Young Breeders, un programme pour apprendre dans la convivialité
La semaine dernière, le championnat de France Young Breeders s’est déroulé à Laval. Les jeunes éleveurs en herbe, représentant le Stud-book Selle Français et leurs différentes écoles, se sont donnés rendez-vous en Mayenne pour trois journées d’épreuves, placées sous le thème de l’apprentissage et de la bonne ambiance. Les meilleurs d’entre eux auront même la chance d’aller en Autriche défendre les couleurs françaises à l’occasion du championnat du monde de la discipline.
Né il y a quelques années en Allemagne, le programme Young Breeders a fait son apparition en France en 2009. Depuis, le Stud-book Selle Français développe cette formation, destinée aux jeunes entre seize et vingt-cinq ans. Le but? Initier et préparer les volontaires aux métiers de l’élevage. Présentation en main, toilettage, jugement et culture équestre figurent au menu des stages dispensés. Au-delà de son aspect technique et professionnel, le programme s’inscrit dans une ambiance ludique et motivante. Afin de concrétiser ses savoirs et connaissances, deux événements sont proposés: les championnats de France et du monde. Cette année, le Stud-book donne rendez-vous à ses éleveurs en herbe du 19 au 21 avril à Laval, en Mayenne, pour l’échéance hexagonale. “À partir de 2016, nous avions décidé d’aller à la rencontre des établissements scolaires proposant des formations équestres”, retrace Caroline Legrand, employée au Stud-book Selle Français et en charge du projet. “Entre novembre et mars, nous organisons un rassemblement par grande région, auquel sont conviées les écoles. Le Stud-book finance cette formation avec le soutien du Fonds ÉPE-RON. Les jeunes ont tendance à penser beaucoup au sport et à la compétition, sans avoir de notions en élevage. Le programme Young Breeders leur permet de s’ouvrir à une autre perspective. Lors des stages, nous présentons le Stud-book, le projet Young Breeders, et proposons des initiations à la caractérisation et à la présentation en main.” Ces dernières années, en raison de la pandémie de Covid-19, le calendrier du Stud-book Selle Français a été complètement bouleversé. Pour autant, il était primordial de relancer le championnat de France, organisé une année sur deux en alternance avec le rendez-vous international. “Nous ne nous en sortons pas si mal après cette période; nous avons maintenu nos formations et avons créé notre site internet complet: formationsf.fr”, rassure Caroline Legrand. Particulièrement chargée, l’année 2022 offrira deux échéances aux Young Breeders, puisque le championnat du monde, annulé l’an dernier, aura lieu l’été prochain, en Autriche.
La bonne ambiance au rendez-vous
Avant de rêver pouvoir défendre les couleurs du Stud-book aux quatre coins du globe - la dernière échéance mondiale du programme s’était déroulée à Calgary, sur le somptueux site de Spruce Meadows -, les apprentis éleveurs devront faire leurs preuves au championnat de France. En Mayenne, entre cent vingt et cent cinquante jeunes sont attendus. L’occasion de profiter d’un moment d’échange et de partage, rythmé par la bonne humeur et une ambiance dynamique. “Comme nous attendons majoritairement des lycées agricoles, nous allons proposer un banquet des régions, où chacun pourra présenter ses spécialités locales. Cela offrira un moment convivial et de rencontres pour les jeunes”, reprend Caroline Legrand. Pour se préparer aux épreuves, les élèves pourront s’appuyer sur le site du Selle Français, où sont regroupés des tutoriels audio-visuels. Il est également possible de tester ses connaissances sur le questionnaire à choix multiple (QCM), épreuve au programme des championnats. Au menu, quatre cents questions à réviser dans la langue de Shakespeare, et vingt sélectionnées au hasard le jour J. “Cela permet aux enseignants d’avoir un vrai support pédagogique pour former les élèves. Par exemple, les questions du QCM sont plus motivantes pour aborder l’anglais”, poursuit Caroline Legrand. D’ailleurs, le programme est pris très au sérieux par les établissements scolaires: par exemple, un lycée a demandé des lettres de motivation pour sélectionner les étudiants lors des formations du Stud- book! Le championnat de France regroupe tous les établissements volontaires -qui peuvent former une ou deux équipes de quatre personnes -, mais s’ouvre aussi aux auditeurs libres. “N’importe qui, âgé de seize à vingt-cinq ans, peut assister à une formation et participer au championnat de France, voire du monde.” D’ailleurs, les formations du programme Young Breeders pourraient être proposées aux centres équestres dans le futur. Divisée en quatre demi-journées, l’échéance hexagonale verra les jeunes disputer les cinq tests habituels: le QCM, la présentation en main, le jugement, mais aussi le toilettage et l’épreuve des mascottes. Lors de celle-ci, chaque élève doit effectuer une chorégraphie déguisée sur le thème du cheval. Un moment d’humour qui s’inscrit dans la démarche “fun” du projet. “Nous proposerons également des activités pédagogiques, avec la diffusion de conférences, et un atelier photo”, précise Caroline Legrand. “Le but est de dépoussiérer l’image que les jeunes peuvent avoir de l’élevage.” Départagés par des notes sur chaque épreuve, les élèves et équipes seront classés à l’issue des trois journées de compétition du championnat national. Après quoi, le Stud-book Selle Français sélectionnera ses représentants pour partir en Autriche. Avant ce rendez-vous, programmé en juillet, les nommés auront l’occasion de profiter de stages de perfectionnement, sous les ordres d’André Audinot et Clément Emonnot, anciens Young Breeders, ainsi que des juges du Stud-book, afin d’affronter la compétition avec toutes les cartes en main. En plus de partager un bon moment et d’engranger de l’expérience, les Young Breeders pourront faire valoir une réelle plus-value sur leur carte de visite.