Les équipes de France Enfants, Juniors et Jeunes Cavaliers pour les championnats d’Europe de dressage sont connues
Muriel Leonardi, chef des équipes de France Jeunes de dressage, a officialisé sa sélection en vue des championnats d’Europe Enfants, Juniors et Jeunes Cavaliers, qui se dérouleront du 5 au 11 juillet à Oliva, en Espagne. Rencontrée le week-end dernier en marge du CDI 4* du Mans, qui accueillait également de multiples épreuves Jeunes, elle a tiré un bilan positif des performances tricolores, tout en regrettant le manque de compétitions, notamment concernant les catégories Poneys et Enfants, victimes du coup d’arrêt imposé au sport amateur pendant la pandémie.
La Fédération française d’équitation (FFE) a officialisé aujourd’hui les équipes de France en vue des championnats d’Europe Enfants, Juniors et Jeunes Cavaliers, qui se tiendront à Oliva, en Espagne, du 5 au 11 juillet.
Ci-dessous les couples sélectionnés par Muriel Leonardi et le staff fédéral, par ordre alphabétique:
Enfants
- Thanais Capelle Morosi – Écurie de Capesi (49) avec Foxy Girl Maupertuis, propriétaire sur liste rouge.
- Laure Peretti – Ajaccio Équitation (20) avec Remake de Pic, propriété d’Isabelle Pinto.
- Lucie Planchet – Écurie Besnardeau Éperon du Haut Forez (42) avec Quincy Jones du Soleil, propriété de Marianne Eichenberger et Earl Pierre Volla dressage.
- Fleur Weijkamp – Écurie Marine Faust (61) avec Don Amour de Hus, propriété d’Alizée Roussel.
Juniors
- Anne-Louise Bertagne – Écurie Frédéric de Romblay (60) avec Vivaldi de Mazière, propriété de Daniel Cornier Van Doorn.
- Maud Hebras – Les Chevaux de Moncontour (87) avec Senorita Rosa, propriété de la Scea de Moncontour.
- Cloé Jawurek – Sarreguemines Jump (57) avec Gayento, propriété de Sophie Leban Jawurek.
- Mathilde Juglaret - Ecurie de la Martelière (13) avec Caporal de Massa, propriété de Sylvain Massa.
Jeunes Cavaliers
- Arthur Barthel – Écurie de la Martelière (13) avec Bambino de Massa, propriété de son cavalier et Franck Barthel.
- Yoann Bourguine – Domaine équestre des Grands Pins (83) avec Favian WH, propriété de Sophie Bourguine.
- Alexandre Chéret – Pruede et Seguret compétition (33) avec Doruto, propriété de son cavalier.
- Mado Pinto – Pôle équestre Isabelle et Carlos Pinto (13) avec Hot Bit de la Gesse, propriété de la SCEA Haras de la Gesse.
“Au bout d’un moment, il faut quand même concourir !”, Muriel Leonardi
Muriel Leonardi a profité du CDI du Mans, le week-end passé, pour effectuer une ultime revue de ses troupes avant de faire son choix pour les Européens. Dans la Sarthe, elle a accepté de répondre aux questions de GRANDPRIX, et a également évoqué l’équipe de France Poneys, dont les championnats sont programmés à Strzegom, du 11 au 15 août prochain.
Quel bilan tirez-vous de ce CDI Jeunes au Mans?
Les Coupes des nations n’ont malheureusement pas eu lieu. Elles étaient programmées fin avril, avec du beau monde annoncé. Ce week-end, la concurrence étrangère n’était pas vraiment présente, puisque beaucoup avaient choisi d’aller à Hagen la précédente. Il y a eu de belles performances dans toutes les catégories. Les quatre premiers couples chez les Jeunes Cavaliers le premier jour ont obtenu de bonnes moyennes. Je me suis plus intéressée de manière globale aux reprises et aux notes, car cela m’intéressait de voir ce qu’ils pouvaient donner en équipe.
Le manque de concours sera-t-il pénalisant pour l’équipe de France?
L’année dernière, quand nous sommes sortis du premier confinement, tout le monde a pu concourir pendant un mois et demi. Nous étions tous logés à la même enseigne. Le problème que nous avons rencontré cette saison, entre l’épizootie de rhinopneumonie, qui a mis tout le monde à l’arrêt, mais surtout à cause de la Covid, c’est que certaines catégories en France, les Poneys et les Enfants, n’ont pas eu le droit de courir car ils ne figurent pas sur les listes ministérielles des athlètes de haut niveau. Cela s’est passé différemment pour certaines autres nations, où le fonctionnement n’était pas le même. Par conséquent, lors de certains CDI à l’étranger, il y a eu pleins de nos concurrents au départ, et pas de Français. Au bout d’un moment, il faut quand même concourir ! Cela a été handicapant. Ceci dit, c’est pareil dans les autres disciplines, Olivier Bost (chef d’équipe pour les Poneys, Enfants, Juniors et Jeunes Cavaliers en jumping, ndlr) est dans le même cas que moi. Nous voyons certains courir à l’étranger alors que nous restons à la maison… Ces couples auront donc plus d’avance que nous.
