Pauline Basquin et Guillaume Lundy colorent le championnat de France de Vierzon de noir et doré
Le dressage a battu son plein à la Picardière de Vierzon, hôte des Championnats de France de la discipline depuis jeudi. La catégorie Pro Elite a dominé la manifestation et se s’est clôturée sur le Grand Prix Spécial. Dans un scénario inédit, Pauline Basquin a ravi le titre suprême aux rênes de son fidèle Sertorius, devant Guillaume Lundy et Isabelle Pinto, respectivement médaillés d’argent et de bronze.
Le suspens est resté intact jusqu’au bout dans le championnat de France Pro Elite de Vierzon. Si les champion et vice-champion, Pauline Basquin et Guillaume Lundy, respectivement juchés sur Sertorius et Tempo, avaient déjà dominé leur sujet samedi en prenant les première et deuxième places du Grand Prix, avec 72,3% et 70,5%, et ont réitéré leurs belles performances dimanche 10 juillet en terminant de nouveau aux avant-postes avec 71,1% et 70,6%, la troisième place a été beaucoup plus disputée. En effet, Isabelle Pinto vient chercher la médaille de bronze sur le fil avec une quatrième place dans le Spécial et une troisième place la veille dans le Grand Prix. Mais c’est bien Bernard Bosseaux et Rilkadora qui occupent le troisième rang du Spécial, avec une moyenne de 69,2%. Les représentants du Cadre noir dessinent donc un scénario unique pour cette édition 2022, en prenant les 2 premières positions. Le caractère inédit de ce scénario est encore plus renforcé par le fait que jamais une écuyère n’avait été couronnée !
En sortie de piste, Pauline Basquin, qui commettait une petite faute dans les changements au temps, expliquait : "Je me sens un peu déçue, même si je suis bien sûr contente de gagner. Je n’ai pas trouvé le cheval aussi brillant qu’hier dans le Grand Prix ; il était sûrement un peu fatigué, car hier il faisait très chaud et je n’ai pas osé le solliciter trop à la détente. Il était du coup moins fermé qu’hier, moins fluide. Il a fallu que je monte plus et je n’ai pas osé assez le rassembler. Je suis ravie cependant, car à chaque sortie, Sertorius prouve qu’il progresse, qu’il est là : après avoir gagné les titres en Pro2 et Pro1, il remporte celui en Pro Elite. Maintenant, je continue à chercher une progression sur le long terme. Je poursuis donc son travail en essayant de le rassembler davantage, tout en respectant sa progression. On attend maintenant l’avis du staff fédéral pour la suite de la saison."
À la deuxième place, Guillaume Lundy et son fidèle Tempo, ont, eux, présenté une reprise sans faute, avec des changements de pied en point fort de leur performance. "Je suis très, très heureux de ce que m’a montré mon cheval ; comme toujours. Je suis également content de voir que notre progression continue. J’ai le sentiment que nous confirmons au fil des concours depuis la fin de la saison dernière. Là, à mi-saison, je sens le cheval bien, toujours présent, toujours loyal. Il est arrivé en pleine forme et n’a pas marqué le coup par rapport à la chaleur. Pour la fin de saison, à défaut d’une échéance majeure, j’envisage de continuer à tourner sur tout le circuit, de septembre à décembre, et d’aller sur diverses étapes Coupes du monde pour continuer à prendre du métier et de l’expérience, pour montrer l’étendue de nos capacités et pour gravir une grosse marche", a détaillé le médaillé d’argent, qui s’inscrit dorénavant dans le Groupe 2 FFE.
Isabelle Pinto sur son Hot Chocolat, complète ce podium. Connaissant un début de Grand prix difficile et commettant une faute dans les changements au temps sur la ligne du milieu, elle se montrait pourtant satisfaite de sa place. "Mon cheval est en forme, au niveau physique comme au moral. Malheureusement, il a été impressionné par le public tout autour sur le premier allongement au trot où nous sommes fautifs, et j’ai commis une petite faute de calcul dans les changements de pied, ce qui arrive. En tous cas, il est en forme et mon objectif était d’être sur le podium, j’y suis arrivée. Pour Herning, je croise les doigts. Je verrai pour poursuivre éventuellement sur Donauschingen", a expliqué la dresseuse.
Enfin, le sélectionneur national, Jean Morel, a lui aussi dressé son bilan de l’échéance berrichonne, où n’étaient pas présents les meilleurs couples actuels. "L’organisation a été une réussite complète, qui nous a permis de voir nos chevaux. Pauline a confirmé ses progrès, elle a muri après Rotterdam, elle a commis des fautes aujourd’hui, mais elle a pu corriger le tir, ce qui lui a permis de garder sa première place. Guillaume confirme qu’il est un cavalier très régulier, il progresse doucement, par étapes, et commence à pointer son nez et c’est très agréable aussi. Isabelle Pinto n’avait pas présenté son cheval depuis un moment et présente quelques fautes. Bernard a fait une très belle remontée et s’est remotivé, bravo à lui", a-t-il jugé. "Aujourd’hui, nous avons besoin de chevaux capables d’assurer, d’être dans la régularité. Tout le monde fait l’effort d’aller en concours, c’est bien. La route n’est pas finie. Après Herning, nous allons essayer de continuer à voir les chevaux qui nous intéressent le plus possible en internationaux. Ils vont tourner." Dans cette prospection vers l’avenir, la performance unique de la famille Serre-Juglaret, qui rentre de Vierzon avec une médaille pour chaque cavalier, du minime au Pro 1, mérite aussi d’être saluée ! La route des cavaliers français va donc se poursuivre bien après Herning.