Deux heures de spectacle, onze équipes composées au maximum de vingt poneys et vingt-cinq enfants de moins de dix-huit ans et à la fin, ce sont les écuries du Réal qui se sont adjugées le trophée mercredi 19 janvier au cœur de la cité des Papes. Poney Passion, un des événements phares du salon Cheval Passion, a décerné le premier prix à la prestation des élèves de Sophie Planet, dirigeante du centre équestre situé à Jonquerettes, qui ont évolué sur le thème de l’école d’autrefois avec un spectacle intitulé “Le Réal d’Antan”. La récompense leur a été remise par Toni Capoulade, président du Comité Régional d’Équitation PACA, tandis que l’équipe a eu l’honneur de se produire à nouveau, cette fois en ouverture de l’ultime représentation du Gala des Crinières d’Or, dimanche 23 janvier.

“Les enfants sont parfaits et ont été géniaux! Ce spectacle a demandé beaucoup de préparation depuis septembre, de longues répétitions, de l’énergie aux enseignants, poneys, cavaliers… Pouvoir se produire lors de Cheval Passion est déjà une belle victoire! En décembre, il n’y a pas eu d’épreuve de sélection comme d’ordinaire, mais une session d’entraînement extérieure, qui a permis de voir les réactions des poneys. Nous étions tellement heureux que l’événement soit maintenu malgré les restrictions sanitaires. Même s’il y a eu moins de public qu’espéré, l’important pour les enfants est de pouvoir performer devant leurs parents et familles. Performer en ouverture de la dernière représentation des Crinières d’Or a été un grand moment pour eux. J’ai pris part à ce gala plusieurs fois à en compagnie de mon époux, alors les jeunes étaient ravis d’ouvrir ce spectacle, ils ont eu l’impression de continuer à écrire l’histoire !”, se réjouit Sophie Planet.

Les différentes prestations ont été départagées par un jury remodelé et diversifié. Pascale Falanga, présidente du jury et cadre technique nationale PACA, était accompagnée par Caroline Osmont et Mathilde Harienk, artistes professionnelles participantes aux Crinières d’Or, Sylvie Martinez et Véronique Peschard, enseignantes spécialistes du spectacle, Jean-Claude Savournin et Régis Boucher, tous deux à l’origine de Poney Passion, ainsi que Lionel Ferrier, inspecteur académique chargé de la culture pour le département du Vaucluse. “J’ai trouvé que c’était délicat, joli, avec beaucoup de classe et de finesse. Leur maîtrise technique a permis de jouer sur les critères du spectacle, à savoir la mise en scène, l’émotion, la bande-son était super, les costumes magnifiques… Le lien avec les enfants de l’école, présents sur la piste, était très abouti”, a confié Pascale Falanga au sujet de la prestation des gagnants.  

Graine d’Artiste, une initiative pédagogique en développement

Quinze cavaliers et treize poneys ont composé le spectacle “Le Réal d’Antan”, mais aussi une vingtaine d’élèves de maternelle, présents sur la piste. Pour la deuxième année, l'initiative pédagogique Graine d’Artiste a été mise en avant, et a réuni cent-vingt participants. “Il s’agit d’un dispositif en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale. Une école, et de fait la commune, s’associent avec un poney-club pour créer un spectacle et se produire lors de Poney Passion. L’idée est d’intégrer les scolaires à cette représentation via sa conception, son scénario, les costumes, les décors, la figuration, etc. Graine d’artiste est également inclusif et a permis d’accueillir des classes ULIS, adaptées aux élèves en situation de handicap. Ainsi, le club est positionné comme un opérateur culturel, et non plus uniquement comme un acteur sportif. Cette opération fait la passerelle entre la culture et le cheval, et ouvre le spectre des opportunités pour les poney-clubs”, expose Frédéric Bouix, délégué général de la FFE. Les élèves de maternelle impliqués grâce au projet Graine d’Artiste sont venus répéter à l’écurie du Réal en dehors des heures scolaires, en compagnie de leurs parents.

Désormais, cette opération a vocation à être dupliquée dans d’autres académies pour en faire un dispositif national labellisé par le ministère de l’Éducation nationale, à l’instar du dispositif Poney École. “Ces initiatives peuvent paraître insolites, mais elles permettent de faire perdurer la pratique de l’équitation dans le cadre scolaire. La FFE a aussi ce rôle d’ouverture à d’autres environnements, pour étendre le rayonnement du cheval. C’est un moyen de s’adresser à un public qui n’aurait pas forcément poussé les portes d’un poney-club. La force du poney est de toucher les familles. C’est donc un atout pour l’image du cheval, mais aussi pour la collectivité et ses élus locaux qui, en permettant l’accueil de spectacles dans un poney-club, vont se rapprocher de l’ensemble de leurs concitoyens”, analyse Frédéric Bouix.

Les prestations des dix autres structures en lice lors de cette édition 2022 de Poney Passion ont également fait forte impression auprès du jury. “C’était une belle session. Les prestations de tous les clubs étaient d’un très bon niveau techniquement, abouties, et ils ont proposé des histoires pleines de poésie. Concernant les principes du spectacle, à savoir l’émotion partagée et l’histoire racontée, les prestations ont été formidables”, a ajouté Pascale Falanga. Cette année, le souhait a été de proposer un concours plus ouvert et moins sélectif qu’auparavant, avec davantage de prix et de récompenses; tous les concurrents sont donc rentrés auréolés d’un prix. Une initiative appréciée par les participants, selon la présidente du jury.