L’exécutif de la région avait choisi le haras de Bernière, situé à Saint-Martin-de-la-Lieue en bordure de Lisieux, quasiment au centre de la Normandie réunifiée, pour présenter sa politique équine pour la période courant de 2023 à 2027. Devant un parterre fourni d’élus et de responsables de la filière, Hervé Morin, président de Région, est venu exposer les contours de cette politique, et a rappelé son attachement à la filière équestre, étant lui-même éleveur et propriétaire de chevaux de courses. Il était accompagné de Clotilde Eudier, vice-présidente à la région chargée de l’agriculture, de la pêche et de la forêt, Malika Cherrière, conseillère régionale déléguée à la filière équine, et de Laurence Meunier, présidente du Conseil des chevaux de Normandie et du Pôle Hippolia, qui ont détaillé les différents points d’action ciblés pour les années à venir.

Malika Cherrière a développé les cinq “défis” visant à valoriser l’excellence normande et conforter la filière équine et ses emplois en Normandie: assurer la réussite des entreprises équines de demain, faire de la Normandie un territoire d’excellence en matière de santé, de performance et de bien-être du cheval, mettre en valeur et développer le patrimoine équin dans toutes ses composantes, miser sur le cheval en tant que facteur d’attractivité touristique et de rayonnement de la Normandie à l’international, et faire bénéficier tous les Normands de cette filière d’exception.

Malika Cherrière a annoncé des soutiens accrus aux entreprises, en termes d’embauche et d’accompagnement des investissements. La région manifeste également la volonté de faire de la Normandie un territoire d’excellence en matière de santé, performance et bien-être du cheval, grâce notamment à Normandie Équine Vallée, un campus mondial au service de la santé et de la recherche équine. Celui-ci associe deux sites: Saint-Contest, plateforme dédiée à la santé équine et aux biotechnologies, et Goustranville, où sont implantés le Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (CIRALE), le laboratoire de santé animale et le laboratoire des courses hippiques. À partir de 2025, Normandie Équine Vallée accueillera les étudiants de l’École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort sur son campus.

Jean-Baptiste Thiébot honoré par les élus

Autre point abordé, la valorisation des sites des anciens Haras nationaux de Saint-Lô et du Pin, qui accueillera davantage de compétitions pour en faire un nouveau pôle international dédié aux sports équestres. En 2023, y seront notamment organisés les championnats d’Europe de concours complet. Parmi les autres plans d’action, citons le rayonnement de la Bibliothèque mondiale du cheval, domiciliée à Caen, des soutiens aux races patrimoniales, le développement du tourisme équestre, point qui pèche le plus actuellement selon les élus, ainsi que le soutien aux événements équestres qui font rayonner la Normandie à l’international. Pour financer cette politique, la Région a débloqué un budget de 6 millions d’euros par an, qui vient s’ajouter au financement de Normandie Equine Vallée (31,3 millions d’euros) et du Pôle international des sports équestres du Pin (8,5 millions d’euros). Un engagement public unique en France et probablement dans le monde.

En clôture de cette présentation, les élus ont mis à l’honneur Jean-Baptiste Thiébot, naisseur de Piaf de B’Neville, médaillé d’or par équipes et d’argent en individuel sous la selle d’Astier Nicolas aux Jeux olympiques de Rio en 2016, et d’Amande de B’Neville, médaillée d’or individuelle aux JO de Tokyo l’été dernier avec l’Allemande Julia Krajewski. Si l’éleveur expérimenté a profité de l’occasion pour rappeler les difficultés rencontrés par les siens, celui qui est aussi le président de Cheval Normandie a également tenu à souligner le soutien accru de la région Normandie à la filière depuis l’arrivée d’Hervé Morin à sa présidence.