Capitol, un influenceur de classe mondiale
Né en 1975 près de Hambourg, Capitol I a produit une multitude de mâles et femelles qui ont brillé en compétition avant d’influencer durablement l’élevage mondial de chevaux de saut d’obstacles. Son héritage est tel qu’en 2017, il était présent dans le pedigree de seize des cent meilleurs pères de gagnants internationaux. Portrait d’un empereur de l’élevage.
L’élevage Holsteiner est célèbre pour la numérotation de ses lignées maternelles appelées Stamm. Le premier registre des souches de ce stud-book remonte à 1897. Ce système minutieusement élaboré par Georg Ahsbahs est encore utilisé aujourd’hui. Depuis, certaines Stämme sont devenues très célèbres, à l’instar de la 18B1, qui a donné les étalons Roman (Ramzès, AA x Monarch, AA), son frère Farn (Fax I) et Quantum (Quidam de Revel x Cor de la Bryère), de la 104A, d’où proviennent les très grandes gagnantes Retina (Ramzès, AA x Lopshorn) et Corradina 2 (Corrado I x Sandro) et les étalons Capitano (Corporal et Retina) et Corland (Cor de la Bryère x Landgraf I), ou encore la 162, qui a produit les sires Carthago (Capitol I x Calando I) et Canturo (Cantus x Calando I), la 776 de Ramiro (Raimond x Cottage Son, Ps) et la 890 de Casall (Caretino x Lavall I) et Berlin (Cassini I x Caretino), sans oublier la 173, dont est issu un certain Capitol I (Capitano x Maximus).
Cette lignée maternelle est le chef-d’œuvre de Rheder et de son fils Harm Thormählen, établis à Kollmar, à cinquante kilomètres au nord de Hambourg. Rappel (Heinzelmann x Lorbeer), l’arrière-grand-mère de Capitol I, est née en 1939. Sauvée de la boucherie à la fin des années 1950 par Rheder, elle a marqué les esprits par un vilain défaut: le saut de clôtures! L’homme ignorait encore qu’elle transmettrait ses aptitudes à sa progéniture. Ainsi, son fils Romanus (Ramzès, AA) a remporté la médaille d’argent aux championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle en 1961, puis le bronze en 1962 à Londres sous la selle du génial Allemand Hans Günter Winkler, et a été à deux reprises le cheval allemand de saut d’obstacles ayant cumulé le plus de gains en une saison. “Rappel était magnifique, elle ressemblait à un Pur-sang et sautait vraiment bien”, se souvient Harm. “Elle était bouillonnante, intelligente et avait un très bon caractère. Je la montais quand j’étais encore enfant et j’ai tout de suite gagné des épreuves alors qu’elle avait déjà vingt-trois ans! Elle nous avait donné cinq poulains, mais comme elle n’arrivait plus à en avoir, nous l’avons engagée en compétition!”
Rappel a aussi donné Vase, propre sœur de Romanus et grand-mère de Capitol I que Rheder Thormählen a toujours souhaité conserver, malgré de nombreuses offres d’achat. Croisée à Maximus (Manometer, Ps x Heilbutt), celle-ci a engendré Folia, mère du futur chef de race, et son propre frère Maurus. “C’était un très bon cheval, très léger et avec un excellent coup de saut”, se rappelle Harm Thormählen. Capitol étant le fils de Folia et Capitano (officiellement issu de Corporal, mais cette paternité reste contestée), on retrouve deux fois l’Anglo-Arabe Ramzès (Rittersporn, Ps x 532 Shagya X-3, Shag) au troisième niveau de son pedigree. Outre-Rhin, Ramzès a été l’un des principaux reproducteurs de chevaux de sport après la Seconde Guerre mondiale. Retina (Ramzès x Lopshorn), la mère de Capitano, a concouru au niveau international sous la selle de l’Allemand Fritz Thiedemann, remportant notamment le prestigieux Derby de Hambourg... à sept ans en 1959! ”À travers Capitol I, nous avons réuni deux très solides lignées maternelles: celle de Retina et celle de Folia”, se félicite l’éleveur.
