Une rentrée sous le signe de l’incertitude

À quelques heures de la première étape du Grand National de concours complet, la saison des Tricolores va officiellement débuter. Ils sont tous là, ou presque, à Saumur, pour rechausser les crampons et se mesurer les uns aux autres dans les conditions du direct. Après un hiver fructueux où le staff fédéral n’a pas ménagé ses efforts pour préparer les meilleurs couples en vue de cette nouvelle saison, ce cru 2021 s’annonce d’ores et déjà particulier, et devrait à nouveau subir les aléas de la crise sanitaire actuelle. Quel drôle début de saison donc!



Si l’on ne doute pas que la compétition sera de haut niveau, ce week-end à Saumur, le huis clos obligatoire et les trop nombreuses incertitudes ne permettent pas de faire monter la mayonnaise en cette saison olympique. Avant une telle échéance, l’ambiance est généralement électrique. Habituellement, on peut sentir chez les fans monter la fièvre des Jeux. À l’heure actuelle, la mayonnaise a pourtant du mal à prendre, tout le monde ayant la tête un peu ailleurs. Et que dire de nos Bleus qui doivent mettre le pied à l’étrier de cette nouvelle saison sans aucune certitude et sans savoir sur quel pied danser? Celui des Jeux olympiques, dont l’issue est pleine d’incertitudes et/ou celui de championnats d’Europe dont la Fédération équestre internationale devrait confirmer ou non l’organisation… Il va leur falloir être très solides mentalement.

Il est d’autant plus difficile de se projeter quand le maintien des JO est tout sauf acquis. Il suffit de voir les difficultés rencontrées dernièrement par les organisateurs de l’Open d’Australie de tennis pour imaginer la mission quasi impossible que vont devoir relever les Japonais. D’après les dernières informations, les JO pourraient se tenir quasiment à huis clos, avec des règles sanitaires dantesques qui pourraient même venir perturber le déroulé de la compétition! Le Japon n’aura peut-être pas d’autres choix, mais cette solution n’atténuerait-elle pas la magie des Jeux, rendant cette compétition pourtant unique au monde aussi insipide qu’une épreuve préparatoire de milieu de semaine? J’exagère volontairement les choses, mais imaginer qu’un cavalier qui se retrouverait positif à la Covid-19 malgré toutes les précautions prises puisse passer à côté d’une médaille est perturbant.

Par ailleurs, faire traverser la moitié du globe à deux cents chevaux qui, pour la plupart, sont établis en Europe, pour concourir devant des tribunes vides ne serait-il pas un non-sens écologique? Je n’ai pas les réponses à ces questions, et l’on peut facilement imaginer que les Japonais vont faire le maximum pour accueillir ces Jeux dans les meilleures conditions. Gageons que la situation sanitaire mondiale s’améliore d’ici là. Et quoiqu’il en soit, nos tricolores pourront compter sur tout notre soutien, à Tokyo ou ailleurs. Enfin, puisque le complet reste une grande famille, espérons que tous les cavaliers amateurs puissent reprendre eux aussi et prochainement le chemin des terrains.

ALLEZ LES BLEUS!

#PourLeCompletNotreCoeurGalope