Le Grand Prix dominical du LGCT/GCL de Madrid a connu un tout autre sort que l’épreuve phare du week-end. Après un barrage à deux et un tracé particulièrement délicat la veille, le chef de piste, Santiago Varela, et ses équipes ont laissé souffler les pilotes, dimanche 23 mai. Ainsi, sur les trente-neuf couples au départ, onze se sont affrontés sur un ultime parcours.

Au jeu de la vitesse et du tracé, Marlon Módolo Zanotelli a été le plus fort, prenant une option payante au barrage. Le sympathique Brésilien, quatrième hier après une faute sur la sortie du terrible triple numéro treize, a aujourd'hui présenté Obora's Chloe, dix ans. Cette jument d'origine autrichienne a rejoint son nouveau cavalier en fin d’année dernière. Ensemble, ils ont déjà glané une victoire à 1,40m, en Espagne, ainsi que trois bons classements, à Vejer de la Frontera, Oliva et plus récemment, Saint Tropez. En remportant, face à de sacrés couples, l’épreuve du jour, Marlon Módolo Zanotelli et Obora's Chloe ont inscrit la plus belle ligne de leur palmarès commun.

"C'est mon élève Leo qui m'a parlé de l'option avec le virage intérieur, j'ai tenté le coup et ça a fonctionné", a confié l'Auriverde. "La jument était deuxième le premier jour et a gagné aujourd'hui, alors que puis-je demander de plus ? C'est incroyable de retrouver cette atmosphère, elle nous manquait beaucoup. Pour tous les cavaliers, ce fut un concours fantastique. C'est l'un de mes endroits préférés."

Malheureusement, les efforts de Kevin Staut n’auront pas suffi face à l'insolente réussite des lauréats du jour. Pour autant, le Français a signé une excellente performance avec sa fidèle Visconti du Telman, de plus en plus régulière à ce niveau. À treize ans, la baie, née chez Marjorie et Françoise Sanguinetti en Vendée, compte une solide expérience. Cette année, elle s’est notamment offert une épreuve à 1,50m lors de l’étape inaugurale du lucratif LGCT, à Doha, au Qatar, avant de prendre la septième position d’une compétition majeure au CSI 5* de Bois-le-Duc. Fille de Toulon avec une mère par Dollar du Mûrier, la Selle Français a été créditée en 2020 d’un ISO 165 pour ses performances. Le seul autre produit de sa mère, Byron du Talman (ISO 157, SF, par Lamn de Fétan) s’est également montré très régulier sous la selle de Jérôme Hurel. Il y a quelques jours, le couple prenait d’ailleurs la septième place du Grand National de Pernay. De son côté, Visconti du Telman a donné à ses naisseuses une fille, nommée Israël du Telman, descendant d’Ensor van de Heffinck. 

À Madrid, Visconti à devancer un autre fleuron du Selle Français : Misanto*Prêt A Tout. À dix-huit ans, et après une petite pause de sept mois, le crack de Marcus Ehning répond toujours présent. Généreux, l’efficace alezan souligne aussi toute l’importance d’une bonne gestion de carrière. Né au domaine des barrières, chez Bruno Louchet, le lauréat du mythique Rolex Grand Prix d’Aix-la-Chapelle et de l’exceptionnel CHI de Genève en 2018 et 2019 était encore deuxième d’une grosse épreuve à Mannheim, il y a quelques semaines, et troisième, vendredi, à Madrid. Même si l’heure de la retraite approche, on devrait encore se réjouir des performances du fils de Stew Boy et de son centaure de cavalier.

Après sa performance majuscule de la veille, le modeste Olivier Robert aurait pu signer un doublé. Qualifié pour le barrage avec son gris, Vangog du Mas Garnier, le Bordelais a malheureusement conclu son barrage avec huit points, le reléguant au onzième rang. Dernière Française au départ de l’épreuve, Jeanne Sadran a laissé deux barres à terre avec son Vannan dans l’acte initial. Très régulier, le duo a connu moins de réussite qu’à son habitude sur la vaste piste en herbe de Madrid. Mais nul doute que les deux complices retrouveront rapidement le chemin des clear rounds!

Les résultats complets ici.