Les Jeunes complétistes ont rencontré le nouveau staff fédéral

Une partie du staff Jeunes de concours complet a été renouvelée pour la saison 2022. À l’occasion d’un stage fédéral organisé du 16 au 21 février, Gilles Viricel, Romain Richomme et Amélie Billard ont évoqué leur nouveau rôle auprès des équipes de France.



Nouvellement nommé sélectionneur et chef d’équipe Poneys succédant à Emmanuel Quittet à la tête de ce poste depuis 1993, Gilles Viricel s’est confié à la Fédération française d’équitation pour évoquer ses ambitions dans le nouveau poste qu’il occupe. Il a commencé l’équitation “par hasard” à quatorze ans en Camargue, et a débuté réellement l’équitation sportive à son entrée au Centre sportif d’équitation militaire (CSEM) de Fontainebleau en 1990. Il a goûté au complet, discipline qui lui a plu. Plus tard, il a même piloté la section de concours complet au sein du CSEM. Après avoir rencontré Jean-Pierre Blanco avec qui il a travaillé quatre années, il a par la suite travaillé avec de nombreux cavaliers comme Serge Cornut ou Jean-Michel Faure. Cavalier de saut d’obstacles et de concours complet au plus haut niveau de 1994 à 2007, il est rapidement entré dans l’équipe de France de complet, ayant obtenu la confiance de l’entraîneur national, Thierry Touzaint. Il a été sélectionné pour les championnats d’Europe à quatre reprises, en 1999, 2001 (onzième en individuel à Pau), 2005 et 2007 en tant que remplaçant. Un rôle qu’il a également connu pour les Jeux olympiques de Sydney… Il a aussi porté la veste bleue lors des Jeux équestres mondiaux d’Aix-la-Chapelle en 2006, et a participé à deux reprises aux réputés CCI de Badminton et de Burghley au cours de sa carrière. En 2015, Gilles Viricel a quitté l’armée et est devenu entraîneur privé avec succès.

Quelles ont été vos motivations à accepter le poste de chef d’équipe ? 

La motivation première est d’obtenir des résultats avec l’équipe Poneys, et de faire progresser les enfants, qui passent ensuite à cheval pour évoluer vers haut niveau. J’ai également cette volonté d’apporter le savoir-faire acquis lorsque j’étais militaire, et lors des compétitions civiles. J’ai des choses à leur transmettre. J’ai travaillé avec Jean-Pierre Blanco pendant quatre ans et j’ai aussi évolué en équipe de France sous les ordres de Thierry Touzaint. Je suis donc en terrain connu, ce qui a été une raison supplémentaire pour accepter ce poste. J’ai d’ailleurs tout de suite dit oui!

Quel regard portez-vous sur le vivier de couples dont vous disposez ? 

Nous pouvons continuer à compter sur Maé Rinaldi et Boston du Verdon, champions d’Europe individuel et par équipes en titre. Trois poneys ont déjà couru une échéance européenne : Boston, Versailles des Morins et Voltair de LaLande. Il y a aussi un bon réservoir avec des jeunes qui arrivent. La difficulté de cette mission est que les cavaliers font du haut niveau à poney jusqu’à seize ans. Il faut donc trouver la relève, et comme je le dis toujours, le plus compliqué n’est pas de gagner, mais de continuer à gagner.

De quelle manière allez-vous travailler avec eux ? 

J’ai une méthode simple, que j'utilise avec mes chevaux depuis très longtemps: je travaille beaucoup sur le plat, j’aime bien les gymnastiques sur les barres, avec un peu de cross avant que la saison ne reprenne. Une fois lancée, nous travaillons beaucoup les points faibles, que ce soit en dressage ou à l’obstacle, si les chevaux sont regardant sur le gué en cross on peut également le retravailler. Pour moi, cette année va être de l’observation et de l’adaptation. Je ne suis pas là pour changer l’équitation des cavaliers, mais pour les aider à évoluer. Pour cela, je vais surtout m’appuyer sur les entraîneurs privés. Je commence à faire leur connaissance, et j’échange avec eux sur les terrains, car ce sont eux qui font le plus gros du travail! Même si je reste disponible s’il y a des questions diverses.