CONSACRÉ TRÈS TÔT À LA REPRODUCTION.
Folia a engendré pas moins de six étalons approuvés: Capitol I et ses propres frères Capitol II et III, Cellebrio (Caletto II) et Latus I et II (Landgraf I). À noter qu’U-Capitola, propre sœur de Capitol, a construit sa propre branche, dont sont issus, entre autres, Quite Easy I, II et III (Quidam de Revel x LandgrafI) et leur demi-frère Casir (Cor de la Bryère), qui a concouru jusqu’à 1,60m avec le Danois Lars Pederson. Labellisé Élite, il a été élu étalon de l’année 2008 par le stud-book danois DWB. Pour sa part, la lignée paternelle de Capitol I remonte au Pur-sang Cottage Son (Young Lover x Cottage). Son fils Codex (Holst, mère par Lothario) a été vendu en Belgique, où il a entamé une brillante carrière en 1965. Géniteur de nombreux grands gagnants, il est également le grand-père maternel du célèbre Darco (BWP, Lugano van la Roche).
La formation de CapitolI a été confiée à l’Allemand Sören von Rönne, cavalier international de saut d’obstacles installé à Neuendeich, à quelques kilomètres au sud de Kollmar. “Je l’ai monté bien avant qu’il ne devienne célèbre!”, se souvient le médaillé d’or par équipes et de bronze en individuel des Jeux équestres mondiaux de La Haye en 1994 avec Taggi (Holst, LandgrafI x Benedictus). “Il était stationné dans une écurie à Elmshorn (entre Neuendeich et Kollmar, ndlr). Pour la présentation des étalons de Neumünster, le Holsteiner Verband avait besoin d’un étalon supplémentaire. C’est ainsi que je l’ai monté. J’ai tout de suite eu envie de sauter avec lui. Il était incroyable: au petit galop devant un obstacle, il était pleinement concentré sur l’objectif et attentif à son cavalier. Il montrait beaucoup de qualités et de puissance dans cet exercice. En selle, je me sentais parfaitement en confiance car rien ne l’impressionnait.”
Acheté par le Verband, le mâle se consacre rapidement à la reproduction, connaissant plusieurs stations de monte outre-Rhin. “Capitol a sailli son plus grand nombre de juments à l’époque où il était disponible en monte naturelle”, constate Harm Thormählen. “Les petites juments très énergiques étaient celles qui lui correspondaient le mieux. On le voit bien avec Cassini I et Cento, issus de filles de Caletto II, Carthago, d’une fille de Calando I, ou encore Clearway, de Wodka II (Lord). Pour ma part, j’ai croisé Capitol avec Kantara (Grandioso x Ladykiller, Ps), la jument que je montais en Juniors, ce qui a donné l’un de mes plus grands gagnants: Cantaro, en tête du classement mondial en 2002”, ajoute Sören von Rönne. Cantaro n’est que l’un des nombreux cracks fils de Capitol.
Selon Theo Molenaers, marchand, entraîneur et éleveur impliqué pendant plus de quarante ans dans le monde du jumping, “la descendance de Capitol I était synonyme de qualité, praticité, puissance et très bon caractère. Quand ses poulains sont arrivés sur les terrains de concours, il était très demandé, en Allemagne comme en Suisse ou en Belgique. Il a produit beaucoup de bons et très bons chevaux. À une époque, d’ailleurs, presque toute l’équipe suisse descendait de Capitol! Son influence reste très forte dans l’élevage mondial. Pour moi, il est l’un des piliers du Holstein.”
