Nicolas Deseuzes a construit sa carrière en véritable autodidacte, alors remporter le Grand Prix du CSI 2* de Busto Arsizio est de loin “une super satisfaction”! Aux rênes de Stella de Preuilly (SF, Baloubet du Rouet x Apache d’Adriers), ce cavalier au parcours atypique, installé à Divonne-les-Bains près de la frontière suisse, a été l’auteur d’un superbe barrage, rapide et efficace.

Associé à Stella depuis 2017, qui s’est montrée “fidèle à elle-même” sur la piste italienne, Nicolas Deseuzes a su anticiper au mieux le parcours en tenant compte des capacités de sa jument, notamment au premier tour pour la dernière ligne d’oxers en cinq foulées. “Par expérience, je savais que c’était une difficulté pour elle. J’ai été obligé de l’ouvrir pour faire les cinq foulées et cela l’a un peu mise à plat”, explique-t-il. “Je ne pouvais pas en faire six, l’oxer était trop large et je risquais de trop la ralentir. Donc il est vrai que les cinq foulées étaient un peu plates. De temps en temps, cela peut provoquer une faute… mais elle a très bien enchaîné!” Régulièrement classée sur des épreuves à 1,45m, la Selle Français de quinze ans a notamment permis à son cavalier de remporter une épreuve cotée à 1,50m lors d’un CSI 3* disputé sur la même piste, en septembre dernier.

La jeune Ramatou Ouedraogo, en selle sur Consul Dl Vie (Z, Clinton x Heartbreaker) et classée douzième de l’épreuve après une barre au barrage, s’est présentée en piste juste avant son passage, le mettant “aux premières loges pour assister à sa prestation” initiale: “Justement, dans cette ligne difficile, elle a opté pour six foulées. Son cheval a eu la souplesse et le coup de jarret qu’il fallait pour franchir le deuxième oxer. C’était un parcours très propre!”

“Monter des chevaux capables de gagner des Grands Prix internationaux est une chance”

“Je suis content d’en arriver là après ce long cheminement mais, finalement, le plus difficile dans cette histoire, c’est de trouver les bons chevaux”, poursuit le quadragénaire. Stella et Quilane de Lezeaux (SF, Grenat de Grez x Page de Paulstra), “une jument exceptionnelle” qui aura marqué l’Aindinois en le menant jusqu’en CSI 5* et qui a pris sa retraite sportive l’année dernière, font partie de ces chevaux “assez à part”. “Monter des chevaux capables de gagner des Grands Prix internationaux est une chance et, dans une carrière de cavalier, c’est un privilège”, relève-t-il. Heureusement, pour la suite, Nicolas Deseuzes peut compter sur son piquet de jeunes chevaux “très prometteurs”, dont Contiky des Forêts, septième sur 1,40m samedi à Busto Arsizio, Chrome Floreval, neuf ans, ainsi que Drugster des Forêts et Danton des Forêts, huit ans. Ce dernier, “un étalon très respectueux”, s’est d’ailleurs classé deuxième sous la selle du Tricolore, manifestement très à l’aise sur le sol italien, dans l’épreuve à 1,30m dimanche dernier. Il y a trois semaines, le couple s’était également adjugé une épreuve à 1,30m labellisée 3* à Gorla Minore. “Les jeunes chevaux ont commencé à évoluer sur 1,45m en début d’année. Maintenant, j’attends de les faire progresser sur cette hauteur avant de les emmener sur 1,50m. Je déciderai du bon moment pour monter d’un niveau en fonction du développement physique et mental de chacun. Par exemple, Drugster, qui est un gros bébé, est assez sensible. Il ne faut donc pas que j’aille trop vite avec lui.”

Nicolas Deseuzes a bien assez de travail avec ses jeunes et prend le temps de laisser Stella récupérer de ce week-end de concours. En ce qui la concerne, l’objectif est tout tracé: “J’aimerais continuer à me classer en Grand Prix CSI 2*, 3* et, peut-être, en CSI 4* avec Stella. Je n’ai pour l’instant participé à aucun CSI de ce niveau avec elle, donc c’est un peu mon objectif cette année”, sourit-il. “Je souhaiterais éventuellement concourir à Bourg-en-Bresse dans deux semaine si elle est en forme – et si je suis sélectionné! Nous saurons cela en fin de semaine!” Et c’est tout ce que nous lui souhaitons!