Henk Nooren redevient sélectionneur national en jumping, et Jean Morel prend en main le dressage français
La Fédération française d’équitation (FFE) a publié cet après-midi son projet sportif visant à atteindre ses objectifs de médailles aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. “Concertation, indicateurs de performance, transparence, etc. Des moyens forts pour une équipe de France en ordre de marche”, résume le communiqué fédéral, qui détaille également le nouvel organigramme de la direction technique nationale. Sous la responsabilité de Sophie Dubourg, en poste depuis neuf ans, Henk Nooren redevient sélectionneur national en jumping et Jean Morel prend en main le dressage français. Des ajustements plus légers ont été apportés à l’encadrement du concours complet, notamment avec l’intégration de Patrice Delaveau et Philippe Limousin, et du para-dressage.
Après des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Tokyo, où la France n’a obtenu qu’une seule médaille de bronze, par équipes en concours complet, “‘maintenir la cohésion de l’équipe fédérale et des athlètes, structurer et proposer un projet sportif en phase avec les ambitions de médailles à Paris 2024 est la priorité absolue de la Fédération française d’équitation (FFE)”, débute le communiqué fédéral. “Les JOP de Paris 2024 doivent permettre à l’équitation française de marquer les esprits. Dans cet objectif, la FFE renforce la préparation des athlètes, des chevaux, et tient à préserver la confiance instaurée avec leurs propriétaires. Ces Jeux en France seront pour toute la filière une occasion unique d’accroître la popularité du cheval et de l’équitation. Ils ne sont pas seulement le plus grand événement sportif mondial, ils doivent aussi nous permettre de mettre en lumière et valoriser les vertus du cheval et les activités équestres pour conquérir tous les Français. J’attends de nos athlètes qu’ils portent les valeurs olympiques, mais aussi celles de nos activités équestres, guidés par la direction technique nationale (DTN, ndlr) et ses équipes, à qui je renouvelle toute ma confiance pour porter ce projet sportif 2022-2024”, annonce Serge Lecomte, réélu président de la FFE l’an dernier.
En tant que nation hôte des JOP de 2024, la France présentera une équipe dans chaque discipline: dressage, concours complet, saut d’obstacles et para-dressage. “Si les Bleus sont d’ores et déjà épargnés de la pression de la qualification, ils demeurent néanmoins très attendus aux championnats du monde en 2022, à Herning et Pratoni del Vivaro pour le complet, mais aussi dans la dernière ligne droite, aux championnats d’Europe en 2023”, ceux-ci étant programmés à Milan, au Pin-au-Haras et Riesenbeck.
Formation, définition d’objectifs, accompagnement, soutien et communication
“Après l’expérience de Tokyo 2020, la fédération est plus que jamais motivée par une obligation de résultats sur ses terres en 2024. C’est forte d’un projet sportif 2022-2024, repensé et affiné dans les moindres détails, que la FFE renforce son accompagnement dans la préparation de l’équipe de France pour les trois prochaines années”, poursuit le communiqué. Pour y parvenir, la fédération s’appuie sur cinq axes stratégiques.
- La formation, de l’élite des cavaliers français de haut niveau, avec notamment un soutien accru du staff fédéral à travers des stages fédéraux de formation individuels ou collectifs, et l’accompagnement personnalisé par le staff fédéral sportif et vétérinaire en compétitions, l’implication d’entraîneurs privés et du personnel d’écuries dans le programme sportif, le développement de la préparation mentale, le suivi médical, etc. Formation également de l’élite des chevaux de haut niveau confiés à des cavaliers français, avec notamment un investissement dans la recherche scientifique et l’utilisation de données au service de la performance, caractérisé par la création d’une cellule d’accompagnement à la performance “CAP Paris 2024”, un suivi longitudinal et un programme vétérinaire (alimentation, locomotion, physiologie de l’entraînement), des circuits de compétition de qualité labellisés FFE (Grand National) ou FEI, etc.
- La définition d’objectifs supplémentaires pour chaque discipline olympique et paralympique, avec notamment la mise en place de critères d’accès aux différents groupes: Groupe 1 olympique ou paralympique, Groupe 2 international, Groupes “talents”.
- Un accompagnement renforcé des propriétaires actuels plus l’incitation de nouveaux à confier leurs chevaux à des cavaliers français, à travers la formation de leurs chevaux, la communication et la valorisation des performances, l’accueil privilégié lors des grandes compétitions, une convention tripartite FFE-propriétaire-cavalier pour intégrer les Groupes 1 olympique ou paralympique, etc. Accompagnement aussi des officiels de compétition et des organisateurs français d’événements de très haut niveau, avec notamment la mise en place de cursus de formation, la classification des sites de compétition de haute performance pouvant accueillir la préparation de l’équipe de France, etc.
- Un soutien accru de l’élite des cavaliers français, grâce notamment à un programme d’aides fédérales dédié à la prise en charge des frais de déplacements et au versement de primes pour récompenser les performances dans les compétitions et championnats de référence, ainsi qu’en soutenant l’économie des structures des sportifs de haut niveau pour qu’ils puissent se consacrer pleinement à l‘entraînement.
- Une communication claire et transparente sur la stratégie mise en place pour atteindre les objectifs.
Des groupes de performances affinés, des comités de concertation et une cellule d’accompagnement
“Initialement élaboré pour l’olympiade 2020-2024, le projet sportif de la FFE fait aujourd’hui l’objet d’ajustements ciblés pour augmenter la performance des couples”, poursuit le communiqué. Aussi, de nouveaux points viennent consolider le dispositif dès cette année.
D’abord le système des groupes de performances, en place depuis plusieurs années, est affiné “pour une meilleure objectivité et lisibilité”. Les Groupes 1 olympiques et paralympique sont réservé aux couples performants au plus haut niveau. C’est dans ces groupes que seront puisées les forces vives en vue d’une sélection pour les JOP de Paris 2024. Les Groupes 2, dits internationaux, s’inscrivent comme la relève des Groupes 1. Les objectifs sportifs pour les couples concernés peuvent être les sélections aux Jeux méditerranéens d’Oran cette année, en Coupes des nations et dans d’autres compétitions internationales. En saut d’obstacles, un nouveau Groupe 3 réunira les couples au fort potentiel, pouvant rejoindre le Groupe 2. En dressage, deux groupes supplémentaires sont également prévus, d’une part pour les chevaux de huit à dix ans, et d’autre part pour les cavaliers moins de vingt-cinq ans. Les critères d’accès aux groupes s’appuieront sur les résultats obtenus en compétition sur une période donnée.
Ensuite, des comités de concertation seront mis en place dans chaque discipline olympique “pour garantir les échanges et la transparence”, selon la FFE. Ils se composent de la directrice technique nationale, du sélectionneur national et entraîneur, d’un expert FFE et du vétérinaire fédéral pour le saut d’obstacles; de la DTN et son adjointe, du sélectionneur national et chef d’équipe, d’un référent technique, d’un expert FFE et du vétérinaire fédéral pour le dressage; de la DTN et son adjoint, du sélectionneur national et entraîneur, d’un expert FFE et du vétérinaire fédéral pour le concours complet. Pour le para-dressage sera mis en place un comité de sélection, se composant de la DTN et son adjointe, d’un référent technique, d’un expert FFE et du vétérinaire fédéral. Celui-ci valide les sélections pour les compétitions internationales et championnats. Il propose aussi les sélections au Comité paralympique et sportif français pour les Jeux paralympiques.
La cellule d’accompagnement à la performance, dite CAP Paris JO 2024, est un centre de services destiné au soutien du staff technique dans sa stratégie. Cette cellule fait office de force de propositions auprès de la DTN pour les grandes échéances jusqu’aux JOP de Paris 2024, en matière de stratégie du haut niveau: dispositifs de soutien, préparation sportive, sélections. Elle est composée du président de la FFE, de cadres de la DTN, de propriétaires de chevaux, de médaillés, d’un référent de l’Agence nationale du sport et d’un expert extérieur.
Une équipe en partie renouvelée
“Un encadrement expérimenté vient conforter l’engagement des cavaliers et propriétaires de chevaux dans un objectif commun de réussite”, résume la FFE. Voici le nouvel organigramme de la DTN.
Saut d’obstacles
DTN et cheffe d’équipe Seniors : Sophie Dubourg;
Sélectionneur national et entraîneur Seniors : Henk Nooren;
Adjoint à la cheffe d’équipe Seniors : Édouard Coupérie;
Intervenant travail sur le plat : Barnabas Mandi;
Vétérinaire fédéral Seniors : Jérôme Thévenot;
Sélectionneur national et chef d’équipe Jeunes (Enfants, Poneys, Juniors, Jeunes Cavaliers): Olivier Bost;
Conseillère technique nationale (CTN) Jeunes : Maryline Millet Lesage;
Adjoint chef d’équipe Jeunes : Bertrand Poisson.
