Dans la famille Serre, le fils Andréa marche dans les traces de ses parents

Le dressage est une histoire de famille chez les Serre. À douze ans, Andréa Serre a mis le pied à l’étrier il n’y a que deux saisons, mais a déjà représenté une fois la France en compétition internationale. Pas prêt à s’arrêter en si bon chemin, ce passionné un brin turbulent et rêveur compte suivre les traces de ses champions de parents, Arnaud et Anne-Sophie, ainsi que la trajectoire de sa demi-sœur Mathilde. Portrait.



Dans la famille Serre, voici le fils, Andréa ! À douze ans, le cavalier appartient à la “dynastie” Serre et ne dépareille pas la famille dans laquelle Anne-Sophie et Arnaud, ses parents, ont obtenu de multiples titres de champions de France et ont participé à quelques-uns des plus grands événements de la discipline. À dix-huit ans, sa demi-sœur Mathilde est déjà entre autres championne de France Juniors et U25. Le cadet de la famille s’est donc tout juste lancé – avec succès – dans le bain du dressage et compte déjà à son actif de belles réussites internationales puisque pour sa première à ce niveau, il a obtenu trois classements au CDI Enfants du Mans fin avril début mai, avec une deuxième place et deux troisièmes places à son actif.

Aujourd’hui en sixième, le jeune garçon est bon élève qui vient d’obtenir les compliments pour son travail grâce à ses 15,5 de moyenne. Ses parents suivent sa scolarité avec attention. “Il est moins autonome que ne l’était sa sœur au même âge !”, note Anne-Sophie Serre. Contrairement à beaucoup de fils de professionnels, Andréa ne s’est pas mis en selle avec des objectifs de compétition depuis sa plus tendre enfance. Sa véritable épopée équestre a en effet débuté lors du premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, en mars 2022. Passionné par les engins agricoles, pour lesquels il démontre une réelle habileté, le garçon alors âgé de dix ans a profité de cette période particulière pour passer plus de temps aux écuries en famille. C’est alors qu’il a décidé de monter sérieusement à cheval, plusieurs années après avoir fait ses premières armes avec le poney de Mathilde pour quelques galops dans les champs. Alquazar de Massa (SF, San Amour x Landim SSC), le cheval avec lequel son père Arnaud s’est placé sixième du Grand Prix au 4* du Mans, a été son premier professeur. Avec celui-ci, Andréa a directement découvert le passage-piaffer… à seulement dix ans ! C’est ainsi que ce dernier a pris goût à la discipline. Andréa a ensuite poursuivi ses gammes avec Molière de Massa (PSL, Maestro x Tabaco de Massa), un jeune lusitanien de cinq ans. Rapidement à l’aise sur ce bai, il a aussi poursuivi son apprentissage avec la plupart des chevaux de l’écurie… sauf ceux de Mathilde, qui refuse catégoriquement de prêter ses protégés !



“Il peut parfois être un peu dans son monde”, Arnaud Serre

Cette année, Andréa monte essentiellement sa jument de concours, Venise de Massa les mercredis et les samedis. Venise, demi-sœur d’Actuelle de Massa, est une pure Lusitanienne de treize ans, “très gentille, affectueuse sans pour autant apprécier les bisous, mais qui adore les gratouilles au garrot, qu’elle rend bien”, fait savoir le cavalier. “Je l’ai récupérée alors qu’elle avait l’habitude des concours, ce qui est un véritable plus”, explique le jeune garçon. “Elle peut être parfois émotive mais je peux bien compter sur elle”. La particularité de cette jument de cœur, est que tous les cavaliers de la famille l’ont déjà présentée sur un rectangle de compétition. Anne-Sophie l’a faite débuter au Médium Tour et au Grand Prix, Arnaud a continué sur le Médium, puis Mathilde a couru en Juniors jusqu’aux championnats d’Europe avec la baie. Faisant encore partie de la catégorie Enfants, Andréa a lui aussi l’objectif d’intégrer l’équipe de France et de s’aligner lors du championnat continental cette année. 

Par ailleurs, le nombre de montures disponibles aux écuries lui a permis de diversifier assez rapidement ses apprentissages, en passant des jeunes aux chevaux habitués des Grands Prix. Il piaffe avec facilité avec Venise, l’ancien cheval de ses parents Vistoso de Massa (PSL, Maestro x Xaquiero), Dynastie de Massa (PSH, Bon Bravour x Galopin de la Font), Damoclès de Massa (PSH, Bon Bravour x Almonda) et apprend aussi à travailler à pied avec ses parents.

Au quotidien Andréa préfère “les changements de pied, les pirouettes au galop, et l’un des enchaînements du Grand Prix : pirouette, changement de pied, pirouette… et les trots allongés avec Venise !”. Dans la discipline qu’il pratique, le jeune garçon apprécie le fait “de dresser des chevaux pour les voir évoluer”. Il aime aussi “leur apprendre des choses et les monter pour développer une relation”. Andréa et sa sœur Mathilde partagent une relation fusionnelle avec leurs montures. “Les chevaux leur rendent bien”, souligne Anne-Sophie Serre. 

À douze ans, Andréa rêve de pouvoir “entendre la Marseillaise” en son honneur et de pouvoir se rendre aux championnats d’Europe. Dans un avenir plus lointain, il aimerait “faire comme Papa et Maman, dresseur professionnel, et avoir mes écuries”. Sa sœur Mathilde poursuit la même idée, mais passe aussi son baccalauréat et s’oriente vers des études de droit, tout en ne quittant pas des yeux son objectif de “continuer à haut niveau”. Le plus jeune de la famille Serre a aussi conscience du risque de ne se consacrer qu’aux chevaux et dit qu’il se voit “faire des études agricoles, pour disposer d’un bagage”

Le quotidien d’Andréa est très structuré. Compte-tenu de ses obligations scolaires, il monte deux fois par semaine et tous les jours pendant les vacances. Il travaille le plus souvent avec son père, mais parfois avec sa mère, qui interviens “de temps en temps, en complément”. Ses modèles sont d’ailleurs “Papa et Maman”, qui sont à ses yeux “les meilleurs au monde”

Pour Anne-Sophie, plus grande qualité de son fils est d’être travailleur, mais aussi d’aimer venir en aide aux autres. Arnaud dit même de lui qu’il est “bienveillant, avec tout le monde, qu’il veut toujours aider, est très gentil et courageux”. Mathilde le décrit quant à elle comme un garçon “généreux”. Ses parents peuvent toutefois le trouver parfois “turbulent et bavard”, puisqu’il parvient même à épuiser le chien border collie pourtant très énergique d’un an… “Il peut parfois être un peu dans son monde, ce qui nécessite de temps en temps de le faire revenir sur Terre ”, ajoute Arnaud.