Le Docteur Thomas Nissen, directeur général du Holsteiner Verband, ne conteste pas ce jugement: “Dans le Holstein, nous avons beaucoup utilisé Capitol I, qui a transmis à ses descendants sa puissance, son style, sa volonté, sa confiance et sa facilité. Les croisements avec le sang de Cor de la Bryère (SF, Rantzau, Ps x Lurioso), et tout particulièrement avec ses fils Caletto (mère par Consul) et Calando (mère par Colombo et grand-mère par Cottage Son, Ps), ont fait ressortir le meilleur de ses points forts. Par exemple, Caletto II, très susceptible, et énergique, s’associait très bien avec le sang-froid et la facilité de Capitol I. C’est de cette alliance que sont nés Cassini I et Cento.”
UNE LIGNÉE QUI ESSAIME À TRAVERS TOUTE L’EUROPE.
En vrai chef de race, le gris a vu nombre de ses fils approuvés. Ainsi, les éleveurs du Holstein a largement fait appel à Cassini I, très performant au plus haut niveau avec l’Allemand Franke Sloothaak. Ce gris est notamment le père de Cumano (mère par LandgrafI), partenaire du sacre du Belge Jos Lansink aux JEM d’Aix-la-Chapelle en 2006 et père de nombreux très bons chevaux, particulièrement en France. Lors de ces mêmes Jeux, le Néerlandais Gerco Schröder a été médaillé d’or par équipes avec Berlin (mère par Caretino), qui a lui aussi brillé à l’élevage. Cassini a également donné Rosalia la Silla (mère par Contender), cinquième des Jeux olympiques de Londres avec Alberto Michán Halbinger, alors mexicain, l’étalon Carambole (mère par Concerto II), très grand gagnant avec le Néerlandais Willem Greve, Cassinis Chaplin (mère par Cascavelle), excellent avec le Britannique John Whitaker, Connaught (mère par Sir Shostakovich, Ps) très bon avec l’Allemand Thorsten Wittenberg et l’Égyptien Mohamed Talaat, Cassionato (mère par Quidam de Revel), très bon cheval d’équipe avec le Britannique Michael Whitaker, l’étalon Cabrio van de Heffinck (mère par Calato), grand gagnant avec le Belge Olivier Philippaerts, Cassino DC (mère par Reichsgraf), très bon avec l’Espagnol Gerardo Menendez Mieres, et encore Vienna Olympic (mère par Contender), excellente avec le cheikh qatarien Ali ben Khaled al-Thani. En dehors du Holstein, citons Equita van’t Zorgvliet (BWP, mère par Darco), ultra compétitive avec l’Allemand Daniel Deusser, et Juvina (AWÖ, mère par Grannus), exceptionnelle avec l’Américaine Georgina Bloomberg.
Si le sang de Capitol I a fait considérablement progresser l’élevage Holsteiner, il a aussi profité à bien d’autres stud-books. Ainsi, le suédois SWB s’est développé grâce à Cardento (mère par Lord) - “le meilleur fils de Capitol I”, selon Harm Thormählen -, médaillé d’argent par équipes aux JO de 2004 à Athènes et aux JEM de 2002 à Jerez de la Frontera avec le Suédois Peter Eriksson. Il a notamment laissé H&M Cue Channa 42 (mère par Robin I) et Zacramento (mère par Cortus), vice-champions d’Europe par équipes pour la Suède l’an passé à Göteborg avec Malin Baryard-Johnsson et Douglas Lindelöw, Flip’s Little Sparrow, la fille de la géniale Butterfly Flip (SWB, Robin I), excellente avec leurs compatriotes Peder Fredricson et Stephanie Holmén, Nice Stephanie (mère par Ralmé), très grande gagnante avec la Française Pénélope Leprevost, Matrix (mère par Maximus), très bon avec la Suédoise Lisen Bratt-Fredricson et l’Argentin José Maria Larocca, Cafino (mère par Roderik), grand gagnant avec son compatriote Alexander Zetterman ou encore Caramell KS (mère par Flyinge Electro), très bon avec Svante Johansson, toujours pour la Suède. Cardento est également le père de Check Picobello (Z, mère par Orlando van de Heffinck), grand gagnant avec le Canadien Éric Lamaze et des étalons Quarto Mail (SF, mère par Alligator Fontaine) et Ares (KWPN, mère par Zandigo), qui s’est affirmé au plus haut niveau avec le Mexicain Nicolas Pizarro.
