L’infatigable performer et reproducteur Verdi TN à la retraite
Alors qu’il prend place parmi les meilleurs étalons du monde, Verdi TN vient officiellement de conclure sa carrière sportive. Incroyable métronome désormais régulièrement opposé à ses filles et fils, le complice de Maikel van der Vleuten aura servi avec brio l’équipe néerlandaise, faisant preuve d’une longévité remarquable.
On ne le verra plus ruer à presque chacun de ses passages entre les cellules d’arrivée d’un parcours. Au plus haut niveau du jumping mondial depuis onze saisons, Verdi TN a été mis à la retraite, comme l’a annoncé hier soir son cavalier Maikel van der Vleuten. L’exceptionnel fils de Quidam de Revel aura en effet droit à une cérémonie d’adieux le 15 mars, quelques minutes avant le coup d’envoi du Grand Prix CSI 5* de Bois-le-Duc. Sur les réseaux sociaux, le Néerlandais n’a pas manqué de remercier son complice de dix-huit ans : « Verdi, merci pour toutes ces formidables années que j’ai partagé avec toi ! Tu as fait de moi le cavalier que je suis aujourd’hui. Merci ! »
Le bai totalise près de 4 millions d’euros de gains, une- jolie cagnotte qui a fortement gonflé lors du dernier trimestre de l’année 2018, grâce à sa victoire dans la finale de la Global Champions League et sa deuxième place dans le prestigieux Grand Prix du CSIO 5* de Calgary. Verdi et Maikel van der Vleuten, c’est d’abord l’histoire d’un couple. De fait, le KWPN est l’un des très rares cracks actuels à avoir accompli toute sa carrière avec le même cavalier, si l’on excepte l’incursion d’Eric, le père de Maikel, qui a monté Verdi à l’occasion de quelques concours de 2008 à 2010. Maikel, qui n’avait que dix-sept ans à l’époque, s’est souvenu pour GRANDPRIX n°104 de ses débuts avec celui qui est devenu le meilleur cheval de sa jeune carrière :« Nous étions à la finale des championnats néerlandais des Jeunes Chevaux, en début d’été. La famille Nijhof est venue me voir pour me parler de Verdi, qui n’était alors âgé que de trois ans et demi. Je suis allé l’essayer. Comme on était en fin de saison de monte – il saillissait déjà à l’époque –, il était un peu fatigué. Pour autant, j’ai quand même eu un bon feeling avec lui. J’ai donc commencé à le monter à quatre ans, dans des épreuves à 1,10 m pour étalons. À cet âge, on ne peut jamais dire si un cheval deviendra un champion, mais j’avais un bon sentiment. Je percevais qu’il avait énormément de moyens et un bon sens de l’obstacle. Il n’a jamais sauté un mètre au-dessus des barres, mais il est toujours apparu concentré sur sa tâche. Durant ses jeunes années, il enchaînait les sans-faute, ce qui est toujours bon signe, et dès huit ans, il a intégré l’élite de notre sport. »
Après un premier classement en Grand Prix CSI 5* en 2010 à San Patrignano, Verdi intègre l’équipe néerlandaise, qu’il va servir sans relâche jusqu’en 2016, disputant tous les grands championnats extérieurs. La première apparition de l’étalon en Coupe des nations se solde par une victoire, grâce à un double sans-faute. En 2011, le bai ne renverse qu’un obstacle en trois épreuves collectives, ce qui vaut au couple une sélection pour les championnats d’Europe de Madrid, avec une quatrième place par équipes à la clé. L’année suivante, il enchaîne trois sans-faute aux Jeux olympiques de Londres, contribuant grandement à la médaille d’argent des Pays-Bas, à l’issue d’un barrage perdu contre la Grande-Bretagne.
