La famille équestre pleure la mort de Francis Rebel
Francis Rebel, un grand homme de cheval, et un grand Monsieur tout court, s’est éteint dans la nuit du 3 au 4 juin 2022 à l’âge de soixante-quatorze ans à l’hôpital de la Salpêtrière, à Paris, des suites d’une bronchite qui a dégénéré en infection pulmonaire. Cette disparition laisse un grand vide dans le monde du cheval et dans le cœur de nombreuses personnes. D’ailleurs, les messages d’hommage abondent sur les réseaux sociaux d’une façon aussi spontanée qu’émouvante.
Francis Rebel aura vécu mille vie: directeur technique de la SHN, écuyer du Cadre noir de Saumur, entraîneur national de l’équipe de France Poneys, responsable du pôle équitation au haras de la Cense et directeur sportif de l’Étrier de Paris. Durant de nombreuses années, il a également tenu plusieurs rubriques dans les colonnes de nos anciens confrères de Cheval Pratique. “Je connaissais Francis depuis mes quinze ans. Il a été mon premier patron!”, se rappelle Stéphane Litas, rédacteur en chef du titre durant plus de vingt ans. “Il avait une culture du cheval unique. Il laissait sa chance à tout le monde, avec beaucoup de simplicité et d’humilité. C’était un amoureux du travail bien fait, et il respectait infiniment les chevaux. Il était aussi une super plume. Nous avons collaboré durant vingt ans, et il a clairement apporté une vraie notoriété à Cheval Pratique. Dans la vie, il était plein de joie, d’humour. C’était un mec nature, un vrai épicurien. Pour moi, il était un peu le Philippe Noiret du monde du cheval.”
“Il aimait profondément les chevaux, mais aussi les humains”, Michel Ismalun
Pédagogue passionné, brillant instructeur, Francis Rebel a toute sa vie enseigné avec passion, joie et bienveillance. Il n’avait pas son pareil pour obtenir le meilleur de chaque cheval et de chaque cavalier, les poussant avec confort hors de leur zone de confort, les mettant en confiance, décelant en chacun un talent, des qualités insoupçonnées. “Quand Martine, son épouse, m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle, j’ai fondu en larmes”, raconte Michel Ismalun, chef de piste international. “Lorsque j’étais à l’École nationale d’équitation, il était mon instructeur. Nous sommes ensuite restés amis. Son approche pacifique et douce était unique. Il haïssait toute forme de brutalité et aimait profondément les chevaux, mais aussi les humains. C’est lui qui m’a donné la passion de la belle équitation et du saut d’obstacles. Le vide qu’il laisse est terrible. Nous sommes nombreux à le pleurer.”
“C’est une perte terrible”, Rodolphe Scherer
Quelques jours encore avant son décès, Francis Rebel continuait à officier en tant qu’instructeur, notamment dans le cadre de l’association Mécanique équestre, fondée par les regrettés Ivan Scherer et Pierre Pradier, aux côtés de Philippe Moreau et du fils d’Ivan, Rodolphe, cavalier international de concours complet. “Francis Rebel faisait partie de toute une génération d’hommes de cheval qui est en train de s’éteindre, avec le Dr Pradier et mon père, pour ne citer qu’eux. Des hommes qui perpétuaient une tradition deux fois millénaire à laquelle il n’est pas facile de succéder…”, souffle Rodolphe. “Des hommes qui prenaient le temps, qui avaient des élèves, pas des clients. Francis Rebel était un technicien unique et un pédagogue hors du commun. Il avait une culture équestre inouïe et il aimait tous les chevaux, toutes les disciplines. Il était curieux de tout et intéressé par tous. Avec les humains, sa bienveillance avec chaque élève, du débutant au cavalier de Grand Prix, était sans équivoque. C’est une perte terrible, et si brutale. La semaine dernière encore il devait animer un stage au sein de Mécanique équestre…”
GRANDPRIX adresse ses plus sincères condoléances à Martine, son épouse, sa famille, ses proches et très nombreux amis. Une cérémonie se tiendra dans la plus stricte intimité dans la semaine à Paris.