Le projet Kupp, la défense de Ludger Beerbaum et le pentathlon moderne dans notre baromètre

La création du projet Kupp, le développement du handisport par le Gouvernement, Anne Couroucé au comité vétérinaire de la FEI, l'affaire Ludger Beerbaum, la crise sanitaire qui sévit encore et léquitation qui disparaît du pentathlon moderne font lactualité du baromètre.



EN HAUSSE

Marie Pellegrin et Bertrand Tournier lancent un ambitieux challenge aux cavaliers

Mi-décembre, Marie Pellegrin et Bertrand Tournier ont annoncé la naissance d’un ambitieux challenge nommé Kupp. Imaginé et mis en œuvre par la cavalière internationale de saut d’obstacles et le propriétaire et cavalier amateur, avec le soutien d’investisseurs, ce projet, qui sera lancé le 1er mars, vise à offrir à chaque compétiteur un objectif sportif à sa mesure, avec de belles dotations à la clé, tout en replaçant la notion de couple au centre du jeu. Pour participer, le cavalier doit inscrire un ou plusieurs chevaux et contribuer “à hauteur du coût des engagements d’un week-end de concours pour un cheval dans sa catégorie”. Il y aura six: 1m-1,05m, 1,10m-1,15m, 1,20m-1,25m, 1,30m-1,35m, 1,40m-1,45m et 1,50m et plus. Dans chaque Kupp, un certain nombre de parcours seront comptabilisés pour marquer des points, entre le 1er mars et le 31 oc- tobre. À la fin, les meilleurs couples seront mis en valeur et récompensés financièrement “à un niveau significatif qui permettra à bon nombre de compétiteurs de rentabiliser leur saison de concours”. Un cercle vertueux visant à offrir à davantage de cavaliers la chance de pouvoir vivre dignement de leur sport. 

Le Gouvernement entend accélérer le développement au handisport

Début décembre, à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports, et Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées, ont officialisé deux mesures visant à faciliter la pratique du sport pour les personnes en situation de handicap. D’une part, la liste des équipements spéciaux éligibles au taux réduit de TVA (5,5%) utilisés par ces activités sera mise à jour en y intégrant des matériels sportifs spécifiques. D’autre part, le Pass’Sport, allocation de rentrée sportive encourageant l’inscription dans un club, sera ouvert aux adultes handicapés jusqu’à trente ans. Deux avancées qui auront, espérons-le, un impact positif sur la pratique des activités para-équestres. 

Anne Couroucé intègre le comité vétérinaire de la FEI 

Depuis le dernier congrès, qui s’est tenu du 14 au 17 novembre à Anvers, la France compte un représentant de plus dans les instances délibératives de la Fédération équestre internationale. Il s’agit du Dr Anne Couroucé, qui a intégré le comité vétérinaire sur nomination du conseil d’administration. Coordinatrice des questions vétérinaires à l’occasion des Jeux équestres mondiaux de Normandie 2014, cette professeure en médecine interne des équidés au CHUV d’Oniris, l’école nationale de Nantes, avait précédemment été nommée présidente de la commission vétérinaire de la Fédération française d’équitation. Cette nomination porte à cinq le nombre de Tricolores engagés au sein de l’organisation mondiale, avec Christian Lozano, juge, commissaire et directeur de cours, élu président du comité technique d’endurance en 2020, Pierre Le Goupil, chef de piste, et Benjamin Aillaud, meneur, nommés l’an passé membres du comité de concours complet et du comité d’attelage, et Constance Popineau, directrice juridique du Comité national olympique du sport français, juge du tribunal de la FEI depuis 2017.