Concours complet
DTN adjoint et chef d’équipe : Michel Asseray;
Sélectionneur national et entraîneur Seniors : Thierry Touzaint;
Entraîneur adjoint au dressage : Jean-Pierre Blanco;
Intervenant dressage : Philippe Limousin;
Intervenant saut d’obstacles : Patrice Delaveau;
Vétérinaire fédéral Seniors : Xavier Goupil.
Sélectionneur national et chef d’équipe Juniors, Jeunes Cavaliers : Pascal Forabosco;
Adjointe au dressage Jeunes cavaliers : Amélie Billard;
Adjointe au dressage Juniors : Florence Lenzini;
Sélectionneur national et chef d'équipe Poneys : Gilles Viricel;
Adjoint au chef d’équipe Poneys : Romain Richomme.
Dressage
DTN adjointe : Emmanuelle Schramm Rossi;
Sélectionneur national et chef d’équipe Seniors : Jean Morel;
Vétérinaire fédéral Seniors : Stéphane Fresnel;
Sélectionneuse nationale et cheffe d’équipe Jeunes (Enfants, Poneys, Juniors, Jeunes Cavaliers, Jeunes Seniors) : Muriel Leonardi;
Adjointes cheffe d’équipe Jeunes : Rachel Bastady et Sara Magnusson Lostria.
Para-dressage
DTN adjointe : Fanny Delaval;
Référent technique : Carlos Lopes;
Vétérinaire fédérale : Emmanuelle Druoton.
“Prendre en compte les spécificités de chaque discipline”, Sophie Dubourg
“Le projet sportif est emmené par un collectif d’experts dans leur domaine, tous motivés à l’idée de collaborer et de partager leur expérience. Cette dynamique ne peut que nous tirer vers le haut. L’enjeu des JOP 2024, en France, démultiplie leur motivation et aussi la pression collective. Car nous sommes conscients que les attentes des Français sont grandes et que nous devrons assurer. Au regard de l’enjeu, cette équipe est à l’écoute des cavaliers, ouverte à la concertation et à tout facteur de performances qui permettrait de mettre les chances de notre côté”, commente Sophie Dubourg. “Prenant en compte les spécificités de chaque discipline, nous avons légèrement remanié, pour des raisons différentes, le staff du saut d’obstacles, du dressage et du para-dressage. En saut d’obstacles et complet, à l’instar des autres nations, nous misons sur le binôme chef d’équipe/sélectionneur et entraîneur pour répondre aux besoins du collectif, sachant que nous intégrons à la préparation l’entourage des cavaliers: entraîneurs privés, personnel d’écurie et autres. En dressage et para-dressage, nous avons choisi, en concertation avec les cavaliers, de prioriser notre soutien sur leurs entraineurs respectifs”, précise Sophie Dubourg.
Signataire de la charte pour le bien-être équin et initiatrice de la charte du sport de haut niveau FFE, la fédération “met un point d’honneur à préserver la santé et l’intégrité physique des poneys et des chevaux dans ses clubs comme dans le sport de haut niveau. Ainsi, la FFE s’engage à ne jamais privilégier la performance au détriment du bien-être animal. C’est pourquoi, en équipe de France, les chevaux font tous l’objet d’un entraînement personnalisé et d’une attention particulière de la part des vétérinaires fédéraux. Veillant au respect de la réglementation sportive, la fédération s’engage également à ce que les cavaliers, membres de l’équipe de France, soient aussi garants du bien-être de leurs chevaux”, mentionne le communiqué.
“Emmenés par une fédération forte et soudée, c’est toute la famille de l’équitation française et l’ensemble de nos clubs qui seront mobilisés derrière une seule et même équipe de France dans les grandes échéances sportives des trois prochaines années. À travers l’excellence de nos athlètes et de leurs chevaux, c’est cette passion que nous avons tous pour le cheval et cet engouement grandissant pour la pratique dans les clubs qui doivent être récompensés. Les médailles ne sont pas seulement le fruit des performances à haut niveau. Elles gratifient l’investissement sans faille de tous les acteurs du sport au quotidien”, conclut Serge Lecomte.