Après la Coupe des nations, le Derby de La Baule connaît aussi le même épilogue qu’il y a dix ans

Comme il y a dix ans, l’hymne irlandais a résonné ce samedi au Jumping international de La Baule, en l’honneur de Denis Lynch, victorieux du Derby. Cette fois associé à Ruben LS La Silla, dont la gestuelle a attiré l’œil, le quadragénaire a devancé Nicolas Delmotte et la prometteuse Denerys du Montceau ainsi que son compatriote Mark McAuley sur l’infatigable Miebello.



Les Diables Rouges ont été les meilleurs dans la Coupe des nations de la Baule hier, comme cela avait été le cas il y a dix ans. Cet après-midi dans le Derby, Denis Lynch s’est imposé… comme il y a dix ans ! C’est presque à se demander si le Jumping international se tenant sur le stade François André n’est pas un remake de l’édition 2012 ! Le Grand Prix qui se courra demain ne pourra toutefois pas se finir comme il y a dix ans, puisque la victoire était revenue au champion olympique de 2016 Nick Skelton et le génial Carlo 273, retraité depuis 2018 après avoir passé presque seize saisons sous la selle de l’Espagnol Sergio Álvarez Moya (d’ailleurs non-partant dans ce Derby alors qu’il était engagé avec le lauréat de la finale de Coupe du monde 2018 Alamo). 

Sur le parcours imaginé il y a quelques années par le directeur sportif de l'événement Frédéric Cottier, Denis Lynch a été l’un des deux à réussir un sans-faute parmi les quatorze partants. Associé au puissant Ruben LS La Silla, l’Irlandais a pris le départ en fin d’épreuve et n’a plus jamais quitté la tête. Il conservera sûrement un meilleur souvenir de cette victoire que de celle de 2012 avec Night Train, puisqu’il avait conclu son tour d’honneur par une chute dans une brouette décorative, qui lui avait causé une blessure à la tête. Un accident qui avait d’ailleurs mené à une modification du règlement concernant le port du casque en remise des prix. 

Ruben LS La Silla a aujourd’hui attiré l’attention de quelques observateurs en raison de sa façon d’engager les postérieurs, et particulièrement le gauche, qu’il a tendance à monter assez haut. GRANDPRIX a interrogé le steward en chef Gérard Longis au sujet du contrôle de guêtres dans cette épreuve. Le Tricolore a assuré que celui-ci avait bien eu lieu, faisant aussi remarquer que l’alezan avait cette façon de se déplacer également avec des protège-boulets “simples”, qui ont remplacé les protections à deux coques lors de la remise des prix. GRANDPRIX a donc posé la question à Denis Lynch lors de la remise des prix, demandant si le fils de Rebozo La Silla avait la même particularité que Sea Coast Peeble Z, l’ancien complice de Gudrun Patteet qui harpait. “Non, mon cheval a simplement une grande amplitude et beaucoup de force dans l’arrière-main. Cela lui vient même de son pedigree; certains de ses ancêtres ont même participé aux Jeux olympiques (comme HH Rebozo, son père, qui s'était classé vingt-deuxième des JO de Londres en 2012 avec Rodrigo Pessoa, ndlr), a répondu le cavalier de quarante-six ans installé aux Pays-Bas. 



Nicolas Delmotte comme en 2021

Nicolas Delmotte et Denerys du Montceau lors du Derby.

Nicolas Delmotte et Denerys du Montceau lors du Derby.

© Scoopdyga

Déjà deuxième l’an passé avec son bon Citadin du Chatelier, Nicolas Delmotte a réalisé une démonstration sur les vingt-deux obstacles du parcours aujourd’hui, cette fois avec la prometteuse Denerys du Montceau. Une fois de plus, le Nordiste est monté sur la deuxième marche du podium, finissant à un peu plus de sept secondes de la tête. 

Bien déterminé à s’imposer avec son généreux et inoxydable Miebello, Mark McAuley a été piégé sur l’entrée du double n°5. Avec le parcours le plus rapide de l’épreuve mais quatre points, le cavalier installé en Haute-Savoie est tout de même monté sur la troisième marche du podium, faisant savoir qu’il reviendrait l’an prochain pour s’imposer. 

Pour la France, Edward Levy s’est placé cinquième derrière le Suisse Bryan Balsiger et Urbanus Z. Le Normand avait choisi pour l’occasion sa volontaire grise de dix ans Confidence d’Ass. Venu en voisin, Robin Lesqueren avait quant à lui engagé Bary Louvo, un cheval qu’il connaît à peine et d’ordinaire monté par Thomas Carlile. Actuellement à Badminton pour le CCI 5*-L, le Tricolore a accepté de prêter son cheval à l’employé de Frédéric Busquet pour l’occasion. Le couple très fraichement formé a livré une jolie prestation conclue avec une faute sur l’oxer n°5A et le n°21. De quoi ravir le cavalier courant pour la première fois à La Baule, qui est venu saluer le public en levant le poing. 

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