Le Club des cavaliers envisage 2021 avec un optimisme nécessairement mesuré
“Envisager l’avenir, réfléchir à l’année écoulée et à ce que nous avons vécu”, tel est le but de la lettre publiée il y a quelques jours par le Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles (IJRC). “Les temps difficiles et les problèmes qu’ils posent offrent toujours l’occasion de se renouveler et de former de nouvelles alliances au nom du sport”, estime notamment l’organisation présidée par Kevin Staut, évoquant les Jeux olympiques de Tokyo, les championnats d’Europe de Riesenbeck, les problématiques de contamination des chevaux et bien entendu l’inévitable pandémie de Covid-19.
L’année 2020 devait être celle des Jeux olympiques de Tokyo avec les qualifications en tête de liste, suivies des noms des cavaliers participants et du nombre d’équipes ayant le droit de concourir. “La formule choisie pour les Jeux de Tokyo a provoqué un nombre important de graves problèmes. Des questions telles que les règles de qualification, les certificats de compétence des couples, habitués à sauter à un niveau bien inférieur à celui des nations plus développées sur le plan équestre, ont toutes été longuement débattues… Le sujet des qualifications olympiques a été au centre des débats et discussions entre la Fédération équestre internationale (FEI) et l’IJRC qui, comme toujours, a défendu la méritocratie et l’éthique sportive”, explique l’IJRC dans sa dernière lettre de l’année 2020, parue fin décembre. L’organisation rappelle que début février, la FEI a enfin confirmé la liste des nations qui s’étaient qualifiées au niveau individuel pour le saut d’obstacles, le concours complet et le dressage. Les nouveaux formats ont ouvert la voie à la participation d’un bien plus grand nombre de pays, passé de vingt-sept à trente-cinq pour le saut d’obstacles, de vingt-cinq à trente pour le dressage et de vingt-quatre à trente pour le complet. Par rapport aux Jeux de Rio de 2016, le nombre total de pays qualifiés pour Tokyo est passé de quarante-trois à quarante-huit. “Mais il reste encore beaucoup à faire”, juge l’IJRC.
Dopage et contaminations alimentaires
Le travail de l’IJRC s’est aussi concentré sur l’épineux sujet des contaminations alimentaires des chevaux, “qui a créé de nombreux problèmes allant des disqualifications aux suspensions en passant par des remboursements de prix, pour les cavaliers de chevaux testés positifs à des substances interdites sans même en avoir conscience. Le moindre contact d’une main contaminée par une substance interdite, ou un cheval broutant accidentellement dans un champ proche de plantes contenant des substances interdites, peuvent entraîner un test antidopage positif. L’objectif à atteindre est d’adapter les règles afin de résoudre les problèmes spécifiques des sports équestres et de simplifier le système complexe de réglementations, ainsi que la liste extrêmement longue de substances dopantes actuellement en vigueur”, rappelle à juste titre l’IJRC. Afin de garantir la conformité avec les exigences de l’Agence mondiale antidopage (AMA), le règlement de la FEI encadrant l’antidopage équin et la médication contrôlée (EADCMR) a fait l’objet d’une révision complète. Les règles révisées pour les cavaliers et chevaux sont entrées en vigueur depuis le 1er janvier 2021 en ligne avec le nouveau code de l’AMA.
Les conséquences de l’état d’urgence sanitaire
“La Covid-19 a fait l’effet d’une bombe qui a brisé toutes nos certitudes en mille morceaux et a renversé toutes les priorités, plaçant évidemment l’urgence sanitaire au premier plan de l’attention du monde”, rappelle encore l’IJRC. L’ensemble du calendrier sportif a été annulé, les JO reportés à 2021, les championnats d’Europe annulés, puis finalement réattribués à l’Allemagne, qui les accueillera à Riesenbeck, dans les installations de Ludger Beerbaum. “En remaniant toutes les cartes, la Covid-19 a remis sur la table toutes les décisions à prendre, ainsi que les changements en cours d mise en œuvre.” L’annulation continue des plus importants concours a donné lieu à une situation où les quelques-uns ayant pu avoir lieu se sont retrouvés pris d’assaut par des listes extrêmement longues de cavaliers. “Trop de cavaliers, trop peu de concours. Trouver un équilibre dans la gestion des points comptant pour le classement mondial et dans la mise en œuvre du système d’invitation en CSI ont figuré parmi les problèmes les plus urgents à résoudre. Ce sujet a suscité et provoque encore de nombreuses discussions et divergences d’opinions. Même le président de la Fédération équestre européenne (EEF), Theo Ploegmakers, a soutenu, au nom de l’EEF, l’importance de la méritocratie dans notre sport et confirme la nécessité d’appliquer le système d’invitation désormais en vigueur”, argue l’IJRC.
Hélas, l’IJRC a bien dû se résoudre, la mort dans l’âme, à l’annulation de sa finale annuelle du Top Ten Rolex IJRC, organisée dans le cadre du prestigieux CHI de Genève. “Dans une situation aussi compliquée et grave que cette pandémie, ce fut une décision douloureuse, mais aussi sage et indispensable. La principale priorité pour le moment est la santé et le respect de la vie. Nous veillerons à ce que, en 2021, le comité d’organisation du CHI de Genève, avec le soutien de l’IJRC, offre au public une célébration spéciale supplémentaire pour le vingtième anniversaire de ce Top Ten Rolex IJRC”, déclare Eleonora Ottaviani, directrice de l’IJRC. “Notre soutien va au comité d’organisation du CHI de Genève, ainsi qu’à ceux de toutes les compétitions et à tous les cavaliers qui se sont retrouvés dans cette situation cette saison, dans l’espoir que nous connaîtrons un retour à la normale en 2021”, conclut pour sa part Kevin Staut, président de l’IJRC.
“Au cours de cette nouvelle année, nous essaierons de redémarrer en toute confiance, avec les yeux fixés sur les prochains championnats d’Europe, pour lesquels l’IJRC apportera tout le soutien possible au comité d’organisation, ainsi que sur les JO de Tokyo, dont l’organisation a encore une longue série d’obstacles à surmonter. Meilleurs vœux de bonheur et de santé pour cette nouvelle année. Au plaisir de nous retrouver tous ensemble très bientôt!”, conclut l’organisation.