De son côté, le KWPN a largement plébiscité C-Indoctro (mère par Caletto II), qui l’a couvert de champions, dont Nassau (mère par Sovereign Bill, Ps), double médaillé de bronze des Européens de San Patrignano en 2005 avec le Néerlandais Jeroen Dubbeldam, Arera C (mère par Voltaire), très grande gagnante avec son compatriote Maikel van der Vleuten, Imothep (mère par Calvados ex-Sable Rose), excellent avec l’Irlandais Darragh Kenny, Picolien Zeldenrust (mère par Concorde), grand gagnant avec le Brésilien Doda de Miranda, Cas 2 (mère par Numero Uno), monté par le Néerlandais Harrie Smolders, Valentino Velvet (mère par Burggraaf), très bon avec le Français Simon Delestre, Nike (mère par Octrooi), excellent avec les ex-Ukrainiens Grégory Wathelet et Katharina Offel ainsi que Doda de Miranda, Unique (mère par Voltaire), très compétitif avec le Saoudien Abdullah al-Sharbatly, VDL Oramé (mère par Ramiro), très bon avec le Néerlandais Jur Vrieling, ainsi que Zaire (mère par Marlon), bon gagnant avec le Britannique Guy Williams. Sans oublier qu’Indoctro a aussi donné au BWP Hello M’Lady (ex-Picobello Gwindeline, mère par Baloubet du Rouet), très grande gagnante avec le Britannique Scott Brash.
GÉNIAUX CENTO ET CARTHAGO.
Quant à eux, les éleveurs français et belges (BWP et Zangersheide) ont davantage misé sur Cento et Carthago. Pour Harm Thormählen, l’édition 2000 du CHIO d’Aix-laChapelle reste inoubliable. “Cento a gagné le Grand Prix sous la selle de l’Allemand Otto Becker et Carthago est arrivé deuxième avec Jos Lansink (alors Néerlandais, ndlr). J’étais tellement fier de ces résultats! Je me demande si un autre étalon au monde a déjà produit le vainqueur et le deuxième de ce Grand Prix si difficile (en tout cas, plus depuis cette date, ndlr). Cette année-là, Capitol I a également pris la tête du classement des meilleurs pères de gagnants internationaux (établi par la Fédération mondiale de l’élevage de chevaux de sport, WBFSH, ndlr), à laquelle il s’est d’ailleurs maintenu quelques années.”
Cento a produit d’authentiques cracks, dont Cella (ex-Centoia van’t Roosakker, BWP, mère par Chin Chin), médaillée d’or par équipes et d’argent en individuel aux championnats d’Europe de Herning en 2013 avec le Britannique Ben Maher, Centino du Ry (Bad-Wü, mère par Caretino), brillant avec le Français Hubert Bourdy puis le Franco-Polonais Igor Kawiak, Centora de Walyro (CDE, mère par Aledo), très bonne avec la Néerlandaise Lisa Nooren, Cordina (Old, mère par Garibaldi II), très bonne avec Otto Becker, Requiem de Talma (SF, mère par Qredo de Paulstra), tout aussi performant avec la Française Alexandra Ledermann, ainsi que les étalons Cantinero (ex-Chopin de Mariposa, BWP, mère par Cash), très grand gagnant avec le Suédois Henrik von Eckermann, Norton d’Éole (SF, mère par Jalisco B), Ocento du Lerchenberg (SF, mère par Naos d’Helby) et Phébus du Grasset (SF, mère par Papillon Rouge).
