Trente-quatre couples ont pris le départ du Grand Prix Pro Élite à 1.50m dessiné par Cédric Longis dans le grand hall du Pôle européen du cheval du Mans. Pour le dernier Grand Prix de la saison 2020 du Grand National, le chef de piste avait mis en place un parcours comportant treize obstacles, sans triple mais avec trois doubles à une foulée. Premier à prendre le départ avec Raimondo du Plessis, son expérimenté hongre désormais âgé de quinze ans, Geoffroy de Coligny a commis une faute sur le premier obstacle avant de fauter également sur le vertical placé en avant-dernier. Entrés en piste juste après lui, François-Xavier Boudant puis Jean Luc Mourier ont chacun mis une barre à terre, accompagnés par Brazyl du Mezel et Fionapina Colada. Auteur d'un très beau parcours en selle sur Booba de Santale et parti juste après eux, Thibault Pomares est quant à lui passé à un rien de réaliser le premier parcours parfait, mais a laissé le dernier obstacle du parcours à terre.
Finalement, il a fallu attendre le septième cavalier en piste, Nicolas Deseuzes, pour voir le premier parcours sans-faute. Aux rênes de Stella de Preuilly, qui a déjà pris la deuxième place de la Pro 1 Vitesse à 1.45m hier, le cavalier a très vite été imité par l'Aquitain Olivier Robert, qui avait sellé Eros pour l'occasion. Après plusieurs autres parcours fautifs, Benoit Cernin puis Cédric Hurel ont également réussi à se qualifier pour le barrage avant la pause, respectivement en compagnie de Seurat Galotière*Vitalhorse et Fantasio Floreval Z, un cheval qui sortait sur des épreuves Amateurs jusqu'au printemps 2019.
Après le traditionnel passage du tracteur, la très en forme Delphine Perez a été la première à s'élancer, en selle sur son fidèle Untouchable Gips*HDC. Auteurs d'un très beau parcours, tous deux ont cependant été privés de barrage pour une faute sur l'oxer placé en numéro, qui a également piégé plusieurs autres cavaliers à l'instar de Thibault Pomares et Corentin Derouet, qui ont tous les deux signé de rapides parcours à quatre points pour finalement terminer sixième et huitième avec Velvote des Aubiers et Talika des Isles. Seul Julien Gonin, dont la pourtant puissante Valou du Lys a fauté sur la largeur de l'oxer numéro sept, a par la suite réalisé un parcours à quatre points plus rapide que celui de Corentin Derouet et a donc réussi à s'intercaler à la septième place.
Parti juste après lui, Olivier Robert avait choisi Tempo de Paban comme deuxième cheval dans ce Grand Prix. Pour sa première épreuve à plus d'1.40m depuis son accident survenu lors du CSI 5* de Prague en 2019, l'alezan a accusé trois fautes, puis a fait plusieurs bons sauts avant que son cavalier ne décide d'abandonner. Au final, Benoit Cernin et Uitlanders du Ter ont été les seuls à prendre le départ dans la deuxième partie de l'épreuve et à se qualifier pour le barrage.

