Le collectif fédéral Juniors a soufflé sa première bougie à Saumur
Lancé il y a tout juste un an par la Fédération française d’équitation, le collectif Juniors de voltige s’est réuni il y a un mois autour du staff fédéral au pôle France de Saumur, dans le Maine-et-Loire. “Un premier bilan plus que positif”, selon la FFE, malgré la crise sanitaire qui empêche pour le moment les jeunes talents de s’exprimer en compétition.
Le mois dernier, le staff fédéral a profité des vacances de la Toussaint pour revoir ses protégés pour la troisième fois depuis la création du collectif Juniors de voltige, l’an passé. Le but est d’accompagner la génération montante de la voltige française vers le haut niveau en lui donnant les outils pour atteindre la performance. Lors des deux précédents regroupements, la dizaine de voltigeurs était accompagnée de ses chevaux, coaches et longeurs. Cette fois, les athlètes sont venus seuls.
Après s’être focalisé sur la création d’un outil commun, en termes de langage technique, de bagage moteur ou de protocole d’échauffement, le staff a souhaité axer ce stage sur l’individualisation du travail. Une grande partie de ce rassemblement a été consacrée au travail autour de la danse avec Romain Bernard, chorégraphe des équipes de France. Au programme: coordination, interprétation et improvisation. “Le but est de faire d’eux des danseurs et pas uniquement des gymnastes. Très schématiquement, si les pays germanophones se détachent par leur côté technique, on peut dire que la France a une valence artistique et une dimension chorégraphique unique. C’est à nous de les initier dès le début à cette sensibilité et à ce projet artistique”, explique François Athimon, entraîneur national adjoint en charge du collectif Juniors.
Romain Bernard a également abordé le programme libre de chaque voltigeur lors de rendez-vous personnalisés. Tous ces éléments ont ensuite pu être mis en application sur les chevaux du Pôle France longés par Sébastien Langlois, en charge des chevaux de voltige. Au cœur des priorités: les notions de glisse, de liant et de proprioception. Un travail spécifique sur le programme imposé a également été effectué avec Bamdad Memarian, entraîneur au Pôle France, débriefé ensuite grâce à des vidéos afin d’affiner la justesse technique des éléments.
La cohésion d’abord
Le but de ce collectif est aussi de créer un esprit de groupe et d’apprendre à ces champions en herbe la coopération. “Même si la voltige est une discipline individuelle (sauf lorsqu’elle est pratiquée en pas de deux et en équipe, ndlr), nous voulons leur faire ressentir et comprendre que pour être fort et progresser, ils ont besoin des autres. C’est ce qui fait la richesse d’un collectif et nous pouvons dire que nous avons réussi. Malgré des profils très différents, il y a une vraie cohésion dans le groupe”, se réjouit le technicien français. Les jeunes pousses ont ainsi travaillé avec Bertrand Guérineau, psychologue du sport, autour de leurs objectifs communs ainsi que sur leur rapport à la performance.
Ils ont aussi pu profiter d’une partie de laser game en forêt pour parfaire leur cohésion de groupe – une activité permettant, en plus, de respecter les règles sanitaires de distanciation sociale.
Le staff fédéral s’estime très satisfait de l’implication et de l’engagement des jeunes voltigeurs. “Nous sommes fiers d’avoir créé ce collectif et d’avoir des athlètes motivés et rigoureux. Il y a une réelle dynamique de travail. Même pendant le confinement, ils sont tous restés très impliqués et nous en avons constaté les bénéfices lors du regroupement de juillet”, confie François Athimon.
Seule petite frustration, celle de ne pas avoir pu mettre en application tout le travail effectué en concours afin de mesurer les progrès accomplis. “En tout cas, dès la reprise des compétitions, tous ces champions en devenir seront prêts à en découdre”, assure le sélectionneur national adjoint. En attendant, il faut donc s’armer de patience et espérer que les compétitions pourront reprendre dès le printemps prochain. Un CVI est programmé à Saumur le premier week-end d’avril.