Né chez Erhard Krampitz, Carthago a également joué un rôle primordial dans les élevages allemand, belge et français. Très grand performeur sous la selle de Jos Lansink, cet autre gris a même essaimé dans le monde entier, mis en valeur par les performances de Mylord Carthago (SF, mère par Jalisco B), médaillé d’argent par équipes aux Mondiaux de 2010 à Lexington et aux Européens de 2011 à Madrid avec Pénélope Leprevost, tout en s’affirmant comme un excellent père dans l’Hexagone, Cash 63 (mère par LavallII), exceptionnel gagnant avec l’Allemand Marco Kutscher, Kira III (mère par Cor de la Bryère), très bonne avec le Belge Ludo Philippaerts, Catwalk (Z, mère par Quick Star), excellent avec l’Italien Piergiorgio Bucci, Cha Cha (Z, mère par Beachboy), très bonne avec la Belge Judy-Ann Melchior, ou Moon Mail (SF, mère par Gayssire Fleury Noren). Parmi ses très nombreux fils étalons, citons Cartani (Holst, issu de Taggi, la crack de Sören von Rönne), qui s’est illustré à 1,60m avec la Danoise Charlotte von Rönne, Coltaire (Z, mère par Voltaire), très compétitif avec la Portugaise Marina Frutuoso de Melo, Crown (Z, par la génialissime Ratina Z, Ramiro), Old Chap Tame (SF, mère par Quidam de Revel), très grand gagnant avec l’Australienne Edwina Tops-Alexander, le Saoudien Khaled Abdulaziz al-Eid et la Française Eugénie Angot, Premiere Carthoes B (Z, mère par Voltaire), grand gagnant avec le Brésilien Felipe Amaral, Panama Tame (SF, mère par French Cancan), bon gagnant avec l’Italien Luigi Polesello, tout comme Looping d’Elle (mère par Jalisco B) avec le Français Aymeric Azzolino, Castronom (Z, mère par Leuthen I) avec le Belge Arnaud Doem, Nouma d’Auzay (mère par Quidam de Revel) avec l’Allemand Jan-Pierre Fromberger et Nartago (SF, mère par Hurlevent) avec le Portugais Filipe Malta de Costa. Sans omettre le Holsteiner Colman (mère par Lord), père de LB Convall (mère par Cascavelle), vainqueur des Grands Prix CSIO5* d’Aix et de Calgary avec l’Allemand Philipp Weishaupt.
Outre les fils de Capitol I déjà cités, Theo Molenaers mentionne Canadian River (mère par Lord), “qui n’a pas beaucoup sailli en Belgique, mais dont les poulains se sont avérés très bons”, et Clearway, qui a essentiellement œuvré en Allemagne et au Z. “Avec lui, Norbert Boley voulait un fils de Capitol, mais avec plus de modernité”, estime-t-il. Côté Holstein, on lui doit particulièrement l’étalon Clarimo (mère par Caletto II), grand gagnant avec le Suédois Rolf-Göran Bengtsson, Cognac Champblanc (mère par Caretino), très grand gagnant avec Gerco Schröder, et Carella 5 (mère par Concerto II), qui a révélé le jeune Allemand Niklas Krieg au plus haut niveau. Pour le compte du Z, Clearway a donné Claire (mère par Coronado), très compétitive en CSI5* avec le Belge Pieter Devos. Ne passons pas sous silence Calato (Capitol I x Landgraf I), le père de Cöster (mère par Constant), double médaillé d’or des championnats d’Europe de Donaueschingen en 2003 avec l’Allemand Christian Ahlmann, ou encore de Ferly de Muze (BWP, fille de Narcotique de Muze II par Darco).
PÈRE DE PÈRES… ET DE MÈRES!
