“Les championnats d’Europe sont clairement mon objectif”, Pénélope Leprevost
À la demande du sélectionneur national Thierry Pomel, la délégation française qui sera présente à La Baule dans quelques jours pour disputer la tant attendue Coupe des nations Longines a fait le déplacement au Jumping international du Touquet dans le but de peaufiner les derniers réglages. À cette occasion, GRANDPRIX est allé à la rencontre de Pénélope Leprevost, qui devrait seller Vancouver de Lanlore sur la piste du stade François-André le 17 mai. Entre deux épreuves, la meilleure amazone tricolore a accepté de répondre à quelques questions et d’évoquer ses ambitions.
J’ai eu la chance que la famille Mégret croie en moi pendant toutes ces années et m’aide à rester au plus haut niveau en me confiant tout d’abord Nayana puis tous les autres cracks ; de Vagabond de la Pomme, deuxième de la finale de la Coupe du monde à Las Vegas, jusqu’à la médaille d’or de Rio de Janeiro avec Flora de Mariposa. Après la fin de notre collaboration, mon organisation est restée la même. Il faut savoir que j’ai toujours travaillé avec plusieurs propriétaires. Les chevaux que je monte en ce moment étaient - pour la plupart - déjà dans mes écuries en formation. Aujourd’hui, le cheval plus âgé de mon piquet est l’étalon Vancouver de Lanlore, qui a seulement dix ans.
Le programme de chaque cheval est à la carte et dépend des différents objectifs. Je travaille avec deux cavaliers pour m’assister dans la formation des jeunes chevaux pour le haut niveau. Par exemple, l’étalon Broadway de Mormoulin (propriété de Stéphane Saunier, ndlr) a rejoint mon piquet à sept ans après avoir participé avec succès au Cycles Classiques des six ans sous la selle de Régis Bouguennec. Parfois, dans un cas de figure un peu différent et en accord avec le propriétaire, Régis peut aussi faire progresser les chevaux jusqu’au niveau CSI 4* comme c’est le cas avec Varennes du Breuil, par exemple. Quand un couple est en constante progression, c’est parfois dommage de stopper son évolution. Toutefois, si les chevaux doivent passer le cap des CSI 5*, je les récupère évidemment dans mon piquet.
Pourquoi choisissez-vous chaque année de participer au Sunshine Tour à Vejer de la Frontera ?
Cela fait des années que j’y vais. Très clairement, je vais au Sunshine Tour parce que je trouve que ce sont les meilleures pistes en herbe du monde. À mon sens, faire un voyage de deux mille kilomètres pour trouver des pistes en sable est absurde. Moi qui suis installée en Normandie, je peux bénéficier des mêmes installations à Deauville, Auvers ou Saint-Lô. Pour moi, il n’y a pas d’utilité à traverser l’Europe toute entière juste pour avoir du soleil. Et je pense que, quand les chevaux sautent bien sur l’herbe, ils sautent bien sur le sable alors que l’inverse n’est pas forcément vrai.
“Ma priorité est toujours l’équipe de France”
Comment s’est mise en place votre collaboration avec François Vorpe ?Avec la famille Vorpe, c’est avant tout une rencontre. Monsieur Vorpe monte lui-même à cheval et s’éclate à son niveau d’épreuves. Le début de l’histoire remonte à un peu plus d’un an avec l’arrivée de Vancouver de Lanlore au sein de mes écuries, et grâce à lui, nous avons vraiment passé de bons moments tous ensemble. Avec le temps, nous sommes même devenus amis. Monsieur Vorpe m’a ensuite prêté Cartino 10 qu’il montait déjà dans des épreuves à 1,45m. Il vient de me confier un nouveau cheval qui s’appelle Komilfoo, en copropriété avec l'un de ses amis, Monsieur Piaget (Yves, autrefois propriétaire de nombreux chevaux de Steve Guerdat dont la fabuleuse Jalisca Solier, ndlr). Bien sûr, l’objectif est le sport de haut niveau, Vancouver est sélectionné pour représenter l’équipe de France lors des CSIO de La Baule et Saint-Gall.
Dans quelle mesure bénéficiez-vous de l’encadrement fédéral mis en place cette année ?
Je suis toujours preneuse d’avis extérieurs. J’ai déjà travaillé avec Henk Nooren et Barnabas Mandi dans le passé en tant que membre de l’équipe de France (aujourd’hui formateurs nommés par la Fédération française d'équitation ; Henk Nooren avait déjà été entraîneur de l'équipe de France de 2009 à 2012 et sélectionneur en 2011 et 2012, ndlr). En dehors de l’équipe, deux coaches m’accompagnent également à titre personnel. Michel Robert me suit depuis une dizaine d’années, nous échangeons beaucoup, et je l’aide aussi maintenant qu’il a repris la compétition (rires) ! Henri Prudent me suit de manière plus ponctuelle.
Votre objectif est-il de retrouver durablement l’équipe de France ?
Mon but, c’est le sport de haut niveau et ma priorité a toujours été l’équipe de France. Cette année, mon objectif est clairement d’être sélectionnée pour les championnats d’Europe de Rotterdam (du 19 au 25 août, ndlr). De fait, les Coupes des nations sont vraiment les épreuves les plus intenses à courir !
“Je n’ai jamais été trop attirée par les concours à l’autre bout du monde”
On vous voit assez rarement courir des étapes du Longines Global Champions Tour, votre dernière participation remonte d’ailleurs au Longines Paris Eiffel Jumping, en juillet dernier. Pourquoi ce choix ?Personnellement, je n’ai jamais été trop attirée par les concours à l’autre bout du monde. J’estime qu’il y a suffisamment de belles compétitions ici en Europe ! Je suis par exemple ravie d’être ici au Touquet pour préparer mes chevaux pour La Baule, notamment l’étalon Excalibur dela Tour Vidal*GFE, qui est bientôt prêt à entrer dans le grand bain des CSI 5* et Big Star des Forêts, une sœur utérine de Quamikaze des Forêts (rebaptisé Zirocco Blue, ndlr) qui a fait ses premiers pas avec succès au niveau 1m45.
En février, vous avez accueilli dans vos écuries Andiamo Semilly. Fondez-vous de grands espoirs en lui ?
Oui, nous avons passé un bon cap avec Andiamo le week-end dernier à Saint-Tropez, où il a réalisé un double sans-faute et obtenu une cinquième place dans l’épreuve qualificative pour le Grand Prix, le vendredi. Jusqu’à présent, nous n’avions sauté que des petites épreuves pour faire connaissance. Il faut maintenant que nous arrivions à former un vrai couple, que nous prenions nos repères. Il faut du temps pour changer les codes.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Certes j’adore former des chevaux, mais l’objectif reste de gagner des médailles dans les grands championnats.