EN BAISSE

Ludger Beerbaum dément avoir “barré des chevaux”

Dans un reportage diffusé le 11 janvier en Allemagne, RTL s’est penchée sur le recours à des méthodes d’entraînement présumées interdites dans les écuries de Ludger Beerbaum. Sur la foi d’images qui auraient été captées clandestinement par un(e) ancien(ne) employé(e), le reportage identifie nommément le quadruple champion olympique comme acteur et responsable des faits présumés. Par ailleurs, une journaliste infiltrée au sein des écuries Beerbaum, via un stage au service marketing, a saisi des images montrant Ludger dans une scène similaire, qualifiée de “barrage” par des personnes présentées comme expertes. La journaliste assure aussi avoir trouvé des barres recouvertes d’un revêtement à picots, dans un grenier et dans une remise située juste à côté d’une carrière de travail. La Fédération allemande et la Fédération équestre internationale se sont rangées derrière la protection du bien-être animal, principe primordial de leurs règlements, lesquels reposent toutefois sur une distinction ténue entre les notions de “barrage” et de “toucher”. Quant à Ludger Beerbaum, il a jugé ce reportage “manifestement faux, diffamatoire et calomnieux sur de nombreux points”, arguant justement faire emploi, à titre très occasionnel, de “la méthode autorisée du “toucher”. [...] Chez moi, il n’y a rien de caché ni de non autorisé.”  

La crise sanitaire rabougrit les Coupes du monde 

Comme les deux précédents, l’hiver 2021-22 s’est accompagné d’une avalanche d’annulations d’événements sportifs d’envergure en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Le Jumping international de Bordeaux, que ses organisateurs ont tenté de maintenir début février, non sans avoir étudié la possi- bilité d’un report, a dû être rayé du calendrier pour la deuxième année consécutive. Entre décembre et février, la ligue d’Europe occidentale de la Coupe du monde Longines de jumping a perdu son étape historique de Gironde, mais aussi les CSI 5*-W de Malines, Bâle et Amsterdam, tandis que celui de Göteborg, prévu fin février, est fort compromis. En dressage, les CDI-W de Salzbourg, Malines et Amsterdam ont disparu de la carte, tout comme le CDI5* de Francfort. Concernant les grands concours indoor, outre celui de Göteborg, seuls restent au planning le CHI de Bois-le-Duc, étape du Grand Chelem Rolex, et le CSI5* du Saut Hermès au Grand Palais éphémère de Paris, prévus en mars, ainsi que les finales des Coupes du monde de saut, dressage, attelage et voltige, programmées du 6 au 10 avril à Leipzig.

L’équitation officiellement out du pentathlon moderne après 2024 

Le 28 novembre, l’Union internationale de pentathlon moderne (UIPM), réunie en congrès virtuel à Monaco, a ratifié la décision de son comité exécutif de retirer l’équitation du programme de la discipline dès le lendemain des Jeux olympiques de Paris 2024. Précédée d’une période très agitée, cette décision controversée a malgré tout été approuvée par 81% des votants. Concernant la discipline de remplacement, le suspense reste entier. À ce titre, l’UIPM a créé une commission ad hoc chargée d’effectuer des propositions. Si cette décision a probablement été motivée par la polémique née des images montrant des chevaux maltraités l’été dernier aux JO de Tokyo, mais aussi par la volonté des dirigeants du pentathlon de favoriser le développement de leur sport dans toutes les régions du monde et parmi toutes les classes sociales, il s’agit bien d’un recul de l’équitation au programme olympique. Espérons que ce soit le dernier...



MAXIMALE SAISONNIÈRE

12. C’est le prix, en millions d’euros, auquel a été vendu le haras de Wisbecq, en Belgique. Début décembre, par l’intermédiaire de sa Régie des bâtiments, l’État belge a fait l’acquisition de ces immenses écuries, situées à trente kilomètres au sud-ouest de Bruxelles. Cette structure de quinze hectares, qui appartenait à la famille de Gaëtan Decroix et était jusqu’alors dédiée au saut d’obstacles, a accueilli de nombreux cavaliers comme le Brésilien Cassio Rivetti, l’Espagnole Pilar Lucrecia Cordón ou encore le Français Frédéric Bouvard. Désormais, ce sont les chevaux de la police fédérale belge qui vont investir les lieux. 

Cet article est paru dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX.