Les comportements des chevaux seraient-il liés au sexe de leurs cavaliers?
Une équipe de l’université de Sydney s’est penchée sur l’influence du sexe du cavalier sur l’attitude du cheval. S’appuyant sur l’étude du comportement de mille quatre cent vingt équidés, cette étude tend à révéler que l’idée que les chevaux auraient des réactions différentes en fonction du sexe du cavalier ne serait pas erronée.
“C’est un cheval d’homme” ou encore “C’est une jument qui s’entend mieux avec les femmes.” Ces expressions ne datent pas d’hier mais sont-elles vraies? Une récente étude menée par Ashley Anzulewicz, docteure en médecine vétérinaire, et ses collègues de l’université de Sydney, a révélé que le sexe des cavaliers influençait le comportement des chevaux qu’ils côtoyaient ou montaient. Publiée dans la revue en libre accès Animals et relayée par le site néo-zélandais HorseTalk, une étude s’est penchée sur les différences remarquables en matière de confiance, de maniabilité et de conformité au travail, et de sensibilité au toucher chez les chevaux montés et manipulés par des hommes et des femmes. “Les différences constatées entre cavaliers et cavalières suggèrent que le sexe est un facteur important à considérer dans la compréhension du comportement équin”, a commenté la scientifique.
Les résultats obtenus s’appuient sur l’étude des relations de mille quatre cent vingt chevaux avec leurs cavaliers, mille trois cent-soixante et une femmes et cinquante-neuf hommes, par le biais du questionnaire d’évaluation et de recherche du comportement équin (E-BARQ), une enquête mondiale en ligne auprès des propriétaires et des soignants de chevaux. Ce questionnaire a pris en compte le sexe de l’interrogé et la fréquence à laquelle son cheval était monté ou manipulé, s’il l’était par des hommes ou des femmes. Des observations ont ensuite été effectuée sur le comportement du cheval, en liberté, en main et monté.
“En utilisant la batterie de quatre-vingt-dix-sept questions d’E-BARQ, l’étude actuelle a montré des différences dans le comportement des chevaux montés et non montés qui étaient liées au sexe du cavalier ou de la personne qui s’en occupait”, expliquent les scientifiques à l’origine de l’étude. Ainsi, les chevaux manipulés ou montés par des hommes se sont révélés plus difficile à attraper et bien plus sur la défensive lorsqu’ils étaient approchés. En revanche, dans le même temps, ils étaient beaucoup moins enclins à tirer sur leurs rênes ou à secouer la tête que ceux manipulés par des femmes. “Nos résultats montrent que la probabilité de confiance sociale envers l’homme diminue à mesure qu’augmente la manipulation par les hommes. À l’inverse, la probabilité de conformité de la manipulation a augmenté lorsque la manipulation par des hommes a aussi augmenté.”
Le sexe... mais pas le genre
Des études suggèrent que la manière la plus appropriée d’approcher un cheval est d’adopter une une démarche lente et de demeurer à un angle de 45 degrés par rapport à sa tête. L’étude révèle que la démarche des hommes peut aider à expliquer pourquoi les chevaux montés ou manipulés par des hommes sont plus susceptibles d’être signalés comme difficiles à attraper. “Alternativement, on pourrait postuler que les comportements défensifs signalés sont des réponses aux postures comportementales plus affirmées adoptées par les hommes”, rapportent encore les scientifiques.
Alors, sous la selle, pourquoi les chevaux montés par des hommes seraient-ils beaucoup moins susceptibles de tirer sur les rênes ou de secouer la tête? “Il est possible que les hommes, souvent physiquement plus forts que les femmes, exercent une plus grande tension avec les rênes, ce qui pourrait entraîner moins de tests de réponse, tels que le lancer de tête. Les différences de tension des rênes exercées par les cavaliers et cavalières seraient un domaine intéressant pour une recherche plus approfondie“, ajoute l’équipe d’étude. Le collectif de scientifiques a tenu néanmoins à préciser que ces résultats ne prenaient pas en compte le genre, notion différente du sexe. “Les résultats actuels ne peuvent être expliqués uniquement par le sexe. Le genre, en tant que concept nécessaire, nous permet donc de considérer que les hommes et les femmes peuvent s’exprimer et s’expriment de manière plus ou moins masculine ou féminine.”