Congélation de la semence et insémination artificielle, une solution pour concilier sport et reproduction des étalons

Alors que certains studbooks favorisent toujours la monte en main, il est possible aujourd’hui de congeler la semence de l’étalon. Cette technique présente de nombreux avantages : limitation du risque de blessures inhérent à la saillie, diminution des risques de contamination et économie de l’étalon puisqu'en moyenne un éjaculât permet de servir 25 juments sans limitation du nombre d’insémination artificielle (IA) par chaleur. Pour les étalons, le principal avantage de ces différentes techniques est de dissocier le moment et/ou le lieu de la récolte de la semence du moment et/ou du lieu de l’insémination de la jument. Un étalon peut ainsi produire de la semence congelée l’hiver pour une utilisation dans le monde entier le printemps suivant lui permettant de poursuivre parallèlement une carrière sportive. Des centres de collecte et d’insémination tels que Gène diffusion ou Evolution conservent notamment des paillettes pour distribution auprès des haras et éleveurs. Enfin l’IA permet d’augmenter le choix des étalons disponibles et permet la conservation du patrimoine génétique en permettant l'exportation de la semence plutôt que de l'étalon. La bonne conservation des spermatozoïdes résulte aussi de la qualité des milieux de conservation constamment optimisés par des entreprises innovantes telles que IMV technologies* reconnue pour son expertise en matière de biotechnologies de la reproduction

Faire reproduire sa jument et sortir en compétition c’est possible !

Le transfert d’embryon est une technique largement adoptée par les éleveurs puisque qu’elle permet à une jument de compétition de mener simultanément une carrière sportive et reproductive. La jument dite donneuse est inséminée pendant sa chaleur, puis 7 jours post-ovulation, l’embryon est collecté et est transféré dans une jument dite receveuse ou porteuse. C'est elle qui assurera la gestation, la mise bas et l’élevage du poulain jusqu’au sevrage. Ce mode de reproduction requiert une grande technicité et s'avère être une bonne façon de multiplier la génétique de qualité par la voie femelle.

La technique de transfert embryonnaire s’est développée avec la possibilité de réfrigérer et de transporter les embryons en moins de 24 heures. Toutefois, la difficulté de synchroniser les chaleurs des donneuses et des receveuses reste un frein à son utilisation. La cryoconservation des embryons permettrait de dissocier dans le temps et dans l’espace la collecte et le transfert. L’INRAE, Agroscope* ou encore l’IFCE* poursuivent leurs recherches à ce sujet.

©IMV technologies

 

Une nouvelle biotechnologie s’empare du marché…

La technique d’ICSI (Injection Intracytoplasmique de spermatozoïde), permet de produire des embryons en utilisant des étalons ou des juments peu fertiles, voire de conserver le potentiel génétique d’animaux. Les embryons, produits en laboratoire, sont ensuite transférés dans l’oviducte ou dans les cornes utérines de la jument en fonction de leur stade de développement. Malgré de nombreuses difficultés rencontrées, cette méthode à l’avantage de contourner plusieurs étapes de la fécondation puisqu’elle consiste en l’injection d’un unique spermatozoïde directement au sein du cytoplasme d’un ovocyte. 

L’ICSI est désormais disponible sur le marché en Europe, mais reste réservée à des juments et à des étalons d’exception en raison de son coût et de sa faible rentabilité.

Et si on clonait nos chevaux !

Qui n’a pas rêvé de produire un cheval identique à son modèle afin d’obtenir un champion à la hauteur de son performer ! La technique du clonage est justifiée pour améliorer la génétique, ou encore restaurer la capacité d’avoir une descendance pour les hongres notamment ou les étalons améliorateurs de race devenus stériles. 

A ce jour, un seul laboratoire en France propose cette technique de pointe. Il s’agit de Cryozootech qui compte une quinzaine de clones déjà produits et en bonne santé. Bien que le clonage soit de mieux en mieux accepté par la filière équine, les produits des clones ne sont pas inscriptibles dans tous les studbooks. Coté compétition, les produits sont encore jeunes alors un peu de patience pour voir si le potentiel de ces clones est à la hauteur de leur modèle ! 

Pour finir, les chercheurs et entreprises continuent d’innover en matière de reproduction équine. De nombreuses techniques existent sur le marché, mais elles ne sont pas toutes encore disponibles en France. Toutefois, cette situation est susceptible d’évoluer rapidement et chaque vétérinaire va devoir adapter ses pratiques aux nouvelles biotechnologies qui seront, demain, à sa portée.

*membre du Pôle Hippolia
La sélection des solutions présentées n’est pas exhaustive.