Avez-vous des ambitions particulières à la tête de l’équipe de France Poneys ? 

Réussir à faire aussi bien que l’année dernière en termes de résultats, même si cela ne va pas être simple! J’ai aussi envie que les enfants aient une bonne technique et du feeling, pour que leur transition à cheval se passe ensuite de la meilleure des manières.

Gilles Viricel, sélectionneur et chef d’équipe Poneys.

Gilles Viricel, sélectionneur et chef d’équipe Poneys.

© ZG/FFE



“Il faut accompagner ces couples pour continuer à les faire évoluer car ils représentent l’avenir”, Romain Richomme

Romain Richomme, adjoint de Gilles Viricel, a quant à lui commencé l’équitation à cinq ans et s’est rapidement tourné vers la compétition. Il n'a pas eu de formation de cavalier dans le complet avant son monitorat. Attiré par la discipline, il a choisi ses maîtres d’apprentissage en conséquence, dont la famille Le Goupil, à côté de Cherbourg, dans la Manche. Il est resté chez eux une année, côtoyant trois générations d’instructeurs de la même famille, qui lui ont donné envie de continuer dans cette discipline et l’enseignement. Titulaire d’une licence professionnelle management des structures équestres et du BP JEPS, Romain Richomme a d’abord travaillé en centre équestre, et dirige depuis 2014 le Poney-club du Niavaran, dans le Calvados, sa structure orientée CCE Jeunes.

Quel est vôtre rôle ? 

Mon rôle est d’accompagner Gilles Viricel auprès de l’équipe déjà en place. Je suis déjà présent sur le circuit poney depuis plusieurs années en tant que coach, donc cela facilite le lien entre le terrain et Gilles. Nous échangeons tous les deux sur ce que nous voyons en stage et en compétition. Mon poste inclut une partie technique sur les terrains de concours, où je m’assure du respect du cahier des charges et des normes techniques des pistes de cross. Cela nous permet d'être sûrs que l’on propose des parcours de cross évolutifs au cours de la saison, qui répondent à nos attentes pour bien préparer et faire progresser les couples. L’objectif est de garder les Tournées des As qualitatives. C’est un outil de détection grâce aux épreuves As 1 et As 2, tandis que les Grands Prix sont préparatoires pour intégrer les listes longues en vue des plus grosses échéances. 

Vous formez un binôme avec Gilles Viricel, est-ce que vous le connaissiez déjà ? 

Je le connaissais de nom, grâce à sa réputation et sa carrière sportive, mais nous n’avions pas encore été amenés à travailler ensemble. C’est une première et nous apprenons à collaborer.  

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à accepter ce poste ? 

La passion pour le complet et le circuit poney, sur lequel j’accompagne des cavaliers depuis plusieurs années. Je vois cela comme la continuité de ce que j’ai pu faire en entraînant des cavaliers jusqu’aux championnats d’Europe, à l’image de Jonas de Véricourt, qui a couru deux échéances européennes avec Vidock de Berder en 2018 et 2019. 

Quelles sont vos attentes concernant cette saison ? 

La saison a redémarré et le plus gros est à venir. Nous avons la chance de disposer d’une longue liste de couples expérimentés, dont certains sont médaillés d’or européens par équipes, ainsi qu’en individuel pour Maé Rinaldi. C’est une bonne chose, mais en même temps un peu de pression, puisqu’on a l’envie de réitérer à nouveau ces performances. Il faut accompagner ces couples pour continuer à les faire évoluer car ils représentent l’avenir. Certains ont encore deux ou trois saisons à vivre à poney. Ils vont entrer dans le vif du sujet cette année, pour devenir de futurs piliers de l’équipe.

Romain Richomme, adjoint de Gilles Viricel.

Romain Richomme, adjoint de Gilles Viricel.

© ZG/FFE



“Je suis compétitrice et je n’ai qu’une envie, c’est qu’ils décrochent des médailles”, Amélie Billard.

Amélie Billard, adjointe au dressage Jeunes Cavaliers, a débuté à cinq ans au sein de l’Union nationale des centres sportifs de plein air de Vincennes. Son père a fait partie de la garde républicaine, puis a acquis un centre équestre à Avrillé, en Maine-et-Loire. Elle s’est tout naturellement dirigée vers la compétition. En 2001, son père et coach lui a confié Derby de Longueval. Le couple a alors atteint le plus haut niveau en concours complet. En 2003, elle a obtenu son baccalauréat général, puis elle a décidé d'interrompre ses études pour vivre pleinement sa passion. De 2007 à 2017, elle a achèté sa propre structure dans laquelle elle a fait du débourrage et du pré-entraînement de galopeurs et de trotteurs. En six saisons de complet à haut niveau, elle a obtenu sept titres de championne de France, dont un chez les Seniors en étant toujours en âge de concourir chez les Juniors, quatre médailles européennes dont deux en or glanées en 2001, et plusieurs participations au Mondial du Lion. En 2011, elle a définitivement arrêté le concours complet. En 2018, elle a vendu ses écuries et n’est plus que cavalière et coach indépendante. Elle se consacre entièrement au dressage pur et reprend une carrière sportive. Depuis plusieurs années, elle travaille sur le plat des chevaux de cavaliers de complet de haut niveau. Elle ajoute aussi à son arc la préparation mentale et l’écriture de livres.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à accepter ce poste ? 

Je pense que pour n’importe quel entraîneur, c’est un aboutissement, un peu comme un maire qui deviendrait député! Coacher chez soi des élèves de niveaux différents, puis pouvoir entraîner les cavaliers de l’équipe de France… Je ne pense pas que beaucoup d’entraîneurs refuseraient. C’est valorisant et un beau challenge. Ce nouveau rôle est une aventure humaine et professionnelle. 

Que souhaitez-vous transmettre aux Jeunes cavaliers ? 

Mon expérience pour qu’ils puissent perfectionner leur équitation. La majorité des cavaliers ont grimpé tous les échelons chez les Jeunes, ce qui fait écho à mon propre parcours. Certains de leurs chevaux s’arrêteront peut-être, pour diverses raisons, après le circuit Jeunes cavaliers, mais des couples franchiront aussi la marche vers les épreuves Seniors. L’idée, pour ceux qui voudraient aller plus loin, est de commencer à mettre des choses en place pour que l’ensemble des gammes soit bien acquis pour concourir jusqu’en Pro Élite et répondre aux exigences techniques attendues.

De quelle manière allez-vous travailler avec eux ? 

Je ne les vois pas beaucoup. Je serai présente sur le circuit du Grand National FFE, mais ce n’est pas en compétition que je vais pouvoir leur apporter un travail de fond. Je me déplacerai aussi sur d’autres concours si la fédération me le demande. Il faut que je réussisse à trouver ma place avec les entraîneurs privés. Ce n’est pas évident de les aider sans tout perturber. J’aimerais bien avoir un suivi des couples, qu’ils puissent se filmer en concours et m’envoyer la vidéo pour que nous échangions. Ainsi, cela permettrait un accompagnement sur la saison, pour voir l’évolution sur les tests de dressage.    

Avez-vous des attentes particulières ? 

Je pense que mes attentes seront assouvies dans tous les cas. Je suis compétitrice et je n’ai qu’une envie, c’est qu’ils décrochent des médailles. Si ce n’est pas le cas, je serai forcément un peu déçue pour eux et leur investissement.

Amélie Billard, adjointe au dressage Jeunes Cavaliers.

Amélie Billard, adjointe au dressage Jeunes Cavaliers.

© AC/FFE