Les cavaliers de para-dressage se relancent vers les Jeux de Paris 2024
La première masterclass de l’hiver ouverte aux cavaliers de para-dressage s’est déroulée du 14 au 17 décembre au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron. Cette formule d’entraînement mise en place depuis plusieurs années s’élargit à de nouveaux couples, dans la perspective des Jeux paralympiques de Paris 2024.
Organisée sur quatre journées, cette masterclass s’est décomposée en deux entraînements distincts. Les deux premiers jours ont été consacrées au travail des chevaux, initialement avec les entraîneurs, puis avec les cavaliers, tout cela chapoté par Carlos Lopes, formateur des para-dresseurs français. Les deux derniers jours ont quant à eux été dédiés aux reprises Équipe et Individuelle présentées devant la juge internationale suisse Geneviève Pfister.
À l’occasion d’un entretien publié sur le nouveau site de la Fédération française d’équitation, Fanny Delaval, conseillère technique nationale pour le para-dressage, a annoncé que les championnats de France à Saint-Lô, en novembre, ont permis de détecter de nouveaux couples prometteurs, qui ont donc été conviés à ce rassemblement. Parmi ces nouveaux cavaliers, figurent Marie Vonderheyen, qui avait auparavant concouru sous couleurs américaines, ainsi que Laurine Jalibert et Alexia Pittier qui n’ont malheureusement pas pu participer à cet événement. Désormais, “la performance va se construire à partir du trio cheval-cavalier-entraîneur personnel, et les progrès vont pouvoir être réalisés grâce à un travail suivi, régulier, quasi quotidien”, souhaite Fanny Delaval.
Deux nouvelles masterclasses se dérouleront en janvier et en février dans l’optique de continuer ce travail encadré, en visant de belles performances françaises aux Mondiaux de Herning, prévus en août au Danemark. Cette formule d’entraînement permet incontestablement au groupe de couples français de progresser, tout en renforçant l’esprit d’équipe. Céline Gerny (Grade II), membre incontournable de l’équipe de France, a de grands objectifs avec Belle de Jour*IFCE, sa nouvelle jument de tête, âgée de dix ans, qui dispose encore de peu d’expérience en compétition. Pour le couple, le principal axe d’amélioration est le maintien de l’activité tout le long de sa reprise. La cavalière vise une sélection pour les Mondiaux afin de préparer au mieux les Jeux de Paris 2024, avec l’objectif d’obtenir une médaille.
“Un retour aux sources”, Marie Vonderheyen
Marie Vonderheyen (Grade I) s’exprime sur son choix de retrouver les couleurs françaises, elle qui avait déjà concouru pour le Coq, notamment en concours complet, décrochant une médaille d’or dans le championnat de France Amateur Élite, en 2008 avec Granit de Magrin. Elle ambitionne d’intégrer l’équipe de France des para-dresseurs. “J’aime la France, je m’y sens plus intégrée socialement, et je maîtrise mieux la langue”, confie-t-elle. “Le traumatisme crânien et l’aphasie consécutifs à mon grave accident en 2015 ne m’ont pas aidée pour l’anglais. De plus, l’environnement aux États-Unis est plus superficiel, j’y ai moins d’amis et de famille. Tout cela mis bout à bout a motivé ma décision, qui sonne comme un retour aux sources.” Elle se donne “comme objectif ultime de prendre part aux Jeux de Paris 2024.” La cavalière s’est fait remarquer dès sa première échéance à Saint-Lô associée à Bombastic d’Arion, âgé seulement de huit ans.
Les huit couples invités à cette masterclass ont pu présenter leurs reprises devant Geneviève Pfister, ce qui a donné lieu à un réel entraînement dans les conditions d’une compétition internationale et permis aux cavaliers et coaches de repartir avec des axes autour desquels s’améliorer pour les concours à venir. Cerise sur le gâteau, de belles performances prometteuses ont été réalisées, avec plusieurs reprises notées au-dessus de 70%. “Pour les couples que je connais, j’observe de nets progrès, surtout dans la façon de présenter les chevaux ou les transitions. Comme je ne les avais pas vus depuis quelque temps, cela fait plaisir. Concernant la notation, des points se perdent dans les transitions, qui pourraient être encore plus marquées, ou dans la précision. Ces dernières années, on remarque que l’équipe de France a travaillé. Et cela a continué malgré la pandémie de Covid, ce qui est important”, témoigne Geneviève Pfister.