Denis Lynch s’impose sans conteste, Philipp Weishaupt sacré champion d’Allemagne à Riesenbeck
Le CSI 3* de Riesenbeck a fait d’une pierre deux coups. Outre la compétition internationale, les écuries de Ludger Beerbaum ont également été le théâtre des championnats nationaux. Habituellement sacrés à Balve, les champions ont reçu, cette année, leurs médailles à Riesenbeck. Le Grand Prix, disputé en une seule manche au chronomètre, a vu Denis Lynch s’imposer sans conteste, tandis que Philipp Weishaupt a honoré son professeur en devenant champion d’Allemagne à domicile avec une jument Selle Français, Asathir, née Tecla d’Auge.
La dernière épreuve du CSI 3* de Riesenbeck, en Allemagne, dans le manège du Kaizer Ludger Beerbaum avait une saveur particulière. En effet, cette épreuve à 1,55m revêtait un double enjeu. D’abord, il fallait lui décerner un vainqueur. Traditionnellement, les épreuves dominicales se déroulent en deux actes, avec une première manche suivie d’un barrage. Mais, dimanche 6 décembre, le Grand Prix du week-end allait départager les concurrents en une seule manche, tout reposant sur le chronomètre. La compétition a en réalité été pensée pour servir de support au championnat national, dont les douze meilleures paires, au total des épreuves 3* de vendredi - où Steve Guerdat avait régné - et de celle d’aujourd’hui, allaient prendre le départ un peu plus tard dans l’après-midi.
Sur les treize obstacles et seize difficultés dressés au cœur du manège de Ludger Beerbaum, les cinquante-trois couples au départ n’ont pas démérité. Malgré le froid ambiant et la respiration visible des chevaux sous forme de petits nuages blanchâtres, Denis Lynch a tout donné. Juché sur son excellent GC Chopin’s Bushi, l’Irlandais a été le premier à signer un sans-faute. Et quel sans-faute ! Lancé à toute allure, le pilote a arrêté le chronomètre en 64”02. La joie du cavalier, installé en Allemagne, était palpable en sortie de piste : Denis Lynch affichait un grand sourire. Au final, personne n'est parvenu à le détrôner. Ni Henrik von Eckermann, supersonique avec King Edward, mais fautif sur la délicate palanque numéro onze, ni Kevin Staut, piégé sur le numéro deux avec le performant For Joy van’t Zorgvliet*HDC ne sont parvenus à priver l'Irlandais d'une victoire.
Maurice Tebbel, auteur d’un très bon parcours avec Don Diarado a effleuré d’un cheveu la place de leader. Mais pour un peu plus d’une seconde de débours, l’Allemand doit se contenter de la deuxième position (65”42). Derrière, Christian Kukuk, très applaudi par les spectateurs imaginaires affichés sur un écran, s’empare du troisième rang avec le puissant Quitino 9. Avec un score encore vierge de toute pénalité, Philipp Weishaupt, discipline de Ludger Beerbaum, maître des lieux, terminait quatrième de l’épreuve. Meilleur Tricolore de l’épreuve, Edward Levy place sa généreuse Rebecca LS en neuvième position. Dix-huitième, Kevin Staut devance d’une place Julien Anquetin, auteur d’une faute avec Gravity of Greenhill.
Philipp Weishaupt, disciple de Ludger Beerbaum, paré d’or
À quinze heures, les douze meilleurs Allemands se sont retrouvés pour un ultime parcours. Traditionnellement organisés à Balve, plus tôt dans la saison, les championnats nationaux germaniques ont été, en raison de la crise sanitaire, délocalisés chez Ludger Beerbaum, qui organisera les Européens Longines en 2021. Partis dans l’ordre inverse du classement, les têtes d’affiche n’ont pas craqué. Seul Philipp Schulze Topphoff a quitté le podium, après deux fautes concédées avec Concordess NRW. Également fautif à une reprise, Gerrit Nieberg, associé à Ben 431 a laissé le champ libre à son collègue Mario Stevens. Avec Landano Old, le cavalier s’est offert une médaille de bronze. Sur la deuxième marche du podium, Maurice Tebbel a conduit son complice Don Diarado. Malgré quelques sauts un peu artificiels, le jeune pilote de vingt-six ans a laissé exprimer sa joie à la fin de son parcours. Le doigt pointé vers le ciel, et le sourire jusqu’aux oreilles, Maurice Tebbel a réalisé une belle performance avec son étalon de onze ans.
Finalement, l’or est revenu autour du cou de Philipp Weishaupt. À domicile, et discret depuis le début du week-end malgré une régularité parfaite, le disciple de Ludger Beerbaum a enchaîné les sans-faute sans trembler avec Asathir. Cette jument, malheureusement débaptisée, est née au haras de la Bosquetterie, dans le Calvados, sous le nom de Tecla d’Auge, chez Susana et Julien Epaillard. Fille de Diamant de Semilly et petite fille de Papillon Rouge, cette Selle Français créditée d’un ISO 173 a été exportée dès son plus jeune âge. Lancée sur la scène internationale par les Emiratis Abdullah Mohd Al Marri et Ahmed Ali Saeed Ahmed Al Jneibi, la belle brune avait rejoint le piquet de Philipp Weishaupt en 2017. En 2018, la paire avait notamment terminé troisième d’un Grand Prix CSI 4* à Münster. La même année, les deux complices s’étaient offert deux autres Grands Prix 5*, à Samorin d’abord, lors de l’étape de la Coupe des nations Longines, puis à Helsinki, support de l’épreuve de la Coupe du Monde Longines. Ce nouveau titre consacre un peu plus le couple, qui a ravi Ludger Beerbaum, attentif en bord de piste et qui n’a pas caché ses émotions malgré son masque. Marcus Ehning, qui faisait office de favori avec son très expérimenté Cornado NRW, dix-sept ans, termine une nouvelle fois quatrième, à quelques centièmes du podium. Mais une faute commise vendredi aura empêché le couple de grimper sur le podium.
Du côté des femmes, qui concourrait à part, Finja Bormann a triomphé avec A Crazy Son of Lavina. L’Allemande a supplanté Barbara Steurer-Collee, associée à Quantus 14, ainsi que Nagel-Tornau,Sarah Nagel-Tornau, aux rênes de Carouje 8.