“Avant la pandémie, j’avais l’impression de devoir concourir chaque semaine”, Bertram Allen

Très performant à Wellington cet hiver durant le Winter Equestrian Festival, où il a notamment remporté un Grand Prix CSI 5* aux rênes de Pacino Amiro, Bertram Allen est désormais de retour en Europe. À quelques mois d’un été qui devrait voir deux championnats majeurs se dérouler, l’Irlandais s’est confié sur ses objectifs, mais aussi sur les enseignements tirés de la crise sanitaire mondiale en cours.



Sur quoi avez-vous axé vos efforts récemment, et quels sont vos objectifs pour la suite de la saison?

À cause de la Covid-19, tous les concours européens ou presque ont été annulés cet hiver. Nous avons donc pris la décision de nous rendre en Floride pour le Winter Equestrian Festival, qui a attiré énormément de monde. Je suis resté là-bas pendant près de trois mois et je viens de rentrer. Je vais donc me reposer un peu dans les semaines à venir. Ensuite, l’idée est de m’entraîner et de préparer mes chevaux pour participer à quelques étapes du circuit des Coupes des nations. Je viserai également les Jeux olympiques de Tokyo en juillet, puis les Majeurs du Grand Chelem Rolex à la fin de l’été.

Comment se compose votre piquet pour cette saison?

Pacino Amiro et Harley van den Bisschop sont mes deux chevaux de tête, Harley étant le plus expérimenté des deux. Il a souffert d’une blessure l’an passé, qui l’a écarté des terrains pendant un petit moment, mais il est à nouveau en pleine forme et j’espère qu’il pourra reprendre un bon rythme de concours cette saison.
Pacino Amiro a concouru pour la première fois au plus haut niveau à Wellington, lors du Winter Equestrian Festival, et y a même remporté un Grand Prix CSI 5*. Nous avons donc hâte de voir ce qu’il peut faire cette année. J’espère qu’ils seront tous les deux en bonne forme, car si c’est le cas, je pourrai concourir n’importe où.

La création du Grand Chelem Rolex a-t-elle selon vous eu un impact positif sur le saut d’obstacles?

Les quatre concours qui font partie de ce circuit sont parmi les meilleurs au monde : en remporter un fait partie des principaux objectifs de tous les cavaliers, moi y compris ! Séparément, les quatre Grands Prix sont déjà des épreuves légendaires, mais regroupés, ils forment un circuit encore plus prestigieux. C’est le summum de notre sport, un niveau encore supérieur aux Grands Prix CSI 5* habituels. Il est inutile de prendre le départ d’un Majeur si vous et vos chevaux n’êtes pas au meilleur de votre forme ! C’est pour cela que la victoire est si précieuse : elle représente l’apogée de la réussite.
En ce qui concerne le Grand Chelem Rolex cette année, je vais prendre les choses comme elles viennent. Les concours de Calgary et Aix-la-Chapelle sont encore loin. Si Harley van den Bisschop et Pacino Amiro sont en forme, j’aimerais les voir participer à l’une de ces épreuves. Après cela, il sera temps de préparer Genève.

Qu’avez-vous appris sur vous-même et en général durant les douze derniers mois ? Quels aspects positifs se sont dégagés de cette période?

En tant que cavaliers, nous avions pour habitude de concourir chaque week-end tout au long de l’année, mais en 2020, les possibilités ont été très limitées. J’ai appris beaucoup de choses, mais le principal enseignement que j’ai tiré de cette période est que je vais probablement prendre part à un nombre moins important de compétitions. Avant la pandémie, j’avais l’impression de devoir concourir chaque semaine sans prendre de pause. Mais lorsque j’ai été forcé de prendre du recul en raison de la pandémie, j’ai eu le temps de réfléchir à la situation et il m’est apparu évident qu’il n’était vraiment pas nécessaire que je demande autant d’efforts à mes chevaux et à moi-même.
Je vais désormais me concentrer sur les CSI 5* les plus importants, ce qui me permettra de passer quelques semaines de plus chez moi pour que tout reste bien en ordre. Je pourrai aussi consacrer davantage de temps à la partie commerciale de mon activité et travailler plus souvent nos jeunes chevaux, auxquels je n’accordais sans doute pas assez de temps auparavant. Comme pour tout dans la vie, il s’agit de trouver le juste équilibre.