Je tiens à remercier nos soutiens institutionnels et nos partenaires privés qui demeurent fidèles malgré cette décision.”

Ustica donne néanmoins rendez-vous du 12 au 15 août 2021 pour la vingt-cinquième édition du Grand Complet, événement qui avait été lancé à Martinvast, dans la Manche. “Une édition anniversaire qui, nous l’espérons tou.te.s, sera l’occasion de célébrer les tous récents médaillés olympiques de Tokyo!”, conclut l’association normande.