À Saumur, “donner aux athlètes la possibilité de décrocher leur qualification pour les JO est une priorité”
Présent depuis de nombreuses années dans le paysage équestre français, Saumur Complet se présente comme une étape presque incontournable pour les cavaliers français en route pour les Jeux olympiques de Tokyo et/ou pour les championnats d’Europe d’Avenches. À moins d’un mois de l’événement, les mesures sanitaires, face la Covid-19 et à la rhinopneumonie équine (HVE-1), se précisent, tout comme le plateau de cavaliers. Marine Peters, en charge des partenariats, de la communication et des projets culturels, ainsi que Katia Caenaro, cheffe de projet chargée des sports au sein du Comité équestre de Saumur, évoquent les enjeux majeurs de cet événement.
Comment abordez-vous le cru 2021 du Saumur Complet, qui se tiendra à huis clos, après l’annulation de l’édition précédente?
Marine Peters : Cette année, nous avons dû nous réorganiser mais aussi faire des choix stratégiques en consacrant tous nos efforts sur le sport, et notamment sur l’épreuve reine, le CCI 4*-L. Ce concours, c’est du grand sport mais aussi de la convivialité, des festivités et un événement accueillant le grand public, donc son ADN va être fortement impacté cette année… Cependant, nous restons positifs: nous nous disons que c’est une bonne chose, malgré tout, de conserver cet événement pour les athlètes, mais aussi pour la culture sportive.
Votre événement doit faire face à une double crise sanitaire, liée à la Covid-19 et à la rhinopneumonie équine HVE-1. Quelles mesures allez-vous adopter pour éviter la propagation de ces épidémies?
Katia Caenaro : Concernant la rhinopneumonie, nous attendons le protocole sanitaire précis de la Fédération équestre internationale (FEI, entretien réalisé le 31 mars, ndlr) mais nous avons déjà pris certaines mesures que nous confirmerons ou modifierons en fonction de ce protocole. Pour l’instant, nous avons prévu de renforcer le contrôle au niveau de l’arrivée des chevaux, avant leur entrée dans la zone FEI. Cela va se traduire par un relevé de température au cours des huit jours précédant l’événement et un test PCR négatif datant de moins de cinq jours. Aux écuries, dans la mesure du possible, nous allons écarter les blocs de quatre boxes de deux à trois mètres et regrouper les chevaux des mêmes écuries pour éviter un maximum de brassage inutile. En outre, nous allons limiter l’accès des écuries aux seuls grooms et cavaliers. Enfin, nous suggérons fortement aux cavaliers d’effectuer un rappel de vaccination contre la rhinopneumonie avant les huit jours précédant l’événement.
Quant à la Covid, outre le huis clos, nous appliquerons les mesures désormais habituelles (port du masque, distanciation, accès avec accréditations, etc.). En outre, nous avons prévu une prise de température frontale hebdomadaire à l’entrée du site et un formulaire de traçage, qui devra être rempli à l’arrivée et au départ de l’hippodrome de Verrie, afin de savoir qui est présent et à quel moment.
“Nous donnons rendez-vous à notre public sur notre Web TV”
Si les autorités le permettent, y aura-t-il tout de même un peu de public?
Marine Peters : Nous avons choisi assez tôt d’organiser cet événement à huis clos afin d’avoir des directives en matière d’organisation et de prendre le moins possible de risques financiers. Si la situation le permet, même au dernier moment, nous nous donnons la possibilité d’accueillir du public. Cependant, nous restons lucides: vu la dégradation de la situation sanitaire, hélas, nous n’y pensons pas tellement…
Les années précédentes, Saumur Complet accueillait en moyenne dix à quinze mille spectateurs. Ce concours fait partie des plus grands événements équestres français. Le soutien du public va manquer aux athlètes, car il est très important pour eux. Et nous aussi sommes affectés de ne pas pouvoir recevoir de public, mais nous lui donnons rendez-vous sur la Web TV disponible sur notre site internet saumur.org, où nous pourrons partager de belles images sportives. Nous espérons de tout cœur pouvoir organiser notre événement dans son format normal en 2022, mais nous sommes tout de même assez contents de donner aux athlètes la possibilité, malgré les conditions sanitaires, de décrocher leur qualification pour les Jeux olympiques, ce qui est une priorité.
À quoi ressemblera le plateau de cavaliers cette année?
Katia Caenaro : Pour l’instant, nous avons des demandes de participation venant de différents pays, dont l’Italie, le Japon, la Thaïlande, la Suisse et l’Espagne. L’Australien Christopher Burton ne nous a pas encore annoncé sa venue mais nous avons reçu une demande du Néo-Zélandais Tim Price. En principe, les demandes interviennent assez tardivement donc nous serons bientôt fixés. Côté français, nous attendons notamment Thomas Carlile et Birmane, Sébastien Cavaillon et Sarah d’Argouges, Astier Nicolas et Babylon de Gamma ou encore Karim Laghouag et Triton Fontaine. La date des engagements définitifs est fixée au 12 avril, donc le suspense va encore durer quelques jours!