Le bai totalise près de 4 millions d’euros de gains, une- jolie cagnotte qui a fortement gonflé lors du dernier trimestre de l’année 2018, grâce à sa victoire dans la finale de la Global Champions League et sa deuxième place dans le prestigieux Grand Prix du CSIO 5* de Calgary. Verdi et Maikel van der Vleuten, c’est d’abord l’histoire d’un couple. De fait, le KWPN est l’un des très rares cracks actuels à avoir accompli toute sa carrière avec le même cavalier, si l’on excepte l’incursion d’Eric, le père de Maikel, qui a monté Verdi à l’occasion de quelques concours de 2008 à 2010. Maikel, qui n’avait que dix-sept ans à l’époque, s’est souvenu pour GRANDPRIX n°104 de ses débuts avec celui qui est devenu le meilleur cheval de sa jeune carrière :« Nous étions à la finale des championnats néerlandais des Jeunes Chevaux, en début d’été. La famille Nijhof est venue me voir pour me parler de Verdi, qui n’était alors âgé que de trois ans et demi. Je suis allé l’essayer. Comme on était en fin de saison de monte – il saillissait déjà à l’époque –, il était un peu fatigué. Pour autant, j’ai quand même eu un bon feeling avec lui. J’ai donc commencé à le monter à quatre ans, dans des épreuves à 1,10 m pour étalons. À cet âge, on ne peut jamais dire si un cheval deviendra un champion, mais j’avais un bon sentiment. Je percevais qu’il avait énormément de moyens et un bon sens de l’obstacle. Il n’a jamais sauté un mètre au-dessus des barres, mais il est toujours apparu concentré sur sa tâche. Durant ses jeunes années, il enchaînait les sans-faute, ce qui est toujours bon signe, et dès huit ans, il a intégré l’élite de notre sport. »
Après un premier classement en Grand Prix CSI 5* en 2010 à San Patrignano, Verdi intègre l’équipe néerlandaise, qu’il va servir sans relâche jusqu’en 2016, disputant tous les grands championnats extérieurs. La première apparition de l’étalon en Coupe des nations se solde par une victoire, grâce à un double sans-faute. En 2011, le bai ne renverse qu’un obstacle en trois épreuves collectives, ce qui vaut au couple une sélection pour les championnats d’Europe de Madrid, avec une quatrième place par équipes à la clé. L’année suivante, il enchaîne trois sans-faute aux Jeux olympiques de Londres, contribuant grandement à la médaille d’argent des Pays-Bas, à l’issue d’un barrage perdu contre la Grande-Bretagne.
Un équipier hors pair
En 2013, les championnats d’Europe de Herning se déroulent un peu moins bien pour le mâle, qui connaît une mauvaise Chasse avant de concéder une faute dans la première manche de la finale par équipes. La consécration intervient la saison suivante, avec une médaille d’or collective aux Jeux équestres mondiaux de Normandie. Dans l’épreuve par équipes, malgré quelques touchettes typiques de son sens de l’économie, Verdi ne commet qu’une faute en seconde manche, permettant aux Pays- Bas de devancer la France. Concédant douze points au total des deux manches de la demi-finale individuelle, le couple finit à la seizième place. S’ensuit un nouveau titre aux championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle, en 2015, assorti d’une quatorzième place individuelle. Aux Jeux olympiques de Rio, son dernier grand rendez-vous extérieur, le duo se montre presque parfait, avec deux sans-faute et un parcours à un point. Ce sera la meilleure performance pour les Oranje, qui échouent à la septième place, pénalisés par la disqualification de Jur Vrieling et VDL Zirocco Blue (ex-Quamikase des Forêts, SF, Mr. Blue x Voltaire) et les douze points de Jeroen Dubbeldam et SFN Zenith (KWPN, Rash R x Fuego du Prelet). En finale individuelle, Verdi se montre moins souverain, cumulant trois fautes sur les deux manches. À ces six échéances majeures, il faut ajouter cinq finales de la Coupe du monde Longines, courues entre 2012 et 2017, où la paire termine toujours entre la sixième et la onzième place. Si le palmarès sportif du KWPN est remarquable de régularité, il ne compte cependant que peu de victoires et aucune médaille individuelle. L’étalon a tout de même remporté quatre Grands Prix de niveau 5* : Lyon et Al-Aïn en 2013, Madrid en 2014 et Vérone en 2017. Même si son cavalier aurait aimé en gagner davantage, il est heureux du chemin parcouru avec son métronome, comme il l’avait confié à GRANDPRIX l’an passé : « Gagner à ce niveau n’est jamais facile. Je suis très fier des trois médailles par équipes que nous avons décrochées en grands championnats. Quand on le fabrique soi-même, en le montant dès l’âge de trois ans, amener un cheval à ce niveau est très agréable et gratifiant. Outre les médailles, je retiendrai bien sûr nos victoires