Benoit Cernin, homme malheureux du barrage

Ayant qualifié deux chevaux pour la finale au chronomètre, Benoit Cernin s'est logiquement élancé en premier au barrage. Avec Seurat Galotière*Vitalhorse, le Bourguignon a d'emblée pris les deux options courtes existantes, mais a malheureusement fauté sur le vertical placé en avant-dernier. À sa suite, Nicolas Deseuzes a réalisé un parcours moins risqué, et a réussi le premier parcours parfait du barrage en selle sur sa jument labellisée Selle Français Originel, Stella de Preuilly. Le couple le plus aguerri de ce Grand Prix, à savoir Olivier Robert et Eros, a alors pris le départ. Laissant parler l'expérience, l'Aquitain a réussi à s'installer en tête en prenant, comme Benoit Cernin, les deux options disposées sur la piste, mais en restant sans-faute.
Aux rênes de son tout bon mais encore peu expérimenté Fantasio Floreval Z, Cédric Hurel a lui aussi réalisé un sans-faute rapide, mais pas assez pour détrôner Olivier Robert, ce que seul Benoit Cernin pouvait encore faire. Cette fois en selle sur Uitlanders du Ter, dont GRAND PRIX avait dressé le portrait, le Champion de France Pro Élite 2019 est parti très vite, comme à son habitude. Cependant, comme sa précédente monture, son étalon bai a laissé le vertical placé en avant-dernier à terre. Le cavalier est donc l'homme malheureux de ce barrage et termine aux quatrième et cinquième positions, en ayant tout de même la satisfaction d'avoir signé les deux barrages les plus rapides du jour.
Membre de l'écurie Spring Cheval avec Julien Gonin, Olivier Robert a fait coup double aujourd'hui en remportant cette finale individuelle et en voyant son écurie s'imposer sur le circuit du Grand National cette saison. "Ce soir, je suis plein de joie, s'est exprimé l'Aquitain. Je suis très fier de mon cheval, Eros, qui m’a apporté un grand bonheur aujourd’hui. C’est quand même un cheval qui a réalisé de multiples doubles sans-faute en Coupes des nations, et donc apporté des moments très forts en équipe. Je pense notamment à Sopot, Dublin, ou Barcelone. Gagner encore à seize ans, au mois de décembre, une finale comme aujourd'hui, ce n’est pas rien. C’est qu’on a bien fait le job. Les deux cavaliers qui l’avaient précédemment, Jerome Gachignard et Timothée Anciaume ont su prendre le temps et j’ai eu la chance de le récupérer au sommet de sa forme. Je vais passer un Noël fantastique. Julien Gonin n’est plus mon ami, c’est mon frère. Au-delà de notre vie sportive, nous passons notre Nouvel an ensemble et je suis son témoin de mariage."
Auteur de belles performances tout au long de la saison, et encore classé aujourd'hui, Julien Gonin a lui aussi réagi à la victoire de son écurie au micro de GRAND PRIX : "Au premier abord, le Grand Prix d'aujourd’hui ne paraissait pas excessivement difficile. Il y avait des choix de contrats à respecter en fonction des chevaux que l’on montait, et à la fin il y a eu des petites fautes à droite, à gauche. Malheureusement, j’ai fait quatre points qui m’ont empêché de participer au barrage. La victoire de notre équipe aujourd’hui (sous les couleurs Spring Cheval, ndlr) est un aboutissement. Notre régularité nous a permis d’avoir une avance confortable pour aborder cette finale sereinement (quelque que soit le résultat final des deux cavaliers cet après-midi, leurs quatorze points d’avance leurs assuraient la victoire, nldr). Ceci dit, l’histoire se termine vraiment bien avec la victoire d’Olivier. Nous partageons la même équipe depuis quelques années. En fonction du niveau de notre piquet de chevaux, nous adaptons nos destinations et surtout nos nombres de participations aux étapes du circuit. Par exemple, nous ne nous sommes même pas pas concertés pour choisir qui allait finir de nous qualifier pour cette finale. En plus d’être un collègue cavalier, c’est un de mes meilleurs amis dans la vie de tous les jours."
Jeune cavalier, Lucas Fournier a lui aussi évolué sur le circuit durant toute la saison aux côtés de Julien Gonin et Olivier Robert : "Le circuit du Grand National m’a permis de me lancer sur des grosses épreuves avec Valmont de Fleyres, mon cheval de tête. C’est super de pouvoir suivre Olivier et Julien sur ces gros concours. Ils sont très performants alors j’essaie d’apporter ma petite contribution à cette équipe. L’idée est évidemment d’être le plus performant possible lors de chaque étape. D’ailleurs, après mes quatre points dans le Grand Prix de l’étape du Mans il y a un mois, j’ai eu l’opportunité de vendre Valmont, ce qui explique pourquoi je suis présent à pied aujourd’hui pour les supporter. Il y a une très bonne entente dans notre équipe. Je connais Olivier depuis que je suis tout petit, et il a toujours été disponible pour me donner des conseils avant d’entrée en piste."

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