L’IJRC demande une révision des processus de qualifications olympiques

À la suite de plusieurs mises en cause de l’équité dans les critères de qualification concernant les Jeux olympiques de Tokyo 2020, le Club international des cavaliers de jumping (IJRC) a publié un communiqué afin que les instances responsables prennent leurs responsabilités.



“Nous sommes au courant de la situation désagréable qui a été soulevée.” C’est avec ces mots que le Club international des cavaliers de jumping (IJRC) a pris la parole la semaine passée à travers un communiqué de presse. “Beaucoup de cavaliers de saut d’obstacles se sont plaints, soutenant qu’il a été trop simple pour quelques nations d’obtenir leurs qualifications en vue de Tokyo”. Le syndicat présidé par Kevin Staut semble ici faire référence aux différents cas soulevés, dont celui de certains cavaliers chinois, qui avaient accompli leurs minima individuels dans des conditions qui posent question. Directeur du jumping à la Fédération équestre internationale, John Roche avait d’ailleurs tenté d’éteindre cette polémique dans un entretien accordé à GRANDPRIX. On pense également aux cas soulevés par nos consœurs de World of Show Jumping, faisant état d’ascensions fulgurantes de cavaliers et donc de couples au classement mondial – déterminant les places individuelles attribuées groupe par groupe aux nations non qualifiées par équipes – grâce à des concours de fin d’année répétés privilégiant certaines nations en mal de points, à l’image des trois CSI 2* organisés en décembre à Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, et aux neuf organisée au dernier trimestre à Damas, en Syrie, un pays en guerre fortement déconseillé à leurs ressortissants par la plupart des chancelleries.
 
Eleonora Ottaviani, directrice de l’IJRC, a fait savoir en fin de semaine qu’une intervention avait été demandée à la FEI afin “d’assurer le fair-play et le juste développement d’événements de jumping. Afin de préserver la crédibilité de notre sport et de nos compétitions, il est important de respecter l’article 100 du règlement général de la FEI, stipulant que «les athlètes doivent pouvoir concourir dans des conditions juste et équitables», et d’agir non seulement en respectant les règles, mais aussi «dans le respect des athlètes, des équipes, des fédérations internationales et nationales, ainsi que du public», comme le rappelle la charte olympique. Nous espérons que les autorités compétentes vont analyser cette problématique avec minutie et que de justes décisions seront prises. L’IJRC a également demandé que le service jumping de la FEI organise une réunion concernant le classement mondial Longines dans les plus brefs délais.”
 
Contactée par GRANDPRIX, Eleonora Ottaviani a donné davantage de précisions au sujet de cette réclamation de l’IJRC. “Personnellement, je pense qu’il ne s’agit pas seulement de satisfaire les règles, mais d’être certain qu’il n’y a eu aucune anomalie ou qu’il est possible de suspecter que quelque chose d’un peu frauduleux a falsifié le système (ce pourrait être un changement de programme soudain, la fermeture d’un concours à certaines catégories ou athlètes par exemple). Pour une communauté sportive, le plus important est qu’un athlète ou une organisation agisse non seulement en respectant les règles, mais aussi selon le principe de fair-play, dans le respect de ses adversaires, de la méritocratie et de la transparence. […] Il incombe désormais au groupe de travail du classement mondial Longines de trouver des solutions afin que les règles ne laissent aucune place aux magouilles et manipulations.”
 
“Nous étudions actuellement tout cela, et avons également reçu des questions”, a répondu la FEI à World of Show Jumping. “Mais pour clarifier: la liste des quotas individuels n’est pas encore établie et n’a pas été communiquée car les Comités nationaux olympiques (CNO) ont jusqu’au 3 février 2020 pour confirmer qu’ils honoreront bien la place par équipe qui leur a été allouée. Si un CNO renonce à sa place par équipe à cette date, ou n’a pas confirmé son certificat de capacité (et surtout s’il n’a pas été capable de justifier de trois cavaliers ayant accompli les minimas individuels avec des chevaux appartenant au moins en partie à des propriétaires de la même nationalité qu’eux, ndlr) au 31 décembre 2019, le CNO sera éligible à une place individuelle, ce qui peut influer sur les quotas individuels tels qu’établis par les classements olympiques (au 31 décembre 2019). La FEI ne communiquera la liste (définitive) des quotas individuels que le 17 février. […] Les classements olympiques de jumping s’appuient sur les quinze meilleurs résultats de chaque couple. Les points sont attribués selon l’échelle des points en fonction du nombre de partants et du niveau des compétitions. Par exemple, s’il y avait entre cinq et dix couples, seulement 60% des points sont accordés, et s’il y en a quatre ou moins, aucun point n’est accordé. Les athlètes obtiennent des points de classement olympique dans les épreuves FEI approuvées dans le calendrier FEI et dont les programmes ont été approuvés par la FEI.”