Des réfugiés ukrainiens s’offrent une belle parenthèse au village équestre de Conches

Mercredi 27 avril, le village équestre de Conches, dans l’Eure, a permis à une trentaine de réfugiés ukrainiens d’oublier un peu l'horreur de la guerre que traverse leur pays à l’occasion d’une journée d’initiation à l’équitation. Une belle initiative qui en appelle d’autres!



Le matin, les adultes se sont initiés à un parcours de maniabilité.

Le matin, les adultes se sont initiés à un parcours de maniabilité.

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Alors que l’Ukraine vivait son soixante-troisième jour de l’invasion russe mercredi 27 avril, quelques familles réfugiées à Conches ont pu oublier un peu le conflit quelques heures et s’offrir une parenthèse. Rapatriées par des associations en quêtes de lieux dans lesquels les familles pouvaient être groupées, celles-ci ont trouvé refuge il y a environ un mois dans l’ancien EPHAD de Conches-en-Ouche. Il y a deux jours, une trentaine de réfugiés ont donc quitté ce logement provisoire pour se rendre au village équestre de Conches, dont Christine Chehu est la présidente. 

“Les adultes sont venus le matin car les enfants sont scolarisés à Conches et étaient à l’école. Avec les adultes, nous avons proposé un atelier “approche de l’animal” et pansage. Nous avions mis à disposition deux ânes et deux shetlands. Ensuite, nous avons organisé une initiation à la voltige avec un cheval et une monitrice, ma fille, Lou Chehu. Enfin, avec les deux shetlands et les ânes, nous avons proposé un parcours de maniabilité, afin qu’ils apprennent à diriger les équidés”, décrit Christine Chehu. “À midi, nous sommes allés chercher les enfants à l’école avec quelques parents. La Mairie avait organisé un barbecue afin que nous puissions manger ensemble. L’après-midi a été plutôt consacrée à la dizaine d’enfants, que nous avons emmenés en promenade afin de les initier. Nous avons un accord avec l’école de Conches, qui vient en périscolaire les après-midis. Les enfants ukrainiens y étant scolarisés, certains étaient déjà venus monter avec leurs camarades. Deux enfants avaient très peur, donc nous avons travaillé sur l’approche et tout s’est bien terminé. La journée s’est conclue par un goûter avec des crêpes”, poursuit-elle



“J’ai vu des gens épanouis, heureux d’être là”

Une photo du groupe accueilli mercredi au sein du Village équestre de Conches.

Une photo du groupe accueilli mercredi au sein du Village équestre de Conches.

© DR

Si certains Ukrainiens maniant la langue de Shakespeare ont pu communiquer par ce biais, notamment avec la monitrice, d’autres ont dû le faire par des canaux différents. “Deux interprètes étaient présents et nous nous sommes également servis des smartphones. Avec les chevaux, nous sommes habitués à communiquer avec les gestes, ce que nous avons aussi bien sûr fait. Nous n’avons ainsi pas eu beaucoup de soucis de compréhension”, résume Christine Chehu, qui dresse un bilan très positif de cette première. “Tout le monde était ravi. L’un des Ukrainiens que nous avons accueillis nous a dit qu’ils souhaitaient nous remercier en revenant un dimanche afin d’organiser un barbecue pour nous. Cette journée a été une belle parenthèse, les sourires étaient nombreux et tout le monde rayonnait. J’ai vu des gens épanouis, heureux d’être là et appréciant ce que nous pouvions leur offrir. Nous n’avons pas vu de tristesse”, poursuit la présidente du village équestre, heureuse d’avoir pu offrir ce moment. 

Il parait qu’ils se sont très bien appropriés le site sur lequel ils logent, mais ils doivent certainement s’ennuyer le temps que les choses se mettent en place, qu’ils trouvent éventuellement un travail... Les enfants sont scolarisés, ce qui est une excellente chose, et les parents étaient manifestement très heureux de sortir de l’EPHAD et de faire une activité”, poursuit-elle. Une première bouffée d’air, loin de l'horreur qui se déroule en Ukraine, qui ne sera certainement pas la dernière. “Je pense que nous allons poursuivre l’organisation de ces journées gratuites, d’autant que sais que certaines familles ne veulent pas repartir en Ukraine. L’avenir nous le dira!”

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