individuelles, mais aussi quelques places d’honneur, notamment à Calgary l’année dernière, où nous avons terminé deuxièmes du Grand Prix, tout près de la victoire, grâce à trois magnifiques sans-faute. »Respectueux et doté d’un mental d’acier, Verdi n’est sûrement pas le cheval le plus rapide du circuit, d’autant que son équilibre particulier, hérité de son père Quidam de Revel, ne le prédisposait certainement pas à la vitesse. Très demandé par les éleveurs, le mâle a également dû mener de front une double carrière, ce qui aurait pu lui être préjudiciable sur le plan sportif. Pour autant le trentenaire néerlandais s’est parfaitement adapté à ces conditions, sans chercher à tout bouleverser : « Il a toujours eu cet équilibre. C’est ainsi qu’il préfère être et qu’il se sert le mieux de son corps pour sauter. Bien sûr, compte tenu de cette particularité, j’ai dû adapter un peu ma façon de monter, mais cela ne m’a pas trop dérangé. Depuis le début de sa carrière, Verdi n’a jamais cessé de faire la monte. Peu d’étalons y parviennent en étant aussi compétitifs, mais Verdi a toujours parfaitement géré cela. Afin de mettre toutes les chances de notre côté, nous arrêtions juste les prélèvements deux mois avant chaque championnat. »
Né le 9 mai 2002 chez Denis Musterd, à l’ouest des Pays-Bas, à une trentaine de kilomètres de la frontière belge, Verdi a été enregistré sous le nom originel de Vanquidam- M. Élevant des chevaux avec sa femme Petra depuis une trentaine d’années, le Néerlandais avait une affection particulière pour les juments du Holstein. « Souhaitant favoriser la qualité, je me suis mis en quête de grandes juments. J’aimais particulièrement celles du Holstein, qui avaient souvent beaucoup de puissance et qui se mariaient bien avec des étalons français, qui avaient moins de force mais apportaient de la vitesse et de la réactivité. C’est pour cela que j’ai utilisé des mâles comme Dollar dela Pierre, Quick Star (SF, Galoubet A x Nithard, AA) et surtout Quidam de Revel, qui m’a donné Verdi », raconte Denis.
Henk Nijhof avait jeté son dévolu sur Verdi avant même sa naissance. Associé avec Kees van den Oetelaar, grand marchand et éleveur néerlandais, l’étalonnier acquiert le poulain et le présente à l’approbation du KWPN à deux ans. Si le bai y fait sensation par sa qualité de saut, il est pénalisé par les juges en raison de son grand galop et de son équilibre. Aussi, il est approuvé sans être classé parmi les meilleurs. Néanmoins, les éleveurs lui font confiance d’emblée, et Verdi saillit énormément dès sa première année de monte en 2005. Parmi les meilleurs produits de cette génération, signalons les KWPN New York (ex-Bon Ami-O, mère par Watzmann), gagnant en CSI 5* avec l’Américain Jack Towell, Bulavsco (mère par Corland) avec la Néerlandaise Sanne Thijssen, Baronescha (mère par Concorde) avec sa compatriote Stefanie van den Brink, ou Bonjovi (mère par Corland) auparavant avec le Vénézuélien Emanuel Andrade. L’année suivante naissent Chaplin (KWPN, mère par Concorde), brillant avec le Suisse Martin Fuchs, Cash Sent (KWPN, mère par Niveau) avec le Britannique Robert Whitaker, Cottica II RV (KWPN, mère par Wolfgang) avec Alberto Michán Halbinger pour le Mexique, Verdine S (Z, mère par Heartbreaker) avec l’Italienne Giulia Martinengo Marquet, Calanta (KWPN, mère par Wellington) avec l’Américain Charlie Jacobs, Chinook II (KWPN, mère par Little Rock) avec l’Irlandais Greg Patrick Broderick, sans oublier Cuidam (KWPN, mère par Chellano Z) et Comic (KWPN, mère par Heartbreaker), qui ont tous deux participé aux Jeux équestres mondiaux de Tryon sous les selles de l’Espagnol Manuel Fernández Saro et du Brésilien Luiz Francisco de Azevedo. Dans l’équipe brésilienne, on trouvait également Ibelle van de Grote Haart (BWP, mère par Rubin des Bruyères), une fille de Verdi née en 2008 et évoluant sous la selle de Yuri Mansur après avoir débuté à haut niveau avec l’Estonien Urmas Raag. De fait, chaque génération fournit son lot de gagnants à haut niveau, comme Jenson 55 (AES, mère par Padinus) avec le Britannique David Simpson, Dolocia (KWPN, mère par Furore) avec l’Allemand Christian Ahlmann, Davinci (KWPN, mère par Concorde) avec le Mexicain Luis Alejandro Plascencia, Valour 3 (Westph, Calido I) avec l’Ukrainien Ferenc Szentirmai, Enzo (KWPN, mère par Amethist) avec le Colombien Ilan Bluman, Dreambrina (KWPN, mère par Rossini) avec le Brésilien Thiago Ribas da Costa, De Grande (KWPN, mère par Concorde), Dontez (KWPN, mère par Wolfgang), ou encore Ilena S (BWP, mère par Calido I), bonne gagnante en Grands Prix et Coupes des nations avec le Normand Mathieu Billot.
