En début d’année, vous aviez terminé dix-septième de l’étape du Grand national de Saumur, avant que celle de Pompadour ne soit annulée après le dressage et le saut d’obstacles en raison de chutes de neige. Quel était votre objectif en vous rendant au Lion-d’Angers?

Mon but en participant à ce concours était de nous préparer pour les championnats du monde de Bramham. Je ne suis pas allée à Pompadour, même si j’y étais engagée, car nous avions vu que les conditions météorologiques seraient difficiles et le staff commençait à nous dire que ce serait peut-être annulé. Ayant entre dix et douze heures de camion jusque là-bas, je n’ai pas pris le risque de m’y rendre sans savoir si le concours aurait bien lieu. Baccarat n’a donc couru que l’épreuve de Saumur et celle du Lion-d’Angers cette année (en concours complet, la jument étant également sortie en jumping cette saison, ndlr).

Quel est votre regard sur votre performance du week-end dernier, où vous avez remporté la Pro Élite avec 27,5 pénalités?

Je suis très contente et en confiance pour Bramham. Le dressage de Baccarat (évalué à 26,3 pénalités, ndlr) correspond à ce qu’elle est capable de faire. Il faut vraiment qu’elle soit désormais régulière dans ces notes-là en permanence. Sur le cross, c’est son habitude de rentrer sans-faute et dans le temps. J’ai trouvé le parcours plutôt facile, pour mettre en confiance les concurrents. Il y avait quand même quelques points techniques où il fallait être vigilant, quelques combinaisons où il fallait prendre son temps. 

Quels sont les aspects sur lesquels vous pensez avoir encore une marge de progression?

Sur le dressage, maintenant, il faut approfondir ses qualités, avoir encore plus de mouvement en avant tout en ayant plus de contrôle. Pour le cross, nous devons aussi progresser au niveau du contrôle, quant au saut d’obstacles, il faut que j’aie toujours en tête d’être sans-faute avant tout, et que j'essaye ensuite de ne pas perdre de temps.

“J’essaye de former des chevaux pour moi”

Quels sont les principales qualités et les principaux défauts de Baccarat?

Elle a le défaut de sa qualité, c’est-à-dire que c’est une tête brûlée qui donne toujours le meilleur d’elle-même, y compris quand ses capacités physiques ne devraient pas le lui permettre. Elle a un très bon trot, un très bon pas, et son galop est aussi très correct. On la trouve petite et très fine, mais elle démontre de plus en plus de force, à l’obstacle comme sur le cross. Elle a également progressé dans sa technique de saut. 

Quel travail de mise en condition avez-vous effectué en vue du CCI 4*-L de Bramham?

Avec le sang qu’elle a, sauter le saut d’obstacles le lendemain du cross (cet ordre est souvent spécifique en compétition internationale aux formats longs, qui comme leur nom l’indique, proposent également un test de fond d’une longueur plus importante que les formats courts, ndlr) ne la dérange pas spécialement. C’est une jument qui n’a pas besoin de beaucoup de travail pour être en condition. Là, c’est un peu différent car le concours du Lion-d’Angers et le CCI 4*-L de Brahmam sont assez proches, mais en général, je prépare les échéances avec elle en faisant trois galops à quatre jours d'intervalle. Nous n’essayons pas non plus de la sortir en compétition très régulièrement, car ce n’est utile pour elle.

Quel système avez-vous bâti en Lorraine?

Je suis cavalière à la fois de jeunes chevaux et de montures plus expérimentées, en concours complet comme en saut d’obstacles. Je sors très régulièrement en concours, et je fais aussi du coaching, ce qui me plaît bien.

Pouvez-vous nous parler de vos autres chevaux?

Pour le concours complet, le cheval le plus vieux que j’ai après Baccarat a sept ans et s’appelle Fixin de Condé (SF, Fromecs Balturo x Yarlands Summer Song). Il est qualifié pour les championnats du monde des sept ans du Lion-d’Angers, qui sont un peu son objectif cette année. Il peut y réaliser une bonne performance s’il fait de son mieux du début à la fin. Du côté du saut d’obstacles, j’ai deux chevaux expérimentés, et ensuite ce sont des jeunes. En général, j’essaye de former des chevaux pour moi, et de les vendre assez rapidement si je vois qu’ils ne vont pas convenir, qu’ils ne pourront par exemple pas aller au-delà des CCI 2*-L.

“Le fait d’avoir des chevaux de jumping est intéressant économiquement”

Vous disputez à la fois des épreuves de concours complet et de saut d’obstacles pur. Est-ce important pour vous?

Oui, c’est très important, et d’ailleurs tous mes chevaux de concours complet tournent aussi en saut d’obstacles pur, dans le but de leur donner de la routine sur les barres. Quand je vais en concours de saut d’obstacles avec eux, c’est toujours dans l’optique de réaliser des sans-faute, jamais pour jouer le chronomètre. Le fait d’avoir des chevaux de jumping est, par ailleurs, intéressant économiquement parlant.

Quels sont vos objectifs à moyen et à long terme?

Mon but est de former un piquet de chevaux de CCI 3* et CCI 4*. J’espère également disputer le CCI 5*-L de Pau avec Baccarat, et ensuite on verra.

Y a-t-il des cavaliers qui tournent au plus haut niveau dont vous admirez particulièrement le travail?

Non, pas spécialement, j’essaye de regarder un peu ce que fait tout le monde et de prendre le meilleur de chacun. Je m’intéresse à ce que font les cavaliers de toutes les disciplines.