Géniteur le mieux représenté aux JO de 2004 à Athènes, avec treize descendants, Capitol I brille également en tant que père de mères, particulièrement à travers Corrado I (Holst, Cor de la Bryère), très grand gagnant avec Franke Sloothaak, dont descendent les Holsteiner Corradina 2 (mère par Sandro), multi médaillée aux Européens et Mondiaux avec l’Allemand Carsten-Otto Nagel, Cantaro 32 (mère par Libero H), excellent pour le Qatar, Think Twice II (mère par Fier de Lui), grand gagnant avec le Néerlandais Leopold van Asten, Unita (mère par Caretino), très grande gagnante avec Rolf-Göran Bengtsson, l’étalon Corofino I (mère par Fernando) et le chef de race Clinton (mère par Masetto), très grand gagnant avec le Belge Dirk Demeersman et père d’une ribambelle de cracks belges dont Cornet Obolensky (ex-Windows van het Costersveld, BWP, mère par Heartbreaker), très grand gagnant avec l’Allemand Marco Kutscher et étalon star du stud-book Westphalien. Corrado est aussi le géniteur d’Arctic Aurora Borealis (FWB, mère par Almeto), grand gagnant avec Peder Fredricson et de Nadir di San Patrignano (SI, mère par Lancer II), excellent avec l’Italien Jerry Smit.
Comme Capitol, ses meilleurs fils se révèlent également en excellents pères de mères, à l’instar de Cento, Carthago et CassiniI. “Capitol I est très précieux dans les lignées maternelles, directement ou à travers ses fils. Les juments profitent alors de l’énergie de leur mère et de la puissance léguée par Capitol. C’est justement ce qu’il faut pour avoir un bon cheval de sport. Pour le moment, dans le Holstein, nos courants de sang se rapprochent trop pour pouvoir obtenir cet effet. En tout cas, le sang de Capitol dans la lignée maternelle est un véritable trésor”, s’enthousiasme Thomas Nissen. “La valeur de Carthago ou de Cento se voit principalement en père de mères”, juge même Theo Molenaers. “Capitol I a généralement transmis sa puissance, dont nous avons toujours besoin. Parmi les étalons prometteurs du Holstein montrant cette qualité, il y a Million Dollar (Plot Blue x Vigo d’Arsouilles), dont la grand-mère, Daytona de Muze, est une fille de Cento. J’ai aussi élevé Clicksem (Cardino x Littorio), arrière-petit-fils de Capitol I via Cardino (Carthago) et arrière-arrière-petit-fils par sa mère via Cassini I. Clicksem est une version moderne de Capitol I, avec de meilleures reflexes et plus de sang”, analyse-t-il. Approuvé au Holstein, Clicksem concourt en CSI2 et 3* avec la Japonaise Hikari Yoshizawa.
“Capitol I s’illustre toujours à travers ses fils, petits-fils et même ses arrière-petits-fils, ce qui s’est encore vérifié aux Jeux olympiques de Rio en 2016, où il se partageait l’affiche avec For Pleasure (Han, Furioso II x Grannus) et Cornet Obolensky. Ses descendants se distinguent principalement par leur puissance, leur mental et leur bravoure. Ce sont des battants. Leur seul défaut est parfois de manquer d’intelligence tellement ils mettent du cœur à l’ouvrage”, avoue Harm Thormählen. “Ce courant de sang s’associe bien avec les juments très énergiques, telles que les Selle Français”, affirme l’éleveur. “Il transmet également une très bonne bouche, et ses produits sont très faciles, ce qui n’était pas la qualité première des chevaux français autrefois. Il y a trente ans, ils n’avaient pas tout à fait la même morphologie qu’aujourd’hui, ce qui permettait d’effectuer des croisements intéressants avec des reproducteurs du Holstein.” Fier de cet héritage, en 2008, les Thormählen ont paré leur jardin d’une statue à l’effigie de Capitol.
Cet article est paru dans le magazine GRANDPRIX heroes n°106.