Une trace déjà forte dans l'élevage mondial
Élu cheval de l’année par le stud-book KWPN en 2018, Verdi n’en finit pas de grimper au classement des meilleurs pères de gagnants internationaux en saut d’obstacles édité par la Fédération mondiale de l’élevage de chevaux de sport (WBFSH). Rentré dans le top cent en 2015, à la soixante-treizième place, il grimpe au quarante- deuxième rang l’année suivante, jusqu’à atteindre la quinzième place fin 2018, puis la douzième en 2019. Il devrait certainement continuer à progresser dans les années à venir, d’autant que ses poulains ne sont pas forcément précoces. « Comme lui, les produits de Verdi sont plutôt tardifs et je pense qu’ils se comporteront mieux sur les pistes extérieures », analyse Henk Nijhof. « Dans les épreuves d’élevage ou les sélections d’étalons, ils ne trustent pas forcément les premières places et se révèlent souvent plus tard. Il faut savoir les attendre et les laisser grandir. Ce sont des chevaux fiables et coopératifs, qui ne demandent qu’à bien faire. En outre, Verdi brille par sa longévité au plus haut niveau, ce qui est important pour un étalon. » À signaler que le bai compte également des produits évoluant à un bon niveau en concours complet. On en retrouve dix au classement WBFSH de cette discipline. Pour sa part, Maikel van der Vleuten loue le tempérament des filles et fils de son étalon fétiche : « Nous avons eu Delina (KWPN, mère par Cantos), que nous avons vendue il y a deux ans et qui se comporte très bien en Suède au niveau Jeunes Cavaliers. Et nous en avons plusieurs autres qui sont encore jeunes. Généralement, Verdi donne de bons chevaux avec un très bon mental, ce qui est essentiel pour le sport. Depuis deux ans, Verdi doit lutter contre ses propres produits, ce qui prouve sa valeur. »En France, le fils de Quidam a encore peu sailli, le SIRE dénombrant trente-huit produits Selle Français, dont les plus vieux sont nés en 2008. Citons Verdi O’Merveilles (ISO 136, mère par Quick Star), vu jusqu’à 1,60 m l’an passé avec le Brésilien Paulo Stewart, Alonzo d’Été (ISO 138, mère par Coriolan), qui évolue à 1,50 m avec le Colombien Rodrigo Diaz, Fleurette (ex Vvaramog de Brève, ISO 146, mère par Concorde), vue avec Pénélope Leprevost et plus récemment Laura Kraut, et Verdi des Forêts (ISO 151, mère par Richebourg), classé jusqu’en Grands Prix à 1,50 m avec Grégory Rulquin. À noter que les trois derniers nommés sont issus de juments ayant un père étranger, dont deux par le KWPN Concorde. De fait, les courants de sang de ces deux mâles semblent très bien croiser, puisque deux des trois meilleurs produits de Verdi au classement WBFSH sont aussi issus de filles de Concorde.
Vu le nombre important de juments qu’il a saillies tout au long de sa carrière, on peut penser que le crack va s’installer durablement parmi l’élite mondiale des étalons. D’autant qu’il parvient déjà au sommet de la hiérarchie des sires à dix-huit ans.