Certes, il y a eu le CDI de Compiègne. Le souci que nous avons rencontré est qu’après le CDI d’Ornago, où j’avais emmené beaucoup de jeunes et où des cas de rhinopneumonie ont été déclarés, certains ont été bloqués presque un mois dans la base de données de la Fédération équestre internationale (FEI) et non pas pu aller à Compiègne à cause de cela. Il y a aussi eu Mâcon, mais certains n’étaient pas débloqués, donc certains couples n’ont fait que deux concours, ici en l’occurrence…
Certaines catégories de cavaliers s’en sortent-elles mieux que d’autres?
Les Jeunes Cavaliers sont ceux qui s’en sortent le mieux, car ils ont plus de métier.
Du côté des Juniors, à part Mathilde Juglaret, c’est une équipe assez nouvelle. Ils n’auront donc pas une grosse expérience de la compétition. J’avais besoin qu’ils aient une saison normale, ce qui n’a pas été le cas. Faire entre deux et trois concours, c’est un peu juste.
Les Enfants ont fait leur premier concours à Mâcon, là le deuxième, puis après les Européens… J’ai compensé cette absence de concours en allant les voir chez eux, pendant l’hiver et l’épisode de rhinopneumonie. Quand il y avait la restriction des dix kilomètres, je pouvais me déplacer, mais pas eux. Quand cela a été supprimé et avant que nous sachions s’ils pourraient concourir à nouveau ou pas, nous avons pu organiser des stages, pour les Poneys et les Enfants, comme une compétition. J’avais fait venir un juge pour qu’ils puissent dérouler leurs reprises et être évalués, dans le même état d’esprit.
Comment s’annoncent les dernières semaines avant de rejoindre Oliva?
Il n’y aura pas de nouveau regroupement avant de partir aux championnats d’Europe. On a fait une réunion avant-hier (interview réalisée dimanche, ndlr) pour donner les directives à tout le monde. Après la sélection, nous les contacterons individuellement pour peaufiner les derniers détails. Je me suis servie de ce concours-là pour tout, car je n’ai pas le temps. Je ne vais pas les faire revenir ici dans une semaine, alors que l’Espagne est déjà loin. Le vétérinaire fédéral était présent et a effectué un check-up. À priori, tous nos chevaux vont plutôt bien. Maintenant, il faut que tous rentrent chez eux, se posent et travaillent.
Quels sont les objectifs pour les championnats d’Europe?
Notre but est de faire au mieux même si on peut difficilement se projeter sans s’être confronté aux étrangers cette année. Nous étions à Sint-Truiden, mais avec peu de couples car des catégories ne pouvaient pas courir, malheureusement à Ornago tout le monde est parti après une journée de compétition, certains manquaient à Compiègne… Il y a quand même eu des classements à chaque fois. Nous allons donc préparer l’avenir, un peu comme l’année dernière. C’était soudain mais cela ne nous avait pas si mal réussi, les résultats avaient été très bons en Hongrie. Les chevaux sont plutôt frais, en bonne santé.
Les Juniors risquent de manquer un peu de routine, contrairement à l’année dernière où je m’appuyais sur des cavaliers d’expérience. Chez les Poneys, il y en a des nouveaux, ainsi que des anciens que je connais déjà, mais avec de nouveaux cavaliers. Cela sera donc également une équipe nouvelle. Chez les Enfants, Escortgirl Maupertuis, la jument de Thanaïs Capelle Morosi, a été victime de coliques. Elle a donc une nouvelle jument de tout juste six ans, Foxy Girl Maupertuis, qui est un peu verte. Tous les autres couples sont nouveaux. Elles ont toutes quatorze ans cette année, donc il y aura une équipe à refaire l’année prochaine. Mais c’est comme ça!
Enfin, que pouvez-vous nous dire concernant les couples Poneys?
Concernant la catégorie Poneys, dont le championnat se tient à Strzegom en août, si je peux officialiser l’équipe après le concours de Vierzon et avant leur championnat de France des As au Mans, auquel je ne pourrai pas assister car je serai en Espagne, je le ferais. Cela a été une bonne surprise au Mans, avec notamment Dazzling Kid d'Herbord et Under Cover Fast (respectivement deuxième et troisième de la Libre dimanche sous les selles de Blanche Carre Pistollet et Stella Briand, ndlr). La jeune Suzanne Camus, avec son nouveau poney Oscar, vient de vivre le deuxième CDI de sa vie! Elle a attaqué directement à Compiègne il y a trois semaines et elle vient de dérouler sa première Libre. Son poney ne l’accompagne que depuis cet hiver, c’est un peu soudain. Champomy (cinquième de la Libre sous la selle d’Anna Dupuy Pelardy, ndlr) s’est aussi bien comporté.
Globalement, le circuit Jeunes en dressage est un bon tremplin vers la suite…
Comme j’en discutais avec Jan Bemelmans, nous avons aujourd’hui beaucoup de couples chez les U25, qui sont tous des anciens du circuit Jeunes, comme Ella Lostria, Lana Portejoie, Camille Audo, Alix Bravard ou Carla-Marie Dufil. Après, il y a toujours le problème des mouvements passage et piaffer chez les chevaux, il faut que cela se fasse. Cela explique pourquoi parfois, pendant un ou deux ans, on les voit moins, le temps de travailler cela.