Pâturer à plusieurs espèces, et si les bénéfices étaient multiples ?
Mené conjointement depuis 2018 par l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) et l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), le projet de recherche PaturBovEquin compare un pâturage simultané entre deux chevaux de selle et des bovins allaitants, à un pâturage mono-espèce équin ou bovin comprenant au total le même nombre d’animaux. Après trois années de recherches sur le site du Pin en Normandie, les premiers résultats du projet laissent entrevoir plusieurs avantages en faveur du pâturage mixte.
Qu’est-ce-que le pâturage mixte? Le pâturage mixte consiste à conduire différentes espèces d’herbivores sur une même surface, de manière simultanée ou alternée, au cours d’une saison de pâturage. Cette pratique vise à mieux valoriser l’herbe et à réduire le parasitisme gastro-intestinal des animaux. Ces effets attendus nécessitent toutefois d’être objectivés par la recherche.
Le projet PaturBovEquin, mené conjointement par l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) et l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), compare un pâturage simultané entre des chevaux de selle et des bovins allaitants à un pâturage mono-espèce équin ou bovin comprenant au total le même nombre d’animaux. Les trois modalités de pâturage (mixte, équin, bovin) sont conduites selon un pâturage continu entre mai et octobre, avec une réduction du nombre de bêtes à partir de l’été. Les mesures portent sur l’utilisation de l’herbe par les deux espèces, l’infestation parasitaire des animaux et leur croissance.
Premières tendances observées dans ce programme
Au travers de cette étude, plusieurs tendances se sont distinguées pendant ce programme de recherche de pâturage mixte:
- Sur le volet parasitaire: le nombre moyen de vermifuges administrés aux poulains sur la saison de pâturage semble être réduit lorsqu’ils pâturent avec des bovins.
- Sur la croissance des animaux: les génisses conduites en pâturage mixte semblent présenter une meilleure croissance.
- Sur le volet alimentaire: l’analyse du comportement alimentaire des deux espèces est en cours et permettra d’expliquer l’impact des différents modes de pâturage sur le couvert prairial.
Ces premiers résultats encourageants doivent être confirmés par une analyse complète des données des trois années d’expérimentation. Cette analyse mettra en lien les différents axes de travail étudiés (comportement alimentaire des animaux, utilisation de l’herbe, parasitisme gastro-intestinal et performances des animaux).
La conduite, un facteur limitant des attendus du pâturage mixte
Le pâturage mixte équin-bovin semble présenter plusieurs atouts. Cependant, d’autres travaux sur le sujet (projet EquiBov, G. Fleurance IFCE & B. Dumont INRAE) montrent qu’il ne s’agit pas d’une solution “clé en main”. Il est en effet nécessaire d’adopter des modes de conduite du pâturage mixte qui favorisent l’expression de la complémentarité des choix alimentaires des espèces pour en tirer parti.
Les perspectives consistent à analyser comment différents modes de conduite du pâturage mixte équin-bovin impactent la production animale et l’intégrité de l’écosystème. Ceci, toujours dans l’objectif d’apporter des références techniques aux éleveurs et conseillers agricoles sur la mise en œuvre de cette pratique en prairies productives.
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Retrouvez ci-dessous la vidéo de présentation du projet PaturBovEquin de l'IFCE et l'INRAE