"J’espère pouvoir être sélectionné pour les championnats d’Europe", Baptiste Eichner
Ces dernières semaines, Baptiste Eichner a successivement pris part aux CSIOJ de Cabourg et Hagen, où il a intégré l’équipe de France pour disputer sa première Coupe des nations et signer la meilleure performance française de l’épreuve. À seulement seize ans, le cavalier concourt déjà sur des épreuves à 1,45m et entend bien ne pas s’arrêter là. Pour GRANDPRIX, il a accepté de revenir sur ses récentes performances, mais aussi de parler plus en détail de ses chevaux ainsi que de se livrer sur ses ambitions.
Ce week-end (entretien réalisé le 16 juin), vous avez remporté l’épreuve d’ouverture du CSIOJ de Hagen en selle sur Galilée (SBS, Clintissmo Z x Fidji du Fleury) avant de vous qualifier pour le barrage du Grand Prix aux rênes de Black’N Roll (SF, Rock’N Roll Semilly x Burggraaf), avec lequel vous avez également signé un sans-faute et un parcours à quatre points dans la Coupe des nations Juniors. Quel bilan tirez-vous de ce concours?
Le bilan est plus que positif ! J’ai réalisé des performances à la hauteur de mes ambitions, même si j’aurais bien aimé mieux réussir mon barrage lors du Grand Prix (où il a écopé de seize points de pénalité suite à un refus de Black’N Roll, ndlr) et faire un double sans-faute dans la Coupe des nations. Le CSIOJ de Hagen était vraiment un objectif pour moi, et les résultats que j’y ai obtenus représentent un aboutissement car nous sommes partis trois semaines en concours, en commençant par le Grand National de Canteleu avant de disputer le CSIOJ de Cabourg puis de nous rendre en Allemagne. Mon cheval a répondu présent, donc je suis très fier de lui !
La Coupe des nations du CSIOJ de Hagen était votre première épreuve de ce type. Cela a-t-il eu une saveur particulière pour vous de disputer cette épreuve par équipe?
Tout à fait, car le fait de représenter son pays à l’étranger est un grand honneur ! Disputer cette coupe des nations a été une très bonne expérience, à réitérer dès que possible et qui ne m’a pas fait ressentir plus de pression que lorsque je concours en individuel. Au sein de l’équipe (composée, outre Baptiste Eichner, de Gautier Lenoir, Charles Berthol et Ilona Mezzadri, ndlr), nous nous connaissions déjà et il y avait une très bonne ambiance.
Quels sont vos objectifs pour la suite de la saison?
J’espère pouvoir être sélectionné pour les championnats d’Europe Juniors de Vilamoura cet été (qui auront lieu du 18 au 25 juillet, ndlr). En tout cas, avec mon cheval, nous sommes prêts! J’ai beaucoup travaillé dans ce but avec Jérôme Ringot, que je remercie énormément, et maintenant il faut attendre le choix du sélectionneur national (Olivier Bost, ndlr). Quoi qu’il en soit, je vais tout faire pour rester régulier durant la suite de la saison sur des épreuves à 1,40m et 1,45m.
Pouvez-vous nous parler plus en détails des deux chevaux qui vous accompagnent en compétition cette saison, Black’N Roll et Galilée?
En août, cela fera un an que je monte Black’N Roll. C’est un cheval qui a beaucoup de force et un bon mental. Il est très gentil mais c’est un vrai guerrier en piste. Galilée, quant à elle, est arrivée sous ma selle il y a moins longtemps. Elle n’a peur de rien, répond toujours présente en compétition et est très sympathique à monter. Elle m’apprend énormément, notamment sur les épreuves de vitesse, et j’espère commencer bientôt les épreuves à 1,45m avec elle.
Avec quel encadrement évoluez-vous à l’heure actuelle ?
Je travaille beaucoup avec Jérôme Ringot, qui est également le coach d’Antoine Ermann, depuis maintenant à peu près six mois. Il m’aide beaucoup pour monter mes chevaux tout au long de l’année. Grâce à l’acquisition de Galilée, j’ai également pu prendre de l’expérience en montant un petit peu aux côtés de Laurent Guillet (qui a monté la fille de Clintissmo Z, ndlr), qui m’a gentiment proposé d’intégrer son écurie sur le circuit du Grand National FFE – AC Print, dont Nicolas Delmotte fait également partie.
"Je trouve ça très enrichissant de pratiquer le Hunter"
Vous avez beaucoup concouru sur le circuit Poneys jusqu’à l’an passé, mais avez aussi disputé des compétitions à cheval dès 2017. Cela a-t-il été un avantage au moment de débuter la compétition sur le circuit Juniors?
Le fait d’avoir commencé à monter à cheval tôt a effectivement facilité ma transition des poneys vers les chevaux en fin de saison dernière. Cela m’a donc permis d’être performant plus rapidement sur les épreuves du circuit Juniors.
Quels bénéfices retirez-vous aujourd’hui du fait d’avoir évolué au plus haut niveau national et en international sur le circuit Poneys?
Le fait d’avoir concouru sur de belles pistes à poney m’aide beaucoup lorsque je dispute des épreuves sur les mêmes terrains à cheval. De plus, je trouve qu’entre les Grands Prix Poneys et les Grands Prix Pro, au final, il n’y a que la hauteur des barres qui change. Par exemple, j’ai couru les épreuves du CSIOJ de Hagen de la même façon que j’avais disputé celles du CSIOP de Fontainebleau, auquel j’ai eu la chance de prendre part l’an passé. Le fait d’avoir monté plusieurs poneys m’a également apporté de l’expérience, car ils ont tous leurs particularités et cela donne un bon bagage pour la suite.
À poney, vous avez également disputé des épreuves de hunter. Qu’est-ce que la pratique de cette discipline vous a apporté?
C’est une discipline qui est peut-être un petit peu moins vibrante pour les enfants qui commencent la compétition, mais je trouve ça très enrichissant de pratiquer le hunter avant de débuter la compétition en saut d’obstacles, comme le font les Américains notamment. Débuter sur des parcours avec des contrats de foulées ou des tracés à respecter est pour moi bien plus intéressant que de s’élancer directement sur des petites épreuves de saut d’obstacles en cherchant à aller vite.
À seize ans, vous disputez déjà avec succès des épreuves jusqu’à 1,45m. Avez-vous pour objectif d’accéder un jour au plus haut niveau?
Bien sûr, c’est un rêve pour moi ! Plus je saute de grosses épreuves, plus cela me plaît, donc j’espère déjà continuer à réaliser de belles performances sur 1,40m et 1,45m avant de commencer les épreuves à 1,50m l’année prochaine. Ensuite, on verra bien.
Souhaitez-vous faire de l’équitation votre métier?
Je suis pour l’instant en Première, je vais d’ailleurs passer mes épreuves anticipées de français demain ! Je vais donc d’abord passer mon bac et je verrai ensuite vers quoi je me dirige, mais mon idée première est effectivement de devenir cavalier professionnel, si possible en tournant à haut niveau tout en faisant un peu de commerce de chevaux en parallèle.
Dans d'autres sports, certains athlètes éclosent très jeunes au plus haut niveau, à l'instar de Coco Gauff, qui a atteint les quarts de finale du tournoi de tennis de Roland Garros à seulement dix-sept ans, ou encore de Loïc Millet, qui a disputé les 24 heures du Mans à moto à dix-huit ans ce week-end. Ces trajectoires vous inspirent-elles?
Voir de jeunes athlètes performer au plus haut niveau dans leurs disciplines me fait forcément rêver ; cela me donne envie de faire de même ! Désormais, je pense que l’on va voir plus de jeunes à haut niveau dans les sports équestres également. D’ailleurs, je trouve qu’il y en a déjà de plus en plus qui disputent des épreuves importantes.
Y a-t-il des cavaliers que vous considérez comme des exemples?
J’aime beaucoup la rigueur et la régularité de Jérôme Ringot. Julien Gonin est également un exemple pour moi du fait de sa simplicité, de sa gentillesse mais aussi de son efficacité à cheval. Ses parcours sont toujours de vraies leçons d’équitation, et il réalise des performances tous les week-ends dans toutes les épreuves qu’il dispute !