Comme beaucoup l’avaient prédit, une seconde vague de la pandémie de Covid-19 frappe actuellement l’Europe. L’augmentation du nombre de cas dans la plupart des pays occidentaux a poussé les autorités à durcir les mesures de restrictions sanitaires. Traditionnel temps fort de la saison hivernale, le circuit de la Coupe du monde Longines de saut d’obstacles a été drastiquement réduit ces derniers mois pour la ligue d’Europe de l’Ouest - trois rendez-vous (les étapes des Malines, potentiellement relocalisée à Lierre, Leipzig et Bordeaux) restent pour l’instant au calendrier pour la saison 2020/2021. Dans le monde, seuls trois CSI 5* sont encore programmés entre octobre et décembre, contre douze l’année dernière - et deux d’entre eux sont des compétitions indoor. Le nombre de CSI 4* pour la même période est maintenant de six compétitions, dont deux en indoor, contre treize l’année dernière.

Comment les cavaliers préparent-il la saison hivernale, en ces temps incertains et avec peu de concours indoor maintenus? World of Showjumping a interrogé certains des meilleurs mondiaux concernant leur programme pour les mois à venir. L’Allemand Marcus Ehning s’est prêté au jeu, lui qui est l’un des candidats à une sélection pour les Jeux olympiques de Tokyo l’été prochain.

“C’est très compliqué de répondre…”, débute Marcus Ehning. “Je vais essayer de participer aux quelques compétitions internationales qui se tiendront pendant la saison hivernale en Europe. Comme plusieurs de mes chevaux sont âgés, je ne vois pas l’utilité de participer à une tournée pour concourir dans des épreuves labellisées 2 ou 3*. Je peux faire un CSI 2 ou 3* de temps en temps pour les garder en forme, mais pas courir une tournée entière, cela n’aurait aucun sens. Je ne planifie pas non plus d’aller à Wellington pour le Winter Equestrian Festival, car je pense que cela reviendrait trop cher de partir aux États-Unis. Je concourrai donc de temps en temps, quand l’opportunité se présentera, avec mes chevaux les plus expérimentés, tandis que les plus jeunes participeront à des épreuves nationales cet hiver. Bien sûr, c’est du temps perdu pour certains de mes chevaux.”

“Cornado NRW et Misanto Prêt A Tout ont tous deux dix-sept ans, et cette année est perdue pour eux”

“J’espère que le CHI de Genève aura lieu. Si les organisateurs arrivent à s’en sortir, je pense que les chevaux seront frais et heureux de concourir”, dit Marcus. “J’ai encore quelques espoirs pour les étapes de la Coupe du monde cet hiver. Comme tous les ans, j’espère me qualifier pour la finale du circuit.”

“Je ne peux que souhaiter une reprise de la saison en avril, avec des compétitions nous permettant de concourir de manière régulière sur des épreuves à 1,50m et 1,60m. Cela nous donnera la chance de nous aguerrir en vue des Jeux olympiques en août et des championnats d’Europe en septembre. Ces deux échéances sont bien évidemment mes objectifs majeurs pour 2021. C’est une très bonne chose que les Européens soient organisés malgré tout, et que le choix se soit porté sur les installations de Riesenbeck.”

“Aujourd’hui, la différence principale pour les chevaux est que nous ne pouvons pas recréer à la maison la condition physique et la force qu’ils développent en concourant régulièrement”, explique Marcus. “Cependant, avec la perspective de quelques concours d’envergure à venir, il est important d’essayer de garder les chevaux en forme physiquement et mentalement, même si nous ne savons pas précisément si ces derniers seront maintenus et quand tout cela reprendra.”