Oliver Townend, numéro un mondial, a donné le meilleur départ possible à l’équipe britannique en prenant la tête en individuel du concours complet des Jeux olympiques de Tokyo, dont le test de dressage a débuté la nuit dernière et s’achève la nuit prochaine à Baji Koen. Deuxième de la première des deux sessions programmées aujourd’hui, avant le passage des vingt derniers couples demain matin très tôt, le cavalier de trente-huit ans, triple médaillé d’or par équipes aux championnats d’Europe, a réussi ce qu’il a décrit comme “un test”, obtenant 74,6% de moyenne,  soit une pénalité de 23,6 points avec son ISH gris Ballaghmor Class. Sa coéquipière, Laura Collett, a parfaitement soutenu l’effort de guerre britannique avec un score de 25,8 points avec London 52, qui lui a offert la quatrième place individuelle. Pour autant, elle ne s’est guère satisfaite de sa propre performance. “Mon cheval ayant été phénoménal toute l’année, je visais un score de 21 ou 22 points. Cette année, il a été très proche de la Ballaghmor Class, mais cela n’a malheureusement pas été le cas aujourd’hui”, a déclaré la cavalière, lauréate du CCI 5*-L à Pau en octobre dernier. Cependant, son résultat a largement suffi à assurer à son pays la pole position provisoire.

Alors que deux tiers des concurrents ont présenté leur reprise, le classement par équipes, marqué par de faibles écarts, est assez fascinant. Ainsi, l’équipe suédoise se trouve en deuxième position, juste devant le Japon et… la Chine, surprenante quatrième grâce à la magnifique reprise d’Alex Hua Tian et Don Geniro (23,9), deuxièmes au provisoire. Peu d’observateurs se seraient attendus à ce que l’Allemagne ne soit que cinquième, devant un peloton constitué de la Nouvelle-Zélande, de la France, de la Suisse, des États-Unis et de l’Australie. Bien lancée par Julia Krajewski et sa Selle Français Amande de B’Neville (25,2), lauréates du CCI 4*-L de Saumur fin mai, la Mannschaft a dû composer avec la note assez sévère attribuée à Sandra Auffarth et son SF Viamant du Matz (34,1).

Rendez-vous la nuit prochaine à 3h20 pour Karim Laghouag

Privée de Qing du Briot*IFCE et Birmane, partenaires convalescents du lieutenant-colonel Thibaut Vallette et de Thomas Carlile, ses locomotives au dressage, la France a été représentée tout à fait correctement par Christopher Six et Nicolas Touzaint, qui ont produit de belles reprises avec Totem de Brécey et Absolut Gold*HDC. L’attitude du premier a pu manquer de brillant notamment au trot, et changements de pied du second n’ont pas été parfaits, mais on peut estimer sans chauvinisme démesuré que les juges n’ont pas été très généreux avec les champions olympiques en titre. “Nous sommes un peu déçus même si nous savions très bien que Nicolas ne gagnerait pas le dressage. Cela étant, Absolut est un cheval qui a de belles allures, qui a beaucoup de présence sur le rectangle. À la détente, nous y croyions dur comme fer. Les juges n’ont pas été de cet avis, c’est le jeu. Dans l’ensemble, Christopher et Totem ont réalisé une bonne prestation, bien qu’un peu en-dessous de leur rythme habituel. J’espère que Karim Laghouag et Triton Fontaine dresseront à près de 70%. Ce n’est pas fini”, a déclaré Thierry Touzaint, sélectionneur national.

Sur un texte de niveau 5* très dense, spécialement créé pour ces JO, qui ne dure que trois minutes et demie, dix couples ont dépassé les 70% de moyenne, dont Fouad Mirza sur Seigneur, hongre expérimenté de quinze ans autrefois monté avec grand succès par l’Allemande Bettina Hoy. “Je suis tellement chanceux de monter un si grand cheval, c’est un gentleman dans tous les sens du terme, gentil et honnête”, a déclaré l’Indien, troisième cavalier de son pays à concourir en complet aux JO. Jusqu’à hier, on a vu quelques changements dans les équipes, avec le retrait de l’Australien Stuart Tinney (Leporis), remplacé par Kevin McNab (Scuderia 1918 Don Quidam) et de l’Irlandais Cathal Daniels (Rioghan Rua), suppléé par Austin O’Connor (Colorado Blue). Pour la France, on se rappelle le forfait de Birmane, annoncé il y a quelques jours. 

“Il va falloir attaquer”, Thierry Touzaint

Oliver Townend, numéro un mondial, a assuré ne pas être dérangé par la pression d’être le deuxième à pénétrer dans l’arène et l’ouvreur de son équipe. “Partir en éclaireur n’est pas mon travail de prédilection dans la vie, mais bon, je l’ai fait et Ballaghmor Class délivré un travail très louable. Alors croisons les doigts, poursuivons notre travail pendant les trois prochains jours et voyons où cela nous mènera.” Naturellement, le parcours de cross dessiné dans le parc Sea Forest, situé sur une île de la baie de Tokyo, où le test de fond se déroulera dimanche matin très tôt, est au cœur de bien des conversations. “Ce sera très intense”, a déclaré Townend à propos de cette piste conçue par l’Américain Derek di Grazia. “Vous êtes toujours en montée, en courbe, dans l’eau ou dans une combinaison. Les questions sont extrêmement justes et ce sera très agréable pour les chevaux. Si l’on prenait chaque obstacle individuellement, il n’y aurait pas trop de problèmes mais compte tenu de la chaleur, du terrain, de la pression olympique et de la vitesse requise, ce parcours va causer beaucoup de problèmes et rentrer dans les temps sera très difficile. Derek est un homme de cheval, exceptionnel et talentueux au travail. Il veut que les chevaux voient où ils vont. Il n’y a rien de caché, il n’essaie pas d’attraper les chevaux. il construit des questions très visibles et laisse le terrain et le temps imparti faire le travail pour lui”, ajoute le Britannique.

“Pour le cross, la tactique est simple: il va falloir attaquer, c’est tout. Il faudra que nous soyons bons et que les autres aient des petites défaillances. Les Britannique et les Allemands seront devant nous mais nous le savions avant de venir à Tokyo”, conclut Thierry Touzaint, repris par nos confrères de L’Équipe. Avant cela, on suivra donc la reprise de Karim et Triton, programmée demain à 3h20.

Cette épreuve est à suivre en direct ici
Les classements provisoires en direct

Toutes les épreuves des trois disciplines équestres seront diffusées en direct et en rediffusion sur le site internet de France Télévisions.
Certaines épreuves commentées seront également disponibles sur la chaîne télévisée et le site internet d’Eurosport.