“Nous cherchons sans cesse à développer la filière équine”, Philippe Augier
Maire de Deauville, Philippe Augier était au Pôle international du cheval (PIC) Longines Deauville vendredi dernier à l’occasion de la présentation du nouveau CSIO 3*, demi-finale de la Longines EEF Series, qui sera organisé par GRANDPRIX Events du 23 au 26 juin 2022. Après avoir rappelé l’attractivité de la structure deauvillaise pour le territoire normand, tant au niveau sportif qu’économique, et évoqué ses projets pour la filière, celui qui préside et, depuis peu, dirige le Paris mutuel urbain (PMU) s’est aussi exprimé sur les affaires qui ont récemment touché le monde des courses.
Du 23 au 26 juin, le PIC accueillera un nouveau CSIO 3*. Que vous inspire la naissance de ce nouvel événement international majeur à Deauville?
Le PIC a été conçu pour recevoir des événements internationaux. À l’échelle internationale, il y a d’abord eu des concours de dressage puis de para-dressage, avec pour sommet l’accueil des championnats d’Europe de cette discipline, en 2015. Depuis 2017, chaque mi-août, nous recevons également Longines Deauville Classic, en parallèle de nos réunions de course, de notre tournoi international de polo Barrière et de nos ventes Arqana de Pur-sang. Notre objectif est de compter le plus possible d’événements internationaux. C’est pourquoi nous avons engagé des travaux au Pôle, visant à élargir ses infrastructures, afin d’accueillir toujours plus d’épreuves. À court terme, nous souhaitons accueillir des équipes venant s’entraîner pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Dès à présent, les fédérations nationales cherchent des endroits en France pour pouvoir s’acclimater et préparer ces Jeux, et nous sommes déjà en lien avec certaines d’entre elles. Du reste, nous avions déjà accueilli bon nombre d’équipes en préparation des Jeux équestres mondiaux de Normandie, en 2014.
Le PIC a dernièrement bénéficié d’investissements, et d’autres travaux débuteront bientôt, visant notamment à aménager une deuxième grande carrière extérieure sub-irriguée. Quelle importance accordez-vous à la modernisation du site et quel engagement cela représente-t-il pour les collectivités locales?
Ce site, que l’on considérait trop grand à son inauguration, est devenu trop petit au regard de son activité et du nombre d’épreuves qui y sont organisées. De très grands propriétaires, et avec eux les meilleurs cavaliers et chevaux, se sont installés sur la côte Fleurie et dans le pays d’Auge. Trois médaillés olympiques de Rio sont d’ailleurs établis non loin de Deauville (Pénélope Leprevost, Astier Nicolas et Kevin Staut, ndlr). Il était nécessaire de développer le Pôle. Cela passe par la réfection de la carrière principale, la construction d’une deuxième piste et l’agrandissement du parking recevant les camions des cavaliers. L’objectif est d’améliorer le confort des cavaliers, de tous les professionnels et des spectateurs.
Avez-vous d’autres projets pour la filière équine, indissociable de l’image de Deauville?
Nous cherchons sans cesse à développer la filière, ce qui passe notamment par l’implantation au Pôle de nouvelles disciplines comme le hunter (du 8 au 10 avril, le PIC a accueilli la deuxième étape du circuit National Style et Équitation de la Fédération française d’équitation, ndlr). Je citerai également l’ouverture de l’école de polo (créée par Evrard de Spa en collaboration avec le Deauville International Polo Club et le PIC, qui lui met à disposition son manège en hiver, ndlr) et l’accueil de matches de horseball (le PIC a reçu la première étape des championnats de France Pro Élite Mixte, Pro Élite Féminine, Pro Mixte et Pro Féminine le 13 et 14 novembre, ndlr).
“Nous sommes à la pointe en matière de lutte antidopage”
Au sortir de la crise sanitaire, comment se porte le Pari Mutuel Urbain (PMU), dont vous êtes le président du conseil d’administration, mais aussi le directeur général, depuis le départ de Cyril Linette?
Le PMU va plutôt bien. D’abord, c’est une entreprise en transformation, qu’il s’agisse de la structuration de ses ressources humaines, d’informatique et d’innovation. Nous déménageons dans un nouvel immeuble avec les deux sociétés mères des courses, Le Trot et France Galop. Quant aux résultats, ils sont excellents. Nous avions prévu de redistribuer 820 millions d’euros, qu’elles se partagent, à ces deux sociétés de course à la fin de l’année, et ce budget prévisionnel a été dépassé. Nous avons créé un nouveau jeu, “Question du jour”, et nous sommes en train d’en développer d’autres afin de répondre au développement du jeu en ligne.
Pensez-vous que les courses puissent moderniser leur image et attirer un nouveau public, afin d’assurer leur avenir, mais aussi la pérennité du Fonds ÉPERON, dont profite aussi la filière du cheval de sport?
Renouveler son public est l’une des préoccupations permanentes du PMU. Pour y parvenir, nous menons une politique de transmission car nous pensons que le renouvellement des générations intervient surtout de cette manière. Nous essayons de mettre sur pied des animations et formations pour que les joueurs actuels en fassent venir d’autres. Cela se passe dans les hippodromes, dans les points de vente et en ligne. Nous essayons en permanence de renouveler et rajeunir la communauté des parieurs. Quant aux sociétés mères, notamment France Galop, elles ont adopté des dispositifs de recrutement de nouveaux propriétaires, ce qui, je pense, est une excellente chose car les propriétaires font aussi vivre la filière du jeu.
Le monde des courses a récemment été frappé touché par une affaire de dopage équin, d’escroquerie en bande organisée et d’association de malfaiteurs. La limite peut être ténue entre soin et dopage. Quel est votre sentiment à ce sujet?
Ces sujets majeurs sont placés sous la responsabilité des sociétés mères, qui ont mis en place l’un des meilleurs systèmes antidopage de tous les sports français. Nous sommes à la pointe en matière de lutte antidopage, et cela marche puisque nous avons réussi à identifier des gens qui ont peut-être triché. L’affaire n’ayant pas été jugée, ils bénéficient de la présomption d’innocence. Les sociétés de course ont raison de ne rien laisser passer car il faut que notre sport reste le plus propre possible, et tous les tricheurs doivent être punis. Je note toutefois que l’envergure de cette affaire est infinitésimale par rapport au nombre de professionnels et